▪ Tiens, quand je vous disais hier que les marchés ne se laisseraient pas décourager bien longtemps ! La hausse a été générale en cette séance de mardi, poussée par un peu tous les prétextes : bonne statistique en Allemagne, pétrole en hausse, reprise du trafic aérien, résultats trimestriels encourageants…
Le CAC 40 est donc passé en surmultiplié, franchissant une nouvelle fois le seuil des 4 000 points : il a clôturé à 4 026,6, soit une hausse de 1,41%. A Londres, le Footsie s’adjugeait 0,97%… et à Francfort, le DAX bondissait littéralement de 1,58%.
C’est que les Allemands ont visiblement la forme : l’indice ZEW, qui mesure le moral des investisseurs d’outre-Rhin, a fait un joli bond, passant de 44,5 le mois dernier à 53 en avril. Pas étonnant que les marchés s’en réjouissent : ils attendaient un chiffre à 45,1… et surtout, c’est la première fois que le ZEW grimpe depuis septembre 2009. Nous nous contenterons de dire que le moral, c’est une chose… il faut voir si le reste suit.
▪ Côté américain, en attendant, l’humeur était au vert aussi, quoique plus modérée. Là, c’est le pétrole qui a joué le rôle de dopant, puisqu’il reprenait hier 2% grâce à la reprise progressive du trafic aérien un peu partout en Europe. Après deux jours de baisse, le WTI a repris 2 $, pour terminer à 83,45 $ le baril. Les bons résultats trimestriels ont également nourri la hausse.
Pour être plus précis, le Dow Jones a pris 0,23% pour terminer la séance à 11 117,06 points, tandis que le Nasdaq grimpait de 0,81% pour atteindre les 2 500,31 points. Le S&P 500 a quant à lui repassé la barre des 1 200 points, clôturant à 1 207,17.
▪ Pendant ce temps, le FMI réinventait l’eau tiède : "les difficultés de la Grèce pourraient marquer le point de départ d’une nouvelle étape de la crise mondiale si les pays ne remettent pas de l’ordre dans leur situation budgétaire, a indiqué mardi le Fonds monétaire international", pouvait-on lire hier matin dans Investir.fr.
Non, vraiment ? Voilà qui me laisse littéralement bouche bée de stupéfaction. Vous saviez ça, vous, cher lecteur ?
"Une gestion prudente des risques souverains est essentielle", enchaîne le FMI dans son rapport sur la stabilité financière mondiale. "Les gouvernements doivent élaborer des plans de consolidation budgétaire à moyen terme crédibles afin d’enrayer la croissance de leurs dettes et d’éviter que la crise du crédit n’atteigne un nouveau stade".
Personnellement, je recommanderais au FMI — avant toutes choses — de rebaptiser son oeuvre, pour l’appeler "Rapport sur l’instabilité financière mondiale". Ensuite, je leur dirais de réprimander le stagiaire qui a rédigé ledit rapport : de toute évidence, il a ressorti une ancienne édition des archives, parce que ces remarques ont un retard de plusieurs mois… que dis-je, de plusieurs années.
"Des plans de consolidation budgétaire à moyen terme crédibles" ? Alors que les Etats-Unis s’interrogent sur la prolongation des mesures de relance, que l’Europe se débat entre secteur aérien sinistré et Grèce en plein naufrage, que la France doit faire face à des finances si serrées que le système des retraites a 10 ans d’avance sur les déficits prévus ? Crédible ?
Ah, une dernière recommandation au FMI : achetez de l’or. Lui, il grimpe pendant les périodes d’inflation (il a d’ailleurs terminé la journée d’hier en hausse, à 1 444,75 $ l’once au deuxième fixing londonien)… et sert de couverture durant les périodes de déflation. Dans la mesure où c’est précisément ce qui nous attend… autant agir tout de suite.
▪ Et Goldman dans tout ça ? Oh, Goldman va très bien… malheureusement pour lui. La banque d’investissement a annoncé des résultats qui ont quasiment doublé — cette prospérité littéralement insolente ne va pas plaider en sa faveur auprès des autorités américaines, anglaises et allemandes…