▪ « Ah les Français », a un jour déclaré Orson Welles dans une célèbre publicité pour du champagne. La légende d’Hollywood a véhiculé l’idée que le champagne français a toujours été réputé pour son excellence. Aujourd’hui, les Français sont punis pour leurs excès. Du moins, c’est ainsi que nous voyons les choses.
Cette semaine, Moody’s a abaissé d’un cran la note de crédit de la France. Selon l’agence de notation, la France connaît des problèmes structurels dont « une perte de compétitivité graduelle et continue et des rigidités à long terme de son marché du travail, des biens et des services ». Elle ajoute également que « les perspectives budgétaires de la France sont incertaines du fait de la dégradation de ses perspectives économiques ».
Mais selon nous, l’économie française connaît les mêmes problèmes que la plupart des pays du monde occidental industrialisé : des prévisions irréalistes et une compréhension pervertie de la richesse. D’un côté on a des citoyens qui exigent plus de leur gouvernement sans pour autant payer pour cela ; de l’autre, on a des gouvernements qui s’emparent des revenus et qui augmentent les impôts pour maintenir leur niveau de popularité et rester au pouvoir.
Au milieu de tout ça, pressée comme un citron, on trouve la classe moyenne productive.
▪ La faille dans l’idée de taxation progressive
Mais le public est inconstant, comme toujours dans une démocratie. Demandez à François Hollande. Ce charmant bureaucrate socialiste à l’allure soignée est entré à l’Elysée avec un taux de popularité au plus haut et la promesse qu’il augmenterait l’impôt sur le revenu des riches jusqu’à 75%. Par « riches » il entendait tous ceux qui gagnaient plus d’un million d’euros.
Aujourd’hui, son taux de popularité plonge. La hausse « temporaire » de la tranche supérieure d’imposition n’a pas suffi à combler les trous énormes dans le budget du pays. Les gens se rendent compte qu’on ne peut résoudre un problème de dépenses par l’impôt. La richesse ne se crée pas automatiquement pour que le gouvernement la subtilise légalement par la suite.
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C’est là la faille dans l’idée de taxation progressive. Rien n’y est progressif. Ce n’est ni avant-gardiste, ni éclairé, ni moderne de renforcer le rôle de l’Etat dans la vie économique. Cela ne fait que transférer le pouvoir du peuple aux élites et l’argent de votre poche au porte-monnaie public. Et là, soit il est jeté par la fenêtre, soit il remplit les poches des paresseux ou de ceux qui ont des réseaux d’influence.
Certes, les choses pourraient être pires. Par le passé, elles l’ont été. Le roi ou l’Eglise pouvait prendre ce qui vous appartenait et vous laisser avec un lopin de terre, si vous étiez chanceux. L’amélioration du système féodal moderne est en grande partie due à la télévision par câble et au Wi-Fi. La nourriture de mauvaise qualité est également bien meilleure marché. Les calories sont devenues aussi dépréciées que les monnaies.
▪ Pourquoi le modèle des années 50 ne peut être reproduit
Le prix Nobel d’économie Paul Krugman croit savoir comment améliorer la situation. Nostalgique de la « justice économique » des années 1950, Krugman estime que nous devrions revenir à un taux marginal d’imposition sur le revenu de 91%. Plus vous gagnez, plus l’Etat prend. C’est là le moyen le plus fiable de s’assurer que tout le monde est à égalité.
Mais les Etats-Unis en 1951 étaient très différents d’un point de vue économique. Le taux de chômage était faible. L’industrie américaine dominait la planète, en partie grâce à la destruction de la base industrielle du reste du monde lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Forts de cet avantage concurrentiel, les employeurs désiraient investir et devaient payer des salaires compétitifs. La main-d’oeuvre du secteur industriel n’avait pas encore été mondialisée.
Les Etats-Unis étaient également à l’époque beaucoup plus productifs. Krugman voudrait revenir à la prospérité grâce à la taxation, par le moyen de ce qu’il appelle une redistribution plus égale, plus progressive de la richesse du pays. Mais dans le contexte actuel, il n’explique en réalité que la manière de diviser les quelques gâteaux secs qui restent encore dans le placard national. Et entre-temps, personne ne fabrique plus aucun gâteau.
2 commentaires
Bonjour,
Je trouve vos propos dans la droite ligne du discours ambiant
Vous ne vous posez pas la question du pourquoi notre endettement, notre problème de compétitivité.
Vous ne remettez nullement en cause le cadre du système financier, économique et mondialise qui a poussé à l’endettement privé et public par la moins distance fiscale, sociale et la compétition économique déloyale pour les Etats, les entreprises, les peuples et l’écologie.
Il suffit de regarder l’endettement total des autres pays (USA, Japon, Royaume-Uni qui semblent être votre modèle). Rassurez-vous, ces dettes ne seront jamais remboursées, trop importantes, trop systémiques et récessives et parfois non légitimes.
Nous arrivons au bout de ce système, il serait peut-être temps pour vous de lire des alter économistes (Jorion, Olivier Berruyer, Larrouturou, Jean-François Gayraud, Sapir…) ou vous pouvez aussi croire en cette fuite en avant qui se déroule devant nos yeux…
Merci de me lire
Sébastien
Incompétence ou volonté délibérée d’ appauvrir la population pour la rendre encore plus jalouse et plus socialiste ?
On ne peut pas être aussi incompétent….