Revenons sur les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, marquée par des retournements de veste et des financements surprenants.
Ces deux dernières semaines ont été gâchées par des élections, aux Etats-Unis.
Avant le scrutin, des sondages ont révélé que 44% des électeurs se déclarent inquiets pour la « démocratie ». Ils sont presque autant à s’inquiéter de l’inflation. Les démocrates considèrent que les républicains représentent une menace pour la démocratie. Quant aux républicains, ils sont persuadés que ce sont les démocrates qui sont responsables de l’inflation, tout particulièrement Joe Biden.
Tout cela n’est que foutaises et fraude.
Les démocrates et les républicains ont besoin les uns des autres, comme un duo de catcheurs professionnels, afin de divertir les électeurs avec une farce maladroite. Lorsque l’un des deux envoie un coup de poing, l’autre doit saigner du nez. Lorsque l’un envoie un coup sous la ceinture, l’autre doit crier à la faute. Ensemble, ils distraient, trompent et trahissent le public américain.
Les deux partis se livrent de violentes passes d’armes, mais ils partagent les mêmes convictions. Ils sont convaincus que le gouvernement est un moyen de transférer la richesse et le pouvoir du « peuple » vers l’élite. Ils croient dur comme fer à la démocratie ; cela donne aux électeurs l’impression que les politiques contrôlent la situation, et cela permet aux deux partis de les flouer chacun à leur tour.
Eux, l’autre peuple
Lorsque Donald Trump a remporté l’élection présidentielle en 2016, les démocrates ont déclaré avec insistance que la démocratie était cassée. Ils prétendaient que les Russes l’avaient brisée à coups de marteau. Ils ont passé les quatre années qui ont suivi à essayer de le prouver. Et après une enquête qui a montré ce que tout le monde savait dès le début, à savoir que les Russes n’avaient pas influé le moindre du monde sur l’issue du scrutin, Hillary Clinton et ses camarades Démocrates ont continué à croire dur comme fer à cette histoire fantaisiste.
Puis, lorsque leur candidat, Joe Biden, a gagné en 2020, la démocratie a soudain fonctionné de nouveau et ils étaient bien déterminés à la protéger. Pas simplement en comptant les votes plus minutieusement. Ils ont fait en sorte que leurs candidats gagnent, que ‘le Peuple’ le veuille ou non.
Axios :
« Dans l’une des batailles les plus médiatisées du pays pour le poste de gouverneur, la démocrate de Géorgie, Stacey Abrams, a pu s’appuyer sur de nombreux financements privés.
Les fonds levés par Stacey Abrams, qui proviennent de riches démocrates vivant sur le littoral atlantique et de nombreux petits dons, se caractérisent par leur ampleur, que l’on observe normalement chez les candidats de premier plan à l’élection présidentielle, et non pas chez un candidat à une élection de gouverneur. »
Fin juin, Mme Abrams avait levé près de deux fois plus d’argent que son rival républicain. ‘Le peuple’ est censé élire ses propres représentants. Mais 85% de l’argent récolté par Mme Abrams provient de gens n’appartenant pas au peuple de Géorgie. Visiblement, beaucoup de gens tenaient à élire le gouverneur de quelqu’un d’autre.
Nier, nier, nier !
Intéressons-nous maintenant aux négationnistes électoraux ! Mme Abrams a donné le ton. Elle a perdu l’élection, en 2018, et a alors refusé de reconnaître sa défaite. National Review expliquait alors :
« Lundi dernier, Stacey Abrams a justifié son refus de concéder sa défaite à l’élection du gouverneur de Géorgie qui s’est tenue l’an dernier, en arguant que respecter la tradition démocratique consistant à concéder sa défaite face à son adversaire la rendrait ‘complice’ d’un ‘système truqué’. »
Truqué ? Bien sûr que le système est truqué. Le « peuple » est censé élire ses propres représentants. Mais les deux partis placent les candidats les plus stupides, les plus indésirables et les plus calomnieux et insistent auprès des électeurs sur le fait que c’est leur devoir d’élire l’un de ces candidats.
Vous voulez des preuves ? Le New York Post nous les donne :
« Les démocrates ont dépensé plus de 53 M$ pour appuyer les candidatures de candidats républicains se situant à l’extrême droite du parti conservateur, dans les primaires de neuf états majeurs. Cela fait partie d’une stratégie électorale controversée, alors même que les démocrates déclarent publiquement que ces candidats représentent une menace pour les Etats-Unis.
Dans certaines campagnes, les démocrates ont dépensé plus de 30 fois le montant que les candidats républicains ont réussi à lever, d’après une analyse du Washington Post. »
Quelle est cette démocratie au rabais ? L’élite politique se lance dans les primaires avec des millions de dollars pour soutenir des candidats dont personne ne veut.
Démocratie à vendre
Acheter les votes, surtout avec l’argent des contribuables, est un autre moyen de faire élire son candidat. Par exemple, après le décompte des votes qui a eu lieu mercredi dernier, Joe Biden s’est empressé de remercier les jeunes. James Bovard explique :
« Joe Biden les a abreuvés d’argent du gouvernement fédéral pour acheter leur soutien. Son plan visant à annuler la dette des étudiants, d’une valeur de plus de 500 Mds$, a été condamné de toutes parts. Même un éditorial du Washington Post l’a qualifié ‘d’erreur régressive et coûteuse’.
Mais ce cadeau a permis aux démocrates d’acheter un nombre incalculable de voix. Ils se sont ainsi assurés un avantage de 28% sur les républicains chez les électeurs âgés de 18 à 29 ans, un score encore meilleur qu’en 2020. Peu importe si des tribunaux fédéraux statuent que l’annulation de la dette est illégale : les votes ont déjà été comptabilisés. »
L’idée selon laquelle les républicains seraient les seuls à représenter une menace pour la démocratie, aux yeux des démocrates, est aussi absurde que celle consistant à penser, dans le camp des républicains, que Joe Biden est le seul responsable de l’inflation.
Rappelons que Donald Trump a augmenté les dépenses fédérales trois fois plus vite que Barack Obama et dix fois plus vite que Bill Clinton. Il a gonflé la dette nationale autant que Barack Obama et 12 fois plus vite que Bill Clinton. Les dépenses et les emprunts de Donald Trump, qui s’apparentaient à une véritable fuite en avant, ont obligé la Fed à faire tourner la planche à billets deux fois plus vite que durant le mandat de Barack Obama et infiniment plus vite que durant la présidence de Bill Clinton.
C’est Donald Trump, et non pas Joe Biden, qui est le principal responsable de l’inflation que nous connaissons aujourd’hui. Joe Biden n’a fait qu’aggraver la situation.
Mais, sur les principaux enjeux, la guerre et les dépenses, les deux partis sont de mèche. Comme des combattants poids lourds, ils offrent un spectacle divertissant, en prétendant se rendre coup pour coup. Et avec tout le raffut qu’il y a sur le ring, le public ne se rend pas compte qu’on lui fait les poches.