Après la création monétaire vient… encore plus de création monétaire. Sauf que, désormais, il y en aura un peu moins chaque mois, jusqu’à ce qu’elle s’arrête l’an prochain. Et que deviendra la masse ajoutée ?
La semaine dernière, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a déclaré au Congrès qu’afin de réprimer l’inflation, il se pourrait qu’il procède à un arrêt progressif des rachats d’actifs, le fameux « taper », un peu plus vite que prévu.
En l’état actuel des choses, l’inflation s’emballe. Et, au mieux, l’ardeur de la Fed à la stopper est plutôt molle.
Comme nous l’avons vu le mois dernier, la Fed devrait viser un taux directeur de près de 10% (actuellement, il n’est que de 0,25%), afin de parvenir au même effet de resserrement que celui obtenu par Paul Volcker en 1980 quand il était président de la Fed.
Powell déclare que la Fed envisage de retirer 15 Mds$ par mois de son programme de rachats d’obligations… et de le stopper totalement d’ici le milieu de l’année prochaine.
Autrement dit, aucun « resserrement » n’est programmé, juste une timide diminution de l’assouplissement.
Et John C. Williams, président de la Réserve fédérale de New York, déclare qu’à présent, son auguste institution va « se saisir du problème » pour voir ce qu’il faudra faire ensuite.
Une piètre consolation
Le fait de savoir que la Fed se débat avec ses changements de politique est une piètre consolation, pour nous. Ses politiques ont semé une gigantesque pagaille au sein de l’économie et de ses marchés. Et l’institution ne montre aucun signe d’en avoir tiré le moindre enseignement.
A la Chronique, nous suivons la Fed depuis plus de 20 ans, en commentant ses faux pas et ses bourdes clownesques.
Nous n’avons pas hésité à prédire où cela mènerait : à un désastre fait de corruption, d’inflation et d’endettement galopants… Et à une éventuelle explosion de tout le système.
Car à quoi d’autre s’attendre, quand le gouvernement central dépense bien plus que ne peut se le permettre la nation… quand la banque centrale dissimule les déficits sous de l’argent fraichement imprimé… Et quand l’élite s’enrichit toujours plus ?
Un avenir surprenant
« Vous êtes bien trop négatif » déclarent certains de nos lecteurs.
« Ne soyez pas aussi cynique », commentent d’autres.
Ils ont peut-être raison.
Le futur nous surprend toujours.
Et il nous surprendra tous – y compris votre serviteur – si les choses se déroulent précisément comme nous le prévoyons. Peut-être que nous nous en tirerons péniblement, sans qu’il n’y ait un véritable désastre, après tout.
Mais que se passera-t-il, si la surprise arrive d’ailleurs ? Et si nous nous montrons trop panglossien [NDLR : trop naïf ou déraisonnablement optimiste] avec nos prévisions, en manquant d’imagination pour cerner toute l’ampleur de la catastrophe qui nous attend ?
Notre opinion concernant le futur n’est en général qu’une pâle extrapolation d’aujourd’hui.
Tentons cependant de voir ce qui nous attend à l’avenir, sous un jour différent, plus pernicieux.
Jusqu’où iront les prix ?
En fait… nous allons nous projeter dans l’avenir, et observer a fortiori ce que les politiciens ont provoqué, en vous livrant un bref récit de demain.
A un moment… Peut-être dans deux ans, ou peut-être dix… Vous allez au supermarché et vous découvrez que le gallon (3,78 l) de lait coûte 49 $. Le bacon ne coûte pas 10 $ la livre mais bien 100 $. Et vos céréales préférées, pour le petit-déjeuner ? Il n’y en a pas. Parfois, la moitié des rayons est vide.
« Des perturbations de la chaine d’approvisionnement », nous dit-on. Les politiciens accusent des « intermédiaires avides » de « pratiquer des prix abusifs ».
Un comité de la Chambre des représentants promet d’enquêter sur des « manipulations de marché ». Le président Pete Buttigieg réclame le versement d’autres aides pour « soutenir les familles américaines en difficulté ».
L’hiver arrive, le froid est mordant.
Et nous nous interromprons ici pour aujourd’hui, mais seulement pour mieux continuer nos prédictions demain…