Nous avons vu que le prochain krach pourrait effacer 10 000 Mds$ de capitalisation. Que feront alors les autorités ?
Que voyons-nous, là au loin ? On dirait un nuage de poussière, tout juste visible à l’horizon.
C’est la cavalerie, les renforts envoyés de Fort Fed !
Hourra !
La confiance des damnés
Certes, ils ne sont pas encore là. C’est normal : aussi loin qu’on porte le regard, pas besoin de relève pour l’instant.
Les actions sont proches de leurs sommets historiques.
Le chômage, lui aussi, a rarement été aussi bas aux Etats-Unis.
Les autorités ont déposé armes et sorti le panier à pique-nique.
Certains font une petite sieste sous le soleil du Dow à 26 000. D’autres dégustent des canapés… et parlent gaiement des occasions où ils ont mis la pâtée au Krach de 89… à l’Effondrement du Nasdaq de 2000… et à la Crise de 2008-2009.
D’autres encore regardent vers l’avenir… et réfléchissent à comment profiter de cette superbe économie pour « normaliser » les taux.
Un autre marché baissier ?
« Qu’ils y viennent ! »
Ainsi, avec la confiance des damnés, les investisseurs et leurs gardiens de l’establishment financier attendent la prochaine occasion d' »acheter dans le creux ».
Est-ce aussi simple ?
Mais à la Chronique, nous sommes rongé de doutes, d’inquiétudes et de facéties.
Est-ce aussi simple ?
Quelles munitions les autorités vont-elles utiliser pour lutter contre la prochaine crise ?
Et si les investisseurs n’étaient pas aussi intelligents qu’ils pensent l’être ?
En cet an de grâce 2018, quasiment tout le monde ayant investi dans les actions regarde dans le miroir et y voit un génie… et rien pour le contredire.
Jeff Clark, de GoldSilver :
- « Le Dow a battu un plus haut record à 71 reprises l’an dernier. En moyenne, on compte un record plus d’une fois par semaine.
- Pour la première fois de ses 90 ans d’existence, le S&P 500 a augmenté tous les mois en 2017. Historiquement, on n’a recensé que quatre occurrences avec des gains sur 11 mois de l’année. La baisse maximale enregistrée pour le S&P en 2017 a été de 2,8%, le chiffre le plus limité depuis 1995.
- Début 2018, le S&P 500 a augmenté sur chacune des cinq premières séances [de l’année], atteignant un nouveau record chaque jour.
- La dernière fois que l’indice a ouvert l’année avec cinq sommets record consécutifs, c’était en 1964. Le CAPE, le PER ajusté aux cycles, a désormais rattrapé son niveau de 1999, le deuxième le plus élevé en 100 ans de données. Le CAPE n’a jamais été plus élevé, sinon en 1929. »
Chaque jour de 2017 a ajouté des points de QI aux investisseurs.
« Et quand les prix baisseront ? » demandons-nous à l’investisseur imaginaire.
« Cessez de vous inquiéter. Si les cours baissent, je vendrai », nous répond-on.
« Mais à qui ? » nous demandons-nous.
Un canon hors d’usage
Ces 30 dernières années, la réponse à cette question est restée la même : « aux autorités ! »
Après chaque crise, les autorités et leurs compères de la banque centrales sont arrivés sur le marché avec des brassées de cash.
Des taux plus bas !
Le TARP !
Du cash contre votre vieille voiture !
Les taux d’intérêt ont quasiment disparu. Les prix des actifs ont grimpé.
Nous supposons que la prochaine crise trouvera les autorités encore allongées sur le gazon… et les taux d’intérêt encore aux abonnés absents. Il faudra des années pour les remettre à la normale.
Quant à la relance fiscale, ce boulet a été tiré il y a trois semaines, avec le passage de la Loi sur la fiscalité.
Est-ce qu’elle va aider ou non ? Nous n’en savons rien. Ce que nous savons, en revanche, c’est que le canon est désormais hors d’usage.
Lorsque la bataille commencera, les pauvres bidasses sur le terrain de l’investissement, sans le soutien de la Fed ou du Congrès US, pourraient donc avoir du mal à avancer.
La première attaque sera probablement repoussée par les acheteurs-durant-les-creux.
La charge suivante, en revanche, devrait provoquer paumes moites et genoux tremblants. Les investisseurs ne tarderont pas à réaliser qu’ils n’ont pas d’artillerie protectrice.
Ils paniqueront.
C’est à ce moment-là que tout le fantasme de ces 30 dernières années devrait prendre fin. Les actions devraient perdre 10 000 Mds$, les obligations, 20 000 Mds$.
D’autres défauts, faillites et dévalorisations devraient effacer quelque 10 000 Mds$ supplémentaires.
Ensuite, lorsque les dettes, les actifs et les QI auront assez dégonflé pour rejoindre des niveaux raisonnables, toute l’idée cinglée consistant à enrichir les gens en ajoutant de la « liquidité » factice pourra être écartée.
Nous pourrons revenir à une devise raisonnable et une économie honnête, avec des prix découverts sur des marchés libres.
Mais ça n’arrivera pas.
Un patriote dément
Il n’y a pas Ronald Reagan à la Maison Blanche… ni Paul Volcker à la Fed. Même si les dirigeants actuels leur étaient comparables, il y a peu de chances de les voir tenir leurs positions quand cette bataille commencera.
Ils seront dépassés, débordés et défaits.
Le président Trump demandera de l’action !
Plus de dépenses d’infrastructures !
Construisez un mur !
Plus de navires pour la Marine !
Et des renflouages pour ses potes de Wall Street.
Le Congrès promettra un gigantesque programme de travaux d’infrastructures… une autre baisse d’impôts… et des déficits à des milliers de milliards de dollars.
Quant à la Fed, pauvre d’elle, n’aura pas de taux à baisser… et pas d’argent réel à utiliser comme munitions.
Mais cela ne l’arrêtera pas. Drapeaux au vent… au son du tambour et du clairon… les renforts arriveront.
« Nous imprimerons l’argent », disent les braves banquiers centraux.
Une fois encore, avec l’ersatz de courage d’un patriote dément, la Fed viendra à la rescousse… et causera le plus gros désastre financier de l’histoire.
[NDLR : Qu’elle vienne des Etats-Unis ou d’Europe, la prochaine crise sera redoutable. Pour vous protéger, c’est maintenant qu’il faut agir — en suivant quelques étapes toutes simples : cliquez ici pour tout savoir.]
1 commentaire
Le prochain krach sera le dernier !
Certains voudraient nous faire croire que les gouvernements et les banques ont tiré des leçons de la crise de 2008. En 2008, des produits portant le joli nom de PCAA (Papiers Commerciaux Adossés à des Actifs « de merde ») ont été achetés par la majorité des banques cupides car elles rapportaient gros, tant qu’on ne savait pas ce qu’elle contenaient! Avant la débâcle, les dirigeants de ces géants de la finance s’en sont mis plein les poches en trèèèès gros bonus.
Aujourd’hui ? C’est 1000 fois pire, car les banques systémiques, dites trop grosses pour faire faillite (ça veut aussi dire que les esclaves que nous sommes devront nécessairement recoller les pots cassés) ont compris comment atteindre la stratosphère à la Goldman Sacsh. Ils ont mis sur le marché des milliers de milliards de produits dérivés (sortes d’assurances) contre tout ce qui risque de péter d’un jour à l’autre sur la planète. Plus les bulles enflent, et Dieu et le Diable savent qu’il y en a partout des bulles, plus ils vendent d’assurances, donc, plus ces bandits à cravate s’en mettent plein les coffres forts dans les paradis fiscaux, bien au chaud à l’abri des impôts.
Mais le problème, c’est qu’effectivement, comme démontré dans l’article de M. Bonner, il n’y aura plus de munitions.
Vous voulez comprendre en détail la mécanique du prochain effondrement?
1- Repérez l’article s’intitulant: L’Hydre Montial au bas de cette page: http://www.effondrement-economique.com/fr/Effondrement-partie-1.html
et faites jouer une des 2 conférences de François Morin, professeur d’économie à l’université Toulouse I, qui a été au conseil d’administration de la Banque de France et de Airbus, etc, etc (son C.V. s’y trouve).
2- Jetez un coup d’oeil à cette page: https://www.businessbourse.com/2017/05/19/armes-financieres-de-destruction-massive-les-25-premieres-banques-u-s-ont-222-000-milliards-de-dexposition-aux-derives/
qui vous donnera les gigantesques montants des hors bilans des banques en comparaison à leurs bilans officiels.
3- Si vous voulez voir ce qui en résultera dans de votre quotidien, c’est là qu’il faut regarder: http://www.effondrement-economique.com/fr/Effondrement-Scenario-catastrophe.html