Les Allemands affichent leur scepticisme quant au bien fondé des politiques monétaires actuelles et le sentiment des professionnels quant à l’euro est en train de virer.
Les valorisations actuelles des marchés financiers ne sont plus soutenues que par de gigantesques émissions de crédit. Environ 150 Mds$ par mois sont injectés par la BCE (80 Mds€ mensuels à elle toute seule) et la Banque du Japon. A cela s’ajoute les gigantesques émissions de la Banque centrale chinoise.
Cher lecteur, voici bientôt huit ans que nous répétons inlassablement les mêmes choses :
On ne soigne pas une crise du crédit avec encore plus de crédit.
La racine même de la crise – une monnaie factice reposant sur du crédit sans aucune contrepartie déjà existante – n’est pas identifiée.
Les évènements nous donnent tort depuis huit ans et nous persistons.
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Serions-nous diaboliques ?
Non. Effectivement tant que l’origine de la crise – c’est à dire le système monétaire actuel – n’est pas identifiée, les gens penseront qu’avec un peu plus de « liquidités » tout s’arrangera. Les bulles continueront à gonfler. Les vendeurs à découvert se feront déchirer et nous serons accusés d’être des vendeurs de malheur.
Mais il s’est quand-même produit quelque chose d’étrange récemment. La Bundesbank allemande a dénoncé les dangers de la politique monétaire de la BCE et s’est montrée ouvertement critique.
Reuters le 23 février :
« Il est normal de demander (…) quand on lèvera le pied de la pédale de la politique monétaire. Notamment parce qu’une mesure essentielle de la mise en oeuvre de la politique monétaire ultra-accommodante est l’achat à grande échelle d’obligations d’Etat, ce sur quoi, vous le savez, je suis très critique. »
Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, en présentant le rapport annuel.
Sentix – un cabinet d’étude allemand spécialisé dans la finance comportementale – sonde régulièrement des investisseurs institutionnels sur l’euro et publie un indice d’éclatement de l’euro (Euro Break-up index).
Le dernier en date, celui du 27 février, montre une forte progression de l’euroscepticisme.
« La crise de l’euro ne s’est jamais complètement effacée ces dernières années et cela devient apparent ces derniers jours. Plus de 25% des participants à l’enquête Sentix pensent qu’au moins un Etat membre quittera la monnaie unique. Notre indicateur a bondi à des niveaux déjà atteints au moment de la surprise du Brexit en juin 2016. A cette époque, l’indicateur atteignait 27,5% » note le cabinet d’études
Voici l’allure des sous-indices France et Italie :
Les Allemands sont pratiquement les seuls au monde à avoir conservé l’idée de ce qu’était une monnaie saine, même si Deutsche Bank et Commerzbank sont deux établissements « trop gros pour faire faillite ».
Leur voix se fait de plus en plus entendre à mesure que les folies de la BCE se multiplient.
Les jours de l’euro tels que nous le connaissons sont comptés. Il est temps de préparer votre patrimoine à cet événement.
La multiplication des mauvais crédits a en outre multiplié les risques de contagion.
Personne ne peut prédire le jour où les mythes s’évanouiront et la réalité s’imposera. Mais cette dernière enquête de Sentix montre que le sentiment des professionnels est en train de changer.
1 commentaire
– je suis tombé sur cette vidéo de Pierre Jovanovic peu optimiste, ce matin : https://www.youtube.com/watch?v=8kyn4URi004