Privilégier les obligations peut constituer une excellente stratégie de sécurité.
Marc Lichtenfeld, analyste du prestigieux Oxford Club, rejoint les rangs des Publications Agora ! Et un tout nouveau service sur les obligations va voir le jour… Restez à l’affût !
En tant qu’analyste, l’une des questions les plus fréquentes que l’on me pose est la suivante : « Devrais-je investir dans des titres individuels ou dans un fonds/ETF ? »
Je suis personnellement un adepte de l’achat d’actions et d’obligations individuelles, mais pour les investisseurs qui n’ont pas le temps ou l’envie de rechercher des opportunités précises, les fonds négociés en Bourse (ETF) et autres fonds constituent une alternative certes décente – mais, souvent, pas extraordinaire.
De nombreux fonds à gestion passive sont liés à des indices généraux. Par conséquent, ils ne feront jamais mieux que ces indices. Mais comme le marché est en hausse à long terme, investir dans des fonds indiciels est une stratégie sûre, à mettre en place et « oublier ». Si c’est ce que vous préférez faire, vous pouvez donc avoir recours aux fonds indiciels.
La plupart du temps, je ne recommande pas d’investir dans des fonds communs de placement ou des ETF gérés activement. Ils ont une longue histoire de sous-performance par rapport à leurs indices. Par exemple, si vous êtes intéressé par un fonds biotechnologique, optez pour un fonds qui investit en fonction d’un indice biotechnologique, et non pour un fonds géré par un gestionnaire de fonds qui essaie de choisir les gagnants du secteur en se fiant à son instinct.
Selon les données les plus récentes, au cours des trois dernières années, 66% des fonds communs de placement n’ont pas réussi à battre leur indice de référence. (Peut-être aurez-vous de la chance et choisirez-vous le 1 sur 3 qui y parvient, mais les chances ne sont pas en votre faveur.)
En outre, vous payez des frais pour cette sous-performance. D’ailleurs, les frais peuvent être à l’origine de la sous-performance. Si vous payez 1,5% par an à un fonds commun de placement, vous commencez avec 1,5% de retard sur l’indice.
Les fonds indiciels et les ETF ont généralement des frais très faibles, ce qui est une autre raison de les choisir si vous décidez d’investir dans un fonds quelconque. Mais comme je l’ai dit, je pense qu’il est préférable de détenir des actions et des obligations individuelles.
La plupart des courtiers ne prélèvent pas de frais pour l’achat et la vente d’actions. En ce qui concerne les obligations, les frais sont inclus dans le prix. Ainsi, si vous souhaitez acheter une obligation cotée à 99 dollars, c’est ce que vous paierez. La plupart des courtiers ne facturent pas de frais supplémentaires, bien qu’il y ait des exceptions ; assurez-vous donc de bien comprendre quelles sont les commissions facturées par votre courtier.
La principale raison pour laquelle je préfère les actions et les obligations individuelles aux fonds et aux ETF est que vous avez plus de contrôle sur la situation. Si une action va à votre encontre, votre stop peut vous permettre de sortir de votre position avant que vous ne subissiez une grosse perte, et la décision de vendre ne fait appel à aucune émotion.
En revanche, avec un fonds indiciel, l’action restera dans le portefeuille tant qu’elle restera dans l’indice correspondant. Dans le cas d’un fonds géré activement, un gestionnaire de fonds formé à Wharton peut croire qu’il en sait plus que le marché, et poursuivre la baisse de l’action – ou pire, jeter de l’argent par les fenêtres.
Lorsque vous possédez des actions, vous pouvez également prendre des bénéfices au moment opportun, alors qu’avec un fonds, vous n’avez aucun contrôle ni aucun droit de regard sur ce que fait le gestionnaire du fonds.
Je suis encore plus convaincu de la nécessité de détenir des obligations individuelles que des actions individuelles. Il existe quelques exceptions, telles qu’un fonds fermé qui se négocie avec une forte décote ou un ETF qui investit dans des obligations convertibles, mais elles peuvent être difficiles à trouver pour les investisseurs individuels.
Pour l’essentiel, les obligations d’entreprise et d’Etat ordinaires doivent être détenues individuellement. Vous pourrez ainsi décider des échéances qui vous conviennent et vous saurez exactement de combien de liquidités vous disposerez à la date d’échéance.
(Les obligations sont devenues très populaires en ce moment, et à juste titre. A mon avis, quelle que soit la prochaine décision de la Réserve fédérale, elle sera bénéfique pour les détenteurs d’obligations.)
Dans le cas d’un fonds obligataire, en revanche, il n’y a pas de date d’échéance et votre capital est à la merci des marchés. Vous pouvez penser qu’investir dans un fonds obligataire est sûr et prudent, mais si les taux montent, vous perdrez de l’argent. Et si vous retirez vos liquidités pendant une période de hausse des taux d’intérêt, vous vous retrouverez avec moins que ce que vous aviez au départ.
C’est le contraire de ce que nous souhaitons lorsque nous investissons dans des obligations.
Nous investissons dans les obligations pour la sécurité. Nous savons que nous récupérerons notre argent à l’échéance – ou que nous réaliserons une plus-value – parce que nous savons que les obligations arriveront à échéance à leur valeur nominale (1 000 $), quelle que soit l’évolution du marché obligataire ou des taux d’intérêt. Nous recevrons 1 000 $ par obligation à l’échéance, que nous ayons investi 1 000 $, 900 $ ou 1 050 $.
Les fonds et les ETF ont leur utilité, principalement pour les investisseurs qui ne veulent pas (ou ont peur de) prendre leurs propres décisions d’investissement. En revanche, les investisseurs qui se sentent à l’aise pour faire leurs propres choix et investir dans des actions et des obligations individuelles ont toutes les chances de s’en sortir à long terme, à condition de ne pas faire d’opérations excessives et de ne pas essayer d’anticiper la direction que prend le marché.
1 commentaire
J’aimerais acheter des obligations en direct , mais le marché est déserté et il n’y a pas d’enveloppe fiscale adéquate pour reporter l’imposition à la sortie ou à la retraite. A croire qu’il s’agit de subventionner l’industrie des placement collectifs.