Une lettre obscène, un procès à 10 milliards de dollars, des suicides douteux, une île privée, des puissants protégés… L’affaire Epstein refait surface et continue de dévoiler les failles d’un système où les zones d’ombre demeurent soigneusement épargnées.
« Comment rendre un avion totalement invisible »… Ainsi commençait le dernier post d’Elon Musk. Il était suivi d’une photo d’un avion de chasse sur laquelle figurait la liste des clients de Jeffrey Epstein.
L’Affaire Epstein ne se tasse pas.
Ce week-end, une nouvelle révélation a fait vaciller les Etats-Unis. USA Today :
« Donald Trump réclame 10 milliards de dollars de dommages et intérêts dans un procès pour diffamation intenté contre le Wall Street Journal, la société mère du journal, son propriétaire et deux de ses journalistes. En cause : un article affirmant que le futur président aurait écrit une lettre obscène à Jeffrey Epstein pour ses 50 ans. »
L’article du journal, publié la semaine dernière, titrait :
« Les amis de Jeffrey Epstein lui ont envoyé des lettres obscènes pour l’album de son 50e anniversaire. L’une d’elles venait de Donald Trump. »
Selon le WSJ, le message de Trump comportait le dessin d’une femme nue, avec le prénom « Donald » gravé dans sa pilosité pubienne. Trump a démenti : « Je n’ai jamais dessiné quoi que ce soit de ma vie. »
Quelques heures plus tard, ce démenti a été contredit. The Independent :
« Le président a affirmé : ‘Je ne fais pas de dessins.’
Mais les analystes n’ont pas tardé à réagir. Angelo Carusone, directeur de Media Matters, a rappelé sur MSNBC : ‘Je peux citer de mémoire trois croquis de M. Trump qui ont été vendus aux enchères.’
En réalité, au moins cinq dessins signés Trump, datant des années 1990-2000, ont été vendus aux enchères. »
Faut-il vraiment s’y attarder ? L’affaire Epstein mérite-t-elle d’être comparée à l’affaire Dreyfus en France, à celle d’Aaron Burr aux Etats-Unis ou au scandale du Watergate ?
Dreyfus, officier de l’armée française, avait été accusé de trahison avant d’être innocenté. Mais son procès a révélé une fracture profonde dans la société, marquée par une résurgence virulente de l’antisémitisme, notamment au sein de l’armée.
Aaron Burr, lui, avait été accusé de comploter contre les Etats-Unis. Bien qu’innocenté, il a fait face à des menaces d’exécution par la foule patriote. Il a tué plus tard Alexander Hamilton en duel, scellant sa disgrâce.
Quant au Watergate, chacun connaît l’histoire : une bande d’espions amateurs liés à la CIA et au parti républicain s’est introduite dans les locaux du parti démocrate. Pris sur le fait, l’incident aurait pu passer pour un simple cambriolage mineur si la presse n’avait pas commencé à creuser.
Jusqu’où remontait la planification ? Que savait Nixon ?
« Je ne suis pas un escroc », insistait Nixon. Mais la vague de l’opinion s’est retournée contre lui. Il a fini par démissionner, en 1973 – il y a plus d’un demi-siècle.
Depuis, les moeurs ont changé. Les électeurs comme les journalistes ont déplacé leurs lignes rouges. Les affaires de corruption ou de moeurs ne les scandalisent plus autant – mais au moindre soupçon d’antisémitisme, les esprits s’échauffent.
Pendant que les puissants jurent n’avoir rien à se reprocher, difficile de nier qu’Epstein manigançait quelque chose.
Jean-Luc Brunel, l’un des habitués du « Lolita Express », s’est suicidé. Ghislaine Maxwell purge actuellement une peine de 20 ans de prison. Et Epstein ? Officiellement, il s’est suicidé. Pourtant, l’un de ses anciens codétenus a affirmé qu’il était physiquement impossible de se pendre dans cette cellule. Alors ? Soit des choses graves étaient réellement à l’œuvre, soit certains doivent aujourd’hui de sacrées excuses à ces gens-là.
Le gouvernement parle d’un réseau de trafic sexuel. Soit. Mais c’est comme une phrase incomplète. Le sujet : les trafiquants. Le verbe : le trafic. Il manque le complément d’objet indirect : à qui les jeunes filles étaient-elles livrées ? Pas un seul client (sur des centaines ?) n’a été poursuivi.
Epstein possédait une fortune considérable, un manoir à Manhattan, un ranch au Nouveau-Mexique et une île entière, dans les îles Vierges, avec un personnel de 70 personnes. Mais d’où venait son argent ? Et pourquoi accumulait-il des photos compromettantes d’hommes puissants avec des mineures ?
Tucker Carlson avance une hypothèse : Epstein aurait été financé par les services secrets israéliens. Un vieux piège à miel classique. Mais accuser Israël de quoi que ce soit reste tabou dans les grands médias et les cercles politiques. L’affaire sera sans doute reléguée au rang des banales histoires de mœurs, vouée à s’effacer, comme Jennifer Flowers, Stormy Daniels, et tant d’autres avant elles.
Précision utile, au nom de la transparence : notre nom ne figure pas sur la « liste ». Nous n’avons jamais reçu d’invitation !
3 commentaires
Il est des invitations qu’il vaut mieux ne jamais recevoir 😉
Comment expliquez-vous l’impunité de Jeffrey Epstein? Sinon qu’il était un membre de la CIA et du Mossad (israélien). Il a vendu des enfants de 12 ans…Avec Ghislaine Maxwell comme rabatteuse. Que devient l’enfant roi dont les organisations internationales nous rabattent les oreilles?
Vs avez vu cette liste pour affirmer que vs n’êtes pas dessus?