Entre les actifs financiers et Elon Musk, il y a comme un effet mystérieux… Un « Effet Elon » qui a de nouveau frappé en ce début de mois, à la suite d’un sondage lancé sur Twitter par l’homme le plus riche du monde.
Quelle époque formidable !
Notre Indice de la Catastrophe vient juste d’atteindre les 8 points, notre niveau « d’alerte au krach ».
Pendant ce temps, le monde croule sous des choses merveilleuses, magiques, absurdes, et absolument ridicules. Comme les égouts d’une ville lors d’une inondation, nous sommes submergés de choses qu’il vaut mieux ne pas regarder de trop près.
Jetons tout de même un œil sur quelque chose qui s’est produit récemment.
3 519 252 conseillers financiers
Comme toute personne éveillée le sait sur cette planète, Elon Musk – l’homme le plus riche et, manifestement, le plus intelligent du monde – a décidé de guider sa vie financière en réalisant des sondages sur Twitter.
En fait, il a demandé début novembre à la twittosphère s’il devait vendre 10% de ses actions Tesla (TSLA).
C’est manifestement une nouvelle façon – et peut-être meilleure – de prendre des décisions.
Si deux têtes valent mieux qu’une, alors vu que 3 519 252 personnes ont répondu au sondage – dont 2 037 647 ont voté « oui » – c’est sûr que la qualité de cette décision mérite un 10/20, au moins.
Le plus stupéfiant, c’est que 3 519 252 personnes… toutes probablement un peu adultes… ayant sans doute une vraie vie… ont trouvé le temps de réfléchir à une question financière qui ne les concernait pas.
Cette décision n’intéresse normalement qu’une seule personne, celle-là même qui – si l’on se fie aux résultats – est l’être humain le plus qualifié pour la prendre.
Après tout, si l’homme qui a le mieux réussi dans le monde ne peut décider à quel moment vendre ou acheter sa propre action, alors qui peut bien le faire ?
Donnez votre avis
Maintenant que nous avons découvert qu’autant de gens étaient prêts à aider M. Musk à prendre des décisions personnelles… peut-être devrions-nous nous en faire de même.
Que devrions-nous boire, ce matin ? Un café au lait ou un cappuccino ? Décidez à notre place.
Dans quoi devrions-nous investir ? Les actions ? Les obligations ? Les terres agricoles en Argentine ou au Nicaragua (les prix sont bas car elles sont dans des zones de catastrophe naturelle) ? Dites-le nous, s’il vous plait.
Nous vous invitons à répondre et promettons de nous conformer aux résultats aussi fidèlement que s’ils venaient du gouvernement fédéral américain ou du Saint-Siège.
En tout état de cause, Musk a réalisé son sondage. Les utilisateurs de Twitter ont rendu leur jugement. Et la réponse a été affirmative.
Ensuite, la nouvelle a eu un effet remarquable (mais pas du tout inattendu… du moins pas pour Kimbal, le frère d’Elon Musk, qui a vendu 109 M$ d’actions Tesla le vendredi précédent).
Durant la semaine qui a suivi, l’action Tesla a chuté, faisant baisser la valorisation de l’entreprise de près de 235 Mds$.
Ces 235 Mds$, qui se sont envolés, dépassent la valorisation totale de GM, BMW et Ford réunies.
Autrement dit… En fait, il n’existe aucun mot qui soit à la hauteur de la situation.
L’Effet Elon
Les investisseurs ayant jugé un jeudi que l’action valait 1 243 $ ont découvert le mardi de la semaine suivante qu’elle ne valait plus que 1 011 $.
Même entreprise. Mêmes produits. Mêmes résultats financiers. Mêmes marchés. Même Joe Biden. Même Elon Musk. Mêmes clients. Mêmes problèmes. Même tout.
Alors pourquoi une action devrait-elle baisser de près de 19% ?
Nous espérons que vous n’attendez pas une réponse de notre part.
Pour autant que l’on puisse le dire, Elon est sui generis… une loi économique à lui tout seul.
Dieu ? Homme ? On ne peut le dire. Mais, dès qu’il ouvre la bouche, les investisseurs entendent une musique si mélodieuse qu’ils ne peuvent y résister.
S’il achète quelque chose, ça augmente. S’il dit quelque chose, ça augmente. Et même s’il dit autre chose par erreur, ça augmente quand même.
Jusqu’à présent, l’Effet Elon est l’indicateur le plus fiable de la finance moderne.
L’enrichissement d’Elon
Et à présent, Elon est le bipède le plus riche sur Terre. C’est étrange, également, considérant que jusqu’à présent, sa contribution en biens et services vaut moins que zéro (en net).
Additionnez tout l’argent qui a été investi dans les projets d’Elon. Retranchez la valeur de tous les biens et services (essentiellement des voitures Tesla) rendus.
Si vous faites la même chose avec Edison, Ford, Rockefeller, Jobs, et même Zuckerberg – presque toutes les personnes réellement riches – la somme est de très loin positive.
Leurs sociétés réalisent des profits en fournissant des biens et/ou des services qui ont plus de valeur que les ressources (y compris le capital et la main-d’œuvre) qu’ils intègrent.
On ne va pas faire le calcul pour Elon. C’est trop de travail. Mais le résultat doit être négatif dans d’énormes proportions. Ses entreprises ne gagnent pas d’argent, elles en perdent.
S’il est si riche, c’est parce que la Réserve fédérale a falsifié la valeur du capital et truqué le marché automobile avec les crédits carbones. Il y a également ce mystérieux Effet Elon, pour lequel nous n’avons aucune explication à offrir.
L’enrichissement d’Elon, autrement dit, est parallèle à l’enrichissement grandissant de toute la caste de l’élite.
Il ne se base pas sur un rendement réel – ni sur un chiffre d’affaires ou des profits – mais sur de l’argent falsifié et de faux taux d’intérêt.
Cela favorise les parieurs… les bêtes de scène… les génies, et aussi les escrocs.
Et comme nous l’avons vu cette semaine, ça va et ça vient.