De Cathie Wood à Elon Musk, une nouvelle génération d’« influenceurs » a fait son apparition sur les marchés… mais les vétérans de l’investissement savent à quoi s’en tenir (et notamment qu’il n’y a pas grand’chose de neuf sous le soleil).
Les leçons du passé se sont transformées en malédiction, . Quelque 40% des actions du Russell 2000 (qui réunit les petites valeurs US) ont perdu de l’argent ; inutile d’additionner des zéros. Pourtant, ces entreprises sont souvent celles qui enregistrent les plus-values les plus grandes.
Que faut-il en penser ? Que faut-il penser des jetons non-fongibles (NFT) et des cryptomonnaies ? Que penser de Beeple ?
Et MicroStrategy, alors ? Les revenus de l’entreprise chutaient depuis 2014. Puis, l’an dernier, elle a acheté pour plus d’un milliard de dollars de bitcoins… et le cours de son action a pris +400%.
Quel sens à cela ? L’entreprise est-elle devenue un moyen bien pratique de posséder des bitcoins sans avoir à se souvenir de son mot de passe ?
Mais comment les investisseurs peuvent-ils être certains que MicroStrategy n’oubliera pas le sien ?
Durant la bulle des dot-com, le PDG de MicroStrategy, Michael Saylor, avait asséné une phrase restée célèbre : « L’information veut être gratuite. » Puis, en 2000, il a dû verser une amende de huit millions de dollars à la SEC pour avoir surestimé les bénéfices de l’entreprise.
Comment les investisseurs savent-ils qu’il ne ment pas, aujourd’hui, au sujet du bitcoin ?
Expérience vs. jeunesse
Mais c’est là le genre de question qu’un vétéran poserait.
Les jeunes investisseurs font confiance. Les investisseurs plus âgés cherchent à vérifier. Ils ont entendu trop d’affirmations qui se sont révélées fausses… ils ont vu trop de bulles éclater… et ont fait confiance à trop de gens qui n’en étaient pas dignes.
Les investisseurs novices d’aujourd’hui ont leurs propres méthodes d’évaluation boursière… et leurs propres gourous – désormais appelés « influenceurs FinTwit » – pour les aider.
Elon Musk, par exemple, est né en 1971. Il n’avait que neuf ans lorsque le grand marché haussier des actions et des obligations a commencé. Et il est né en Afrique du Sud. Mais son influence est telle qu’il lui suffit de mentionner une entreprise dont le nom ressemble à celui d’une autre entreprise… pour que les deux voient leur cours doubler en quelques minutes.
Chamath Palihapitiya – le soi-disant « roi des SPACs » – est né en 1976 au Sri Lanka. Il a commencé à accumuler gloire et fortune en 2007 seulement, lorsqu’il est entré chez Facebook. Il a désormais les deux à ne plus savoir qu’en faire… ainsi que 1,4 million de followers sur Twitter.
Influenceur hors pair
Cathie Wood n’est pas aussi jeune… mais elle doit être le Henry Blodget de la bulle des technos du XXIème siècle.
Vous ne vous souvenez plus de Blodget ? Vous pensez que les « influenceurs » ont été inventés hier ?
Non, cher lecteur, l’influence est l’une de ces choses qui reviennent… l’une de ces choses que l’âge sait peut-être mieux reconnaître que la jeunesse.
Blodget était un jeune analyste financier dans les années 1990. En 1998, il a déclaré qu’Amazon – qui valait à l’époque 240 $ l’action – ne tarderait pas à grimper à 400 $. Cela a bien été le cas. Blodget est alors devenu influenceur hors pair, faisant des apparitions sur les plateaux télé, vantant son assortiment de valeurs dot-com.
Puis la bulle des dot-com a éclaté en 2000 et l’ancien procureur général de New York Eliot Spitzer (qui tomberait lui-même en disgrâce un peu plus tard) a poursuivi Blodget pour fraude boursière.
Blodget a dû s’acquitter de quatre millions de dollars et a été interdit de pratique boursière à vie. Désormais, ce sont Elon, Cathie et Chamath qui se chargent de l’influence.
Et les vétérans savent comment cela finira…