Les actions seront-elles les prochaines sur la liste ?
C’était une satire. Une parodie. Une provocation.
Mais… peut-être pas.
Nous nous référons à Iron Mountain : Le rapport de La montagne de fer. Publié en 1967, cet ouvrage est devenu un véritable best-seller. Pourtant, le président américain Lyndon Johnson est devenu fou en le lisant. Il aurait même voulu l’interdire.
Il s’agissait d’un ouvrage satirique, attribué à un groupe de fonctionnaires de gauche… ayant pour objectif de se moquer des politiques publiques. Le livre était présenté comme le fruit du travail d’un cercle privé et secret, agissant comme un groupe de réflexion… s’attaquant à des questions difficiles… et dont le but était d’analyser en profondeur la logique de la politique étrangère des Etats-Unis.
Ce n’était en réalité qu’un canular, mais les grandes idées présentées dans le livre étaient surprenamment bien plus vraies que tout ce que l’on peut lire dans le New York Times.
Nous y reviendrons plus tard. Voici les dernières nouvelles rapportées par Reuters :
« LONDRES (Reuters) – La déroute des marchés des obligations d’Etat s’est accentuée mercredi, les rendements américains ayant atteint leur plus haut niveau depuis 16 ans. Cela a favorisé un appétit plus important pour les actifs plus risqués de la part des investisseurs, qui misent sur le fait que les taux d’intérêt resteront durablement élevés. C’est de mauvais augure pour l’économie mondiale.
Le rendement du Trésor américain à 10 ans a augmenté de 6,9 points de base pour atteindre 4,872%, – son plus haut niveau depuis 2007 – après avoir augmenté de près d’une douzaine de point de base à la suite des données sur les offres d’emploi publiées mardi, qui ont mis en évidence la résistance de l’économie américaine.
Les rendements des obligations du Trésor à 30 ans ont dépassé les 5% pour la première fois depuis août 2007, soit juste avant la crise financière mondiale.
Les obligations européennes ont suivi le mouvement, les rendements de la dette allemande de référence à 10 ans dépassant les 3% pour la première fois depuis 2011. Le rendement de la dette à 30 ans du pays a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans. »
La Fed a accordé des taux d’intérêt absurdement bas, ce qui a encouragé le monde à s’endetter de 307 000 milliards de dollars. Aujourd’hui, M. le Marché est en train de se débarrasser de tout excédent.
C’est pourquoi nous n’avons pas inclus d’obligations dans notre portefeuille d’allocation.
L’effondrement approche
Voici le point de vue de Bloomberg sur la situation :
« L’effondrement historique de 46% des obligations à long terme rivalise avec l’éclatement de la bulle Dot-Com
Les pertes subies par les bons du Trésor à plus long terme commencent à rivaliser avec certains des effondrements de marché les plus notoires de l’histoire des Etats-Unis.
Selon les données compilées par Bloomberg, les obligations à échéance de 10 ans ou plus ont chuté de 46% depuis leur sommet atteint en mars 2020. Ce chiffre est à peine inférieur à la chute de 49% des actions américaines à la suite de l’effondrement de la bulle Internet au début du siècle. La déroute des obligations à 30 ans a été encore pire, avec une chute de 53%, proche de l’effondrement de 57% des actions au pic de la crise financière. »
Nous pensons que les actions vont suivre le même schéma.
Mais revenons-en à notre programme habituel.
Aujourd’hui, nous allons examiner la façon dont l’esprit des croisades rend presque impossible tout retour à une économie normale et à une nation plus civilisée. The Guardian rapporte :
« DeSantis invoque le narratif d’un ‘croque-mitaine’ chinois dans sa campagne qui bat de l’aile
Ron DeSantis avait désespérément besoin d’un moment de grandeur : l’acte ‘d’homme fort’ du gouverneur de Floride à l’égard de la Chine a brièvement relancé sa campagne présidentielle chancelante lors du débat des primaires républicaines qui s’est tenu la semaine dernière en Californie.
Mais ce que M. DeSantis n’a pas dit lorsqu’il s’est insurgé contre l’influence croissante de la Chine dans le monde, tout en promettant une approche ‘dure’ à l’égard de Pékin, s’il gagnait la Maison Blanche, c’est à quel point ses prises de position nuisent aux étudiants et aux familles dans son Etat d’origine.
M. DeSantis a privé quatre écoles privées de bourses d’études de l’Etat, alléguant sans preuve qu’elles avaient des ‘liens directs avec le Parti communiste chinois’. »
Attiser la peur
Les « liens directs avec le Parti communiste chinois » sont-ils une mauvaise chose ? Qu’en est-il des liens directs avec le parti républicain ? Ou avec le parti d’en face ?
Percy Allan l’explique :
« [Attiser] la peur de la Chine permet de gagner des voix au-delà des clivages politiques. En effet, la haine envers la Chine est désormais le seul sujet qui unit les démocrates et les républicains.
M. Biden a qualifié les Chinois de ‘mauvaises personnes’ qui, lorsqu’elles rencontrent des problèmes, font de ‘mauvaises choses’.
La diabolisation de la Chine a manifestement porté ses fruits. L’enquête 2023 du Pew Research Center a révélé que 83% des Américains ont une opinion négative de la Chine. La proportion de ceux qui considèrent la Chine comme un ‘ennemi’ est maintenant de 38%. Un sondage IPSOS a révélé qu’un tiers des Américains voient la Chine comme une menace imminente, et que deux Américains sur cinq pensent qu’une guerre avec la Chine est probable dans les cinq prochaines années. »
Les Chinois sont-ils de « mauvaises personnes » ? Comme les Allemands en 1914 ? Comme les musulmans au XIIe siècle ?
Le 5 octobre, soit jeudi dernier, marque le jour où l’armée française, commandée par Louis VII, est arrivée aux portes de Constantinople, en 1147. Elle provenait de Vézelay, en France, et avait rassemblé en chemin des soldats, des aventuriers et des adeptes. Bernard de Clairvaux était apparemment un merveilleux orateur. Dans chaque ville, il montait sur des échafauds et incitait la populace à quitter sa vie ordinaire, à « prendre la croix » et à le suivre dans cette grande croisade contre les Maures, les Sarrasins, les Arabes et tous les autres musulmans.
Les musulmans étaient méchants. Tout le monde le disait ! C’est ainsi que la grande armée de Louis VII se traîna en trébuchant à travers les royaumes et les duchés, les villes et les fermes. Les habitants cachaient leurs femmes et leurs filles, leurs outils et leurs trésors. Les soldats n’étaient qu’un groupe indiscipliné de marginaux, de bons à rien et de voyous… Seuls quelques chevaliers et véritables croyants pensaient réellement rendre le monde meilleur. Et ils avaient tous besoin de manger.
Le chemin de Damas
Louis VII devait être rejoint à Constantinople par une autre grande armée, peut-être encore plus désobligeante à certains égards, composée principalement de germanophones et dirigée par l’empereur du Saint Empire romain lui-même, Conrad III. Bien entendu, les deux groupes n’ont pas tardé à se battre l’un contre l’autre.
C’était en partie pour éviter les conflits internes que les deux armées ont décidé d’emprunter des itinéraires différents pour se rendre en Terre sainte.
Constantinople était le siège de l’Empire d’Orient. Elle était habitée par des chrétiens. Mais il s’agissait de chrétiens orthodoxes, non soumis à l’Église de Rome. L’empereur Manuel Comnène avait peut-être des sentiments mitigés à l’égard de la cause des croisés. Mais il était clair sur une chose : il voulait se débarrasser au plus vite de cette horde de « voyous et de barbares latins ». Il a alors pris des dispositions pour leur faire traverser le Bosphore, afin qu’ils puissent poursuivre leur marche vers Jérusalem. Il leur a recommandé de suivre la route la plus longue, le long de la côte de ce qui est aujourd’hui la Turquie. Traverser le coeur de l’Anatolie risquait d’entraîner des conflits avec les Turcs seldjoukides.
Les Français ont suivi ses instructions. Les Allemands ont tenté leur chance par voie terrestre et ont été presque anéantis par les Turcs lors de la bataille de Dorylaeum. De nombreux Allemands qui n’ont pas été tués ont été faits prisonniers et vendus comme esclaves.
Finalement, les restes des forces allemandes et françaises sont arrivés en Terre Sainte. A l’époque, Damas était peut-être la seule grande ville de la région qui aurait pu représenter un allié utile, voire un refuge et une source de ravitaillement. Les croisés décidèrent néanmoins de l’attaquer. L’assaut échoua. John Julius Norwich a décrit ce qui s’est passé ensuite :
« Il n’y a pas de partie du désert syrien plus bouleversante pour l’esprit que cette étendue de sable et de basalte d’un gris sombre et sans relief qui s’étend entre Damas et Tibériade. En battant en retraite au cœur de l’été arabe, sous le soleil impitoyable et le vent brûlant du désert, harcelés sans cesse par les archers arabes à cheval et laissant dans leur sillage une traînée nauséabonde d’hommes et de chevaux morts, les croisés ont dû sentir le désespoir peser lourdement sur eux. »
L’esprit des croisés s’était alors peut-être estompé… Mais la flamme ne s’est pas éteinte. Il y eut une troisième croisade… puis une quatrième (au cours de laquelle les croisés, menés par un doge vénitien aveugle, attaquèrent Constantinople)… et une croisade des enfants (au cours de laquelle des milliers d’enfants furent envoyés… puis affamés ou vendus comme esclaves… personne ne sait exactement ce qu’ils sont devenus).
En tout, il y a eu huit croisades, toutes inutiles, vaines et stériles.
Pourquoi tant de croisades ? N’aurait-il pas été possible de ne pas en avoir du tout… à l’époque, ou aujourd’hui ?
C’est ce qu’explique le « Rapport de la montagne de fer »…