Les FANG sont dans une bulle comparable à celle de l’électronique dans les années 1960 ou des dot.com dans les années 1990. La fin est prévisible.
Pauvre Mark Zuckerberg. Selon les rumeurs, il serait en fait une sorte de robot extrêmement avancé, un « reptilien », ou peut-être même un extra-terrestre.
Les jeunes l’appellent « Lord Zuck ».
Mercredi, son entreprise a perdu 151 milliards de dollars de valeur boursière. Si la tendance se poursuit, Facebook aura subi la plus grosse perte de l’histoire des marchés.
Et si ça continue encore un peu, Lord Zuck ne va pas tarder à dormir dans sa voiture, garée sur un parking de supermarché à Menlo Park.
La majeure partie des gains boursiers, cette année, proviennent des valeurs Big Tech, les FAANG – c’est-à-dire Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google. Et ce que M. le Marché donne… M. le Marché le reprend.
Les géants de la technologie au service des loisirs
Les technos font toutes partie du secteur des loisirs, en quelque sorte. Leur modèle n’est guère différent de celui d’un magazine. Il s’agit de capturer l’attention des lecteurs avec des images criardes et de la prose tapageuse… puis de vendre des espaces publicitaires et l’accès à cette clientèle captive.
Cependant, les investisseurs ne voient pas le TIME ou un Newsweek à l’ancienne, lorsqu’ils regardent les géants de la technologie.
Ils voient de la nouveauté… des industries vierges construisant des châteaux en Espagne… et exploitant la sorcellerie technologique pour générer de la croissance et des profits quasi-illimités.
Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Les marchés évoluent en vastes et longues vagues, qui durent des décennies. Chaque fois qu’ils approchent d’un sommet, le vertige les prend.
Le dernier sommet majeur remonte à la fin des années 1960. Le marché a atteint son sommet, en termes réels, en 1966. Les actions ont ensuite chuté pendant 16 années consécutives.
Nous avons vu un nouveau mini-sommet en 1987, qui a mis les autorités dans tous leurs états… prêtes à tout pour faire regrimper les cours. Pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis, la Fed a soutenu les investisseurs en actions grâce à ce qui fut ensuite appelé le put Greenspan.
L’argent facile vint inonder les marchés ; les actions grimpèrent.
Cet exercice idiot (que nous avons décrit comme étant l’Erreur n°3) a été répété après chaque sommet suivant, en 2000 et 2007.
Illusion maximum des clics et des rêves
De tels sommets marquent l’apogée de l’optimisme humain… des points d’illusion maximum, lorsque les gens imaginent que les arbres montent réellement jusqu’au ciel et que les contes de fées se réalisent vraiment.
Ils sont alors prêts à acheter les actions à des prix qui n’ont aucun rapport avec les bénéfices.
Une action représente la propriété d’une part d’une entreprise. Elle n’a de valeur pour les investisseurs que dans la mesure où l’entreprise en question gagne de l’argent et le partage avec eux.
Les technos, pour leur part, ne gagnent souvent rien du tout. Elles offrent des clics, la vision audacieuse d’un avenir excitant mais fantasmé, des rêves de richesses au-delà de toute imagination… mais pas de cash.
Lors du pic du marché haussier dans les années 20, les investisseurs s’étaient entichés des entreprises qui développaient les merveilles technologiques de l’époque – les automobiles et les appareils électriques, principalement.
A l’époque du président Lyndon Johnson, dans les années 1960, c’est l’électronique qui était au goût du jour. Les entreprises dont le nom finissait en « onics » ou « tech » cotaient bien plus que leurs revenus réels.
Plus récemment, il y a eu le célèbre boom des dot.com, largement surévaluées à la fin des années 1990. Nous avons lancé l’édition américaine de ces Chroniques en 1998, il y a 20 ans.
Nous nous rappelons nous être moqué des chouchous d’internet de la fin des années 1990… et des gourous de l’époque comme George Gilder (qui a depuis rejoint notre très courte liste de héros, pour nous avoir aidé à comprendre le système d’argent factice actuel).
Nous nous rappelons avoir averti que la bulle éclaterait. Et finalement, nous nous rappelons à quel point les lecteurs nous en avaient voulu.
C’était comme si nous avions annoncé à un bambin que son chien venait de mourir et que le Père Noël n’existait pas. Ils ne voulaient pas l’entendre. Ils avaient trouvé leur Messie ; ils savaient que les dot.com les libéreraient du manque… du besoin… de la nécessité d’épargner, de réfléchir ou de satisfaire des clients.
Hélas, on n’a jamais découvert de substitut au travail, à la discipline, à la patience et à la chance. L’être humain a été expulsé du paradis il y a longtemps. Depuis, jamais il n’a pu vivre sans trimer et transpirer, en dépit des gigantesques avancées technologiques.
Les merveilles actuelles ne feront pas exception : les Icare de la technologie chuteront comme tous les autres.
[NDLR : Mieux vaudrait ne pas se trouver en dessous lorsqu’ils s’écraseront… Cliquez ici pour prendre quelques mesures de précaution simples et efficaces en cas de krach.]
3 commentaires
Il y a de toute évidence une bulle spéculative sur les sociétés Internet et technologiques… Une nouvelle bulle… Une énième bulle… Les investisseurs n’ont-ils donc pas de mémoire ?
» Et ce que M. le Marché donne… M. le Marché le reprend. »
En moyenne le marché donne quand même beaucoup plus qu’il ne reprend car derrière il s’agit d’entreprises qui produisent de la richesse.
L’explosion du capitalisme a été l’œuvre d’ingénieurs et d’entrepreneurs insolents. Le capitalisme d’aujourd’hui n’est plus que l’affaire de comptables prudents qui rachètent les actions de leur propre entreprise pour ne plus avoir à investir et des pépères qui les entretiennent.