Alors que les énergies renouvelables fragilisent les réseaux électriques et augmentent les coûts pour les consommateurs, EDF et Neoen en tirent profit.
EDF, producteur d’électricité via le nucléaire et l’hydroélectrique, tire profit de la remise en marche de ses centrales après des interruptions, ainsi que de la production de ses barrages. La production totale atteint 520 TWh. En 2024, la production nucléaire en France a augmenté de 41,3 TWh, tandis que l’hydroélectrique a progressé de 12,7 TWh. Le groupe a réalisé un bénéfice de 11,4 milliards d’euros sur l’année.
Les bénéfices d’EDF proviennent de la débâcle des énergies renouvelables : elles accroissent les besoins en électricité pilotable et font grimper le prix du courant.
L’augmentation de la demande réduit l’impact des régulations tarifaires sur la rentabilité du nucléaire.
EDF est légalement tenu de vendre la majorité de son électricité aux fournisseurs à un prix de 42 euros le MWh. Cependant, au-delà de 100 TWh vendus par an, le surplus est commercialisé aux prix du marché.
Avec l’essor des renouvelables dans le mix énergétique, la demande pour l’électricité des centrales et des barrages explose : entre 2016 et 2025, les ventes annuelles d’EDF aux fournisseurs augmentent d’environ 60 TWh !
En conséquence, la hausse de la demande entraîne davantage de ventes au prix du marché pour EDF. Avec l’augmentation des prix, les volumes vendus au-delà du seuil des 100 TWh génèrent une rentabilité accrue pour l’entreprise.
Ainsi, les bénéfices d’EDF proviennent de l’augmentation de la demande en électricité pilotable, issue des centrales et des barrages. Les renouvelables créent paradoxalement une pénurie d’électricité, bien que la consommation globale diminue !
Energies renouvelables : débâcle pour le réseau d’électricité
Les énergies renouvelables augmentent le coût de l’énergie, malgré une production globale en hausse.
L’intermittence de leur production réduit la valeur des watts issus des éoliennes et des panneaux solaires pour l’industrie et les ménages. De plus, leurs fluctuations entraînent des surcoûts et une usure accrue du réseau électrique.
L’institut Miwi, un groupe allemand prônant le libéralisme, a détaillé les coûts d’adaptation du réseau aux renouvelables. Il identifie sept sources de dépenses supplémentaires :
- l’extension du réseau pour intégrer un grand nombre de sources ;
- l’augmentation des pannes et des frais de maintenance ;
- la nécessité de produire en appoint lors des périodes sans vent ni soleil ;
- le coût de l’excédent de production (le plus important au-delà de 15% de renouvelables dans le mix !) ;
- la réduction de la production des sources d’énergie moins coûteuses ;
- l’investissement dans des sources d’appoint ;
- l’usure accrue du réseau due aux variations de production.
D’après Miwi, ces surcoûts augmentent avec la part de l’éolien et du solaire. Plus leur contribution dépasse 15% du mix énergétique, plus les coûts explosent, notamment en raison des problèmes liés à la surproduction.
6 milliards pour Neoen : la connivence des renouvelables
Alors que les réseaux électriques souffrent des limites des renouvelables, certaines entreprises prospèrent sur cette situation.
Neoen, spécialiste des énergies vertes, revendique une rentabilité sans subventions, selon son PDG Xavier Barbaro dans une interview à France Info. Pourtant, le fonds d’investissement Brookfield a acquis la moitié du capital, valorisant l’entreprise à 6 milliards d’euros.
Une part de cette rentabilité repose sur un endettement massif : la dette atteint 3,4 milliards d’euros après avoir grimpé de 322 millions entre janvier et juillet 2024, et de 791 millions sur la même période en 2023.
Par ailleurs, Neoen profite des réglementations favorables, même sans aides directes. En Australie, par exemple, des obligations gouvernementales imposent aux producteurs un objectif de 33 000 GWh d’électricité renouvelable d’ici 2030, forçant ainsi les distributeurs à signer des contrats avec Neoen.
Derrière l’apparente rentabilité affichée par ses dirigeants, l’entreprise dépend en réalité de politiques étatiques favorables. Ces interventions, via quotas et réglementations, alourdissent les coûts pour les consommateurs tout en enrichissant une minorité d’acteurs.
Si EDF bénéficie du retour en grâce du nucléaire, Neoen, lui, profite des achats contraints imposés par les quotas sur les renouvelables.
La plus mauvaise façon de dépenser
Javier Milei, le président argentin, dans une interview donnée le 6 février 2025 au journal Le Point, analysait qu’il y a quatre façons de dépenser de l’argent : le sien ou celui des autres, pour soi ou pour les autres.
Dépenser l’argent des autres pour les autres – ce que fait l’Etat – est la façon la plus inefficace. Vous ne connaissez pas la valeur de cet argent (puisque vous l’avez pris aux autres) et vous ne connaissez pas ceux pour qui vous le dépensez. Tous les gens qui passent leurs vacances au bord de la mer ne sont pas amateurs de poisson, par exemple…
Les dépenses publiques inutiles privent de leur argent ceux qui auraient pu le faire fructifier ; elles poussent à la hausse des prix car elles empêchent des gains de productivité ailleurs. Dans un marché normal, les prix ont plutôt tendance à baisser à long terme.
La preuve par le penny
Le penny ou le cent, la plus petite pièce américaine, coûte désormais trop cher à fabriquer. Sa production reviendrait à 2 cents par pièce. Trump souhaiterait la supprimer.
De quoi est fait un penny ? De cuivre, de zinc, d’énergie pour la fonderie et la frappe. Cette pièce est produite depuis 1909. Manque-t-on de cuivre ou de zinc au XXIème siècle ? Faut-il plus de main d’oeuvre ou d’énergie pour extraire ces métaux ? L’énergie est-elle moins abondante en 2025 qu’en 1909 ? Bien sûr que non. De surcroit, la mécanisation a fait de très gros progrès.
Ce n’est pas le penny qui coûte trop cher à produire. C’est le dollar qui a perdu son pouvoir d’achat. 100 $ de 1913 valent 3,17 $ au 31 janvier 2025.
Dit autrement, la valeur du dollar a été divisée par plus de 30 en 115 ans. En supposant que produire un penny coûtait 0,01 $ (soit 1 cent) en 1909, il faudrait 32 cents pour produire ce même penny avec le dollar dévalué d’aujourd’hui.
Ce sont donc les gains de productivité qui font que le coût de production du penny n’est que de 2 cents et non pas 32 cents. Pensez aux progrès faits en 115 ans, par les industries minières et pétrolières, les transports, la mécanisation…
Quand on laisse faire les gens, ils se recherchent à obtenir plus de résultats avec le moins d’efforts possibles (travail, temps, argent, énergie). Vous m’accorderez que l’inverse est rare. Vous ne rallongez pas vos trajets, vous vous organisez pour perdre le moins de temps possible, vous évitez de dépenser inutilement… Figurez-vous que tout le monde fait comme vous. Tout le monde sauf ceux qui dépensent l’argent des autres pour les autres.
Un exemple récent : la « proposition de loi tendant à supprimer certaines structures, comités, conseils et commissions Théodule dont l’utilité ne semble pas avérée ». Après examen, la loi a été votée, mais vidée de sa substance, la plupart des 27 comités visés ayant survécu.
On parlait d’une goutte d’eau (30 millions de budget) dans un océan de dépenses. Mais cette anecdote prouve bien que toute économie, si ténue soit-elle, rebute nos représentants. Même une économie de leur temps (passé en réunion stérile dans des machins qui ne servent à rien).
En France, la tronçonneuse et le DOGE ne sont pas encore d’actualité. En attendant, les prix de tout ce que touche l’Etat (immobilier, santé, énergie…) augmentent.
Quand les prix n’augmentent pas, la qualité se dégrade comme avec l’enseignement. Dans le cas de la santé, les prix augmentent et la qualité se dégrade.
Ce déni des problèmes budgétaires en France devrait orienter vos placements financiers. La zone dollar devrait être plus favorable en 2025. Certes, les droits de douane sont inflationnistes mais si l’Etat fédéral recule grâce au DOGE, la croissance économique devrait mieux s’en porter et le bilan sera plus favorable qu’en France ou en Europe.
Pour alimenter cette réflexion, voici la liste par Visual Capitalist des secteurs d’activité les moins profitables aux Etats-Unis. Les énergies alternatives sont des professionnelles du gâchis avec des marges négatives. Elles font pire que tout autre secteur, avec – 18% de marge. La liste des secteurs les plus profitables comprend la production de pétrole et de gaz, avec 19% de marge, et les vendeurs de cigarettes, avec 32%.
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