L’économie américaine entre dans une période de confusion, de doute… et de transition.
Voici une rapide mise à jour de la situation…
L’économie américaine est en transition. Elle sort d’une période haussière pour les actions et les obligations, et entre dans une période durant laquelle nous croyons que ces actifs vont baisser… en termes réels.
Cette transition est désordonnée, du fait de la confusion qui découle du mélange entre une politique monétaire déflationniste et une politique budgétaire inflationniste. Le gouvernement américain continue d’entretenir des déficits importants, alors que la Fed remonte ses taux… et laisse son portefeuille d’obligations expirer (réduisant l’empreinte monétaire nationale).
Selon Reuters :
« Crucialement, le président de la Fed, Jerome Powell, a une fois de plus réitéré le mantra ‘plus haut pour plus longtemps’ qui a sous-tendu la plupart de ses communications comme de celles de ses représentants, peu importe combien les investisseurs ont parié sur le contraire. »
Les actions ont été à peu près stables, à proximité du sommet de leurs écarts de prix.
En manque de cash
Mais, dans les débuts d’une transition de ce genre, là où nous nous situons actuellement, l’un des risques les plus importants pour les investisseurs est encore et toujours un krach du marché boursier. La Fed ne soutient plus le marché avec ses crédits faciles. A la place, elle réduit ses crédits. Ainsi, le danger d’une crise du crédit qui pourrait frapper les prix des actifs existe.
La crise pourrait entrer en Bourse par deux portes. Elle pourrait tituber à travers la porte d’entrée, par exemple, après avoir essayé de refinancer ses dettes. Les foyers américains paient déjà deux fois plus qu’il y a quelques années pour refinancer leurs prêts immobiliers. Les dettes des entreprises aussi sont plus compliquées à rouler. Nous avons déjà vécu les deuxième, troisième et quatrième plus importantes faillites bancaires de l’histoire des Etats-Unis cette année. Il ne serait pas surprenant d’en voir plus.
Ou, comme un vieux pécheur qui se faufile dans l’église et prend place au dernier rang, la crise pourrait s’avancer presque sans que quiconque ne l’aperçoive, à mesure que les consommateurs voient leurs fonds s’épuiser. Ils ont déjà utilisé les chèques du Covid. Ils ont déjà fait fondre leur épargne. Ils font face à 1 000 Mds$ de dette sur leurs cartes de crédit – avec un taux d’intérêt de 20% ! Que leur reste-t-il ? Voici que qu’en dit DNYUZ :
« Il y a désormais des signes que certains consommateurs sont plus prudents, alors que l’épargne des américains s’érode, que l’inflation continue de frapper et que d’autres facteurs serrent les cordons de la bourse – dont le retour des paiements pour les prêts étudiants en octobre. Les publications financières des magasins de détail – dont Macy’s, Kohl’s, Foot Locker et Nordstrom – qui ont été publiées ces dernières semaines suggèrent qu’un changement est en cours, avec des consommateurs qui n’achètent plus avec indolence, mais se concentrent sur les dépenses essentielles. »
Le stress croissant de la dette
Et voici ce que rapporte Business Insider :
« Les premiers taux de défauts sur les emprunts automobiles – qui mesurent les paiements en retard entre 30 et 89 jours – ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie, signe de moins bonnes conditions de crédit pour les Américains, d’après le dernier rapport sur les risques du Federal Deposit Insurance Scheme [NDLR : l’agence américaine qui garantit les dépôts bancaires].
La hausse des défauts sur les prêts automobiles est un problème de plus pour le consommateur américain – qui doit aussi faire face à des taux hypothécaires de plus de 7% et une augmentation alarmante des dettes personnelles non garanties à 225 Mds$ en 2023, d’après TransUnion. Les encours de carte de crédit ont dépassé les 1 000 Mds$ au trimestre dernier pour la première fois de l’histoire, d’après des données de la Fed. »
Les premières étapes de ce genre de transition sont généralement déflationnistes. Les prix ont tendance à diminuer, comme les gens ont du mal à faire face à leurs dépenses courantes et dettes passées. Ils regardent le bateau garé devant la maison et se demandent : « A quoi ça me sert ? »
L’inflation ou la mort
A plus long terme, les prix peuvent rester à peu près stables… et quand même chuter en termes réels. C’est ce qu’il s’est passé dans les années 1970. En prenant en compte l’inflation, les actions sont déjà (avec le Dow Jones comme référence) en baisse d’environ 10% depuis leur sommet de 2021.
Même avec un taux modeste de 4% par an… 10 ans d’inflation réduiraient la valeur des dettes émises par plus d’un tiers.
Le problème est que la dette publique américaine augmente à peu près au même rythme. Ce que l’inflation retire, le Congrès et l’administration Biden le rajoutent, à raison de 5 Mds$ par jour.
Le niveau de la dette doit descendre, ou bien il restera un problème à résoudre. Comment ? Il n’y a que deux choix, assis confortablement aux extrémités de la balançoire à bascule… « l’inflation ou la mort ». Soit l’inflation réduit la dette… soit les dettes meurent, lors de défauts, faillites, annulations, etc.
C’est une décision politique, typiquement prise sous l’emprise de substances diverses. Nos recherches sur la nature du gouvernement – auxquelles nous reviendrons sous peu – sont seulement des tentatives de comprendre quelle direction sera prise.