Comment Twitter a collaboré avec le gouvernement américain, pour restreindre les droits de ses citoyens.
« Que quelqu’un me débarrasse de ce prêtre turbulent. »
~ Henri II, avant le meurtre de l’archevêque de Canterbury.
La première chose que nous avons remarquée à notre retour en Irlande, à la mi-décembre c’était le froid. Il y avait du givre sur les voitures. Le canal au sud de Dublin était gelé.
« C’est un froid record que nous connaissons aujourd’hui », nous a expliqué le chauffeur de taxi. « La température est descendue à -3°C la nuit dernière. On ne voit pas ça très souvent en Irlande. »
L’Irlande a un climat doux. Rarement très chaud. Rarement très froid.
« Cela n’arrive qu’une fois tous les dix ans environ », poursuit le chauffeur de taxi.
Contrairement à une grande partie du reste de l’Europe, l’Irlande ne dépend pas des Russes ou des Américains pour son gaz. Elle semble en avoir suffisamment. Les gens ici n’ont pas besoin d’abattre des forêts ou de voler du bois de chauffage sous le porche de leurs voisins.
Le blues du marché
Faisons le point sur ce qu’il s’est passé à Wall Street en cette fin d’année 2022. Il semble que le marché boursier s’est à nouveau tourné vers la déflation. CNN :
« Le Dow Jones a chuté de près de 765 points, soit 2,3%, jeudi [15 décembre], et il est en baisse de 4% en décembre, après des gains solides au cours des deux mois précédents. Verizon (VZ) a été la seule des 30 valeurs du Dow à rester en positif.
Le S&P 500 a chuté de 2,5% et le Nasdaq a baissé de 3,2% [le 15 décembre]. Le S&P 500 a maintenant perdu 4,5% sur le mois, tandis que le Nasdaq a perdu près de 6%. »
Les prix des actifs baissent. Si nous avons raison, ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir.
Mais changeons de sujet.
Le résultat remarquable de la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk est qu’il a décidé de publier les documents montrant ce que les autorités américaines sont en train de faire. En effet, elles ont externalisé la suppression du premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d’expression. Les dirigeants de Twitter ont collaboré avec ces autorités fédérales pour censurer ce que certaines personnes pouvaient écrire et lire.
« Les entreprises privées peuvent faire ce qu’elles veulent », tel est notre point de vue. Mais il se passe beaucoup plus de choses ici… et cela vaut la peine d’être exploré.
Nous, l’élite
L’idée des Etats-Unis, de leur Constitution et de leur Bill of Rights, est que le pouvoir du gouvernement doit être limité. Il y a des choses qu’il peut faire. Et des choses qu’il ne devrait pas être autorisé à faire.
Le plus important, c’est qu’il ne peut rien enlever au « peuple » sans « procédure légale ». Il ne peut pas saisir leur propriété, ou leur liberté, ou leur droit de vaquer à leurs occupations.
Dans le cas de la « liberté d’expression », l’interdiction est très claire : « Le Congrès ne mettra en place aucune loi » qui empêche les gens de dire ce qu’ils veulent.
En d’autres termes, le système américain est censé protéger les citoyens contre leur gouvernement. Et nous savons aussi que « le gouvernement » n’est qu’une abstraction. Ce que les restrictions font réellement, c’est protéger l’homme ordinaire de l’élite qui contrôle le gouvernement.
Cela a fonctionné raisonnablement bien. Mais, peu à peu, les lois et les règlements ont érodé les restrictions et ont réduit considérablement les droits réservés « au peuple ». L’élite ne voulait pas seulement contrôler le « peuple », elle voulait aussi l’enrôler dans ses projets favoris.
Il ne suffisait pas de laisser les gens poursuivre le bonheur à leur manière ; il fallait aussi changer la façon dont ils interagissaient les uns avec les autres. Il existe tout un corpus de « droit du travail », par exemple, qui indique aux employeurs et aux employés comment ils doivent se traiter mutuellement. Il existe également des lois et des règlements qui indiquent aux restaurants, aux banques et aux hôtels comment traiter leurs clients.
Mais ce que révèlent les « Twitter files », c’est une toute nouvelle dimension des efforts de l’élite pour contrôler « le peuple ». Maintenant, au mépris total du premier amendement, ils veulent réglementer les idées et les actualités que les gens peuvent lire.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Vous vous souviendrez que jusqu’à une date assez récente, les Etats-Unis voyaient d’un mauvais œil la torture des prisonniers. Ainsi, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, les prisonniers étaient envoyés dans des prisons secrètes, où ils étaient torturés par des alliés au sein d’autres pays. En fait, le Pentagone a externalisé ce qu’il ne voulait pas faire lui-même.
Maintenant, imaginons que les autorités remarquent que certaines personnes ne votent pas comme l’élite le souhaiterait. Pour le bien du pays, ils pourraient s’associer à un une entreprise d’imprimerie privée pour s’assurer que certaines personnes reçoivent des bulletins de vote illisibles par courrier.
Ce serait clairement une erreur.
Ou imaginez que l’élite – agissant par l’intermédiaire du gouvernement qu’elle contrôle – contacte Visa et dise : « Il vaudrait mieux que certaines personnes n’aient pas de carte de crédit ; elles envoient leur argent aux mauvaises personnes. Certains conduisent trop et nuisent à l’environnement. Certains mangent trop et surchargent les hôpitaux. D’autres donnent de l’argent à des causes extrémistes. » Et puis, Visa, une entreprise privée, conseillée par les autorités, ne pourrait-elle pas décider elle-même qui devrait obtenir une carte de crédit ?
Ou, prenez le cas actuel.
Apparemment, certains représentants du gouvernement – on compte parmi eux des membres du FBI et d’autres agences – ont dit aux dirigeants de Twitter :
« Quelqu’un ne va-t-il pas nous débarrasser de ces informations gênantes ? Écoutez, certaines personnes partagent de fausses idées. Nous ne pouvons pas censurer ces informations. Mais vous le pouvez. Et si vous vous assuriez que ‘le peuple’ n’ait pas accès à ces fausses informations ? »
Les responsables de Twitter étaient ravis de pouvoir aider. Ils ont rencontré les autorités régulièrement, lors de réunions où était décidé ce qui devait être publié et de ce qui ne devait pas l’être. Le gouvernement a effectivement externalisé ce qu’il ne pouvait pas faire directement – c’est-à-dire ignorer la Constitution et censurer les discours. En faisant cela, il a retiré aux citoyens leurs droits du premier amendement…
…le droit d’entendre les deux côtés de l’histoire… et de décider de la vérité par eux-mêmes.
Il sera intéressant de voir ce qui se passera ensuite. Mais nous allons faire une supposition. Les médias trouveront que l’histoire ne vaut pas la peine d’être rapportée. Et le public – toujours facile à duper ou à embobiner – s’en moquera.
1 commentaire
Voilà quelques idées de cauchemars , que le numérique va bientôt rendre réels