▪ Après des mois de négociations, le nouveau plan pour sauver la Grèce a été largement accepté — alors même que de nombreux hommes politiques, des économistes, des créanciers et des débiteurs doutent encore qu’en l’état actuel des choses, plusieurs milliards d’euros puissent, finalement, stabiliser l’économie grecque.
La Grèce est endettée jusqu’au cou et rien ne prouve que les nouveaux accords sauveront le pays de la faillite |
Sans une réduction de la dette ce plan pourra difficilement réussir. L’Institute of International Finance (IIF), à Washington, a calculé que la dette publique grecque représente pratiquement 200% du PIB nominal du pays. La Grèce est endettée jusqu’au cou et rien ne prouve que les nouveaux accords sauveront le pays de la faillite. L’institut donne aussi l’exemple de l’Ukraine et de Porto Rico comme pays qui ne pourront faire face, sur le long terme, à leurs dettes.
I.M.P.A.C.T. Jim Rickards vous dévoile sa stratégie exclusive pour réaliser des gains potentiels à trois ou quatre chiffres grâce à la Guerre des devises qui se déroule actuellement… … Et cela sans investir sur le Forex… ni prendre de risques inutiles ! |
Dans ce débat sur la capacité des pays à faire face à leurs dettes sur le long terme, l’IIF met en garde contre le fait de ne tenir compte que du ratio dette/PIB et des plans de sauvetages consistant à mettre en place uniquement des mesures budgétaires strictes, car cela peut aggraver la situation économique du pays et faire resurgir le problème de sa dette. C’est pour cela que le FMI a récemment proposé une réduction de la dette grecque.
Cependant, Athènes n’est guère susceptible d’atteindre un excédent primaire (avant paiement des intérêts) d’environ 3,5%. L’IIF attire l’attention sur le fait que les futurs plans de réformes pour sauver un pays doivent aussi tenir compte des effets sur la croissance. Il soutient ainsi l’opinion du FMI. Mais quand un pays hautement endetté rejette toutes les réformes ? Ni le FMI ni l’IIF n’apportent de réponse.
▪ Qu’est-ce que l’austérité, vraiment ?
La querelle sur l' »austérité » est devenue grotesque. Les uns considèrent que l’austérité c’est finalement « mourir à force d’économiser » alors que pour les autres il s’agit logiquement de « ne pas vivre au-dessus de ses moyens ». Cette divergence d’opinions est devenue un phénomène mondial.
Neuf pays dans le monde ont des ratios d’endettement de plus de 300% — et 39% de tous les pays ont un ratio de plus de 100% |
Depuis le début de la crise en 2007, la dette mondiale est passée de 57 000 milliards à 199 000 milliards de dollars US (Source : McKinsey). Le Japon a un ratio de sa dette, tous secteurs confondus, d’environ 500% du PIB — le plus élevé du monde — ce qui soulève des questions sur sa stabilité financière. Neuf pays dans le monde ont des ratios d’endettement de plus de 300% — et 39% de tous les pays ont un ratio de plus de 100%. Historiquement, ces niveaux élevés ont toujours provoqué une nouvelle crise. Bien que le FMI et l’IIF soient voisins à Washington, aucun d’entre eux n’a fait allusion à la situation particulière des Etats-Unis car… la plus grande économie du monde vit, elle, bien au-dessus de ses moyens !
A la fin de la présidence d’Obama, on estime que la dette publique sera proche de 22 000 milliards de dollars, dans 10 ans de 25 000 milliards et de 30 000 milliards en 2030. L’an dernier le gouvernement américain a payé des intérêts débiteurs à hauteur de 220 milliards de dollars ; en 2023, le montant sera de 823 milliards de dollars (source : CBO).
Le CBO suppose que les taux d’intérêt directeurs à moyen/long terme peuvent rester très bas. Toutefois, une vue plus réaliste qui assume une normalisation de la courbe des taux voit plutôt les taux monétaires à 2%-3% et les rendements des obligations à 10 ans à 4%-5%. Dans le cas d’un taux de 4%, le paiement des intérêts pourrait atteindre environ 1 000 milliards de dollars en 2025. Le déficit budgétaire en 2014 a été de 484 milliards. Un tel niveau d’intérêts débiteurs à payer serait insoutenable.
Le service de la dette (intérêts et remboursement) deviendra une barrière économique insurmontable. Il semble peu probable que les marchés financiers seront en mesure de franchir cet obstacle sans l’aide de la Fed et sans QE.
▪ Conclusion
Le monde entier est grotesquement surendetté. Tous ceux que la « tragédie grecque » inquiète devraient se préparer à des problèmes beaucoup plus graves à moyen terme. La conviction que tout peut être géré seulement par la politique monétaire conduit à une impasse. La crise s’accélère.