Nicolas Perrin
La réforme de 1973 concernant les modalités de financement de l’Etat français lorsqu’il ne souhaite pas immédiatement lever des impôts est vue d’un très mauvais oeil.
Les amateurs de complot y voient une manoeuvre de la banque Rothschild qui s’assurerait ainsi d’énormes profits sur le dos de notre pauvre petite République innocente et confrontée de force au terrible monde de la finance.
D’autres y voient la griffe d’un ultralibéralisme sauvage, arrachant notre pauvre petite République des bras d’un amant bon, généreux et désintéressé, le gouverneur de la Banque de France.
La désinformation sur ce sujet abonde. Un ami m’a envoyé le lien vers la page Wikipédia consacrée à la Banque de France et le paragraphe traitant de « La réforme de 1973 : refonte des statuts (loi no 73-7 du 3 janvier 1973) ».
En voici le contenu sous forme de capture d’écran car, comme dit l’autre, « il faut le voir pour le croire » :
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Wikipédia étant le septième site le plus consulté au monde, il me semble que des commentaires sur ce texte présentant des biais flagrants sont utiles.
Un texte d’amateur
Les articles de la loi ne « stipulent » pas, ils « disposent ». Seul le contrat engage deux ou plusieurs parties qui se promettent (stipulo en latin signifie promettre par stipulation, c’est-à-dire oralement) de faire ou de ne pas faire quelque chose ; pas la loi.
Les Inconnus ont montré dans le film Les Trois Frères qu’ils maitrisent ce niveau de vocabulaire juridique. N’est-on pas censé pouvoir en attendre au moins autant d’un contributeur Wikipédia ? Cet extrait n’a pas pu être rédigé par un juriste, à moins qu’il ne s’agisse de Jean Sarkozy.
Complotisme et compagnie
« En pratique, cela signifie qu’on oblige la République à emprunter sur les marchés à obligation contre taux d’intérêt ». Difficile de faire plus orienté, comme formule, chaque terme étant discutable. Quelles forces obscures se cachent donc derrière ce « on » ? La loi dont il est question « oblige »-t-elle illégitimement ou bien fixe-t-elle une règle de manière démocratique ?
Qu’est-ce que « la République » (qu’on s’imagine évidemment frêle et innocente) vient faire là-dedans, alors que ce sont les gouvernements qui présentent des budgets en déficit à des parlementaires qui les votent pour qu’in fine, des fonctionnaires dépensent l’argent, tout cela au nom de l’Etat ?
On aurait pu rédiger ainsi : « en pratique, cela signifie que les gouvernements sont enfin remis devant leurs responsabilités s’ils veulent dépenser plus d’argent qu’ils n’en collectent et, par conséquent, augmenter la masse d’impôts futurs ».
L’objection « oui, mais si on laisse la banque centrale imprimer, on règle le problème par l’inflation ! » ne tient pas : qu’est-ce que l’inflation, sinon un impôt qui ne dit pas son nom ?
Historiquement faux
Avec cette loi, les gouvernements ne sont pas « mis » mais « remis » devant leurs responsabilités. En France, avant la Révolution, le suzerain contractait des dettes, souvent personnelles, auprès de personnes fortunées et de banquiers privés (le marché de l’époque).
Par la suite, c’est l’Etat en tant que tel qui a financé ses déficits grâce à l’épargne privée, au moins depuis la Révolution et ce jusqu’à la Première Guerre mondiale. Durant ce conflit, le marché ne suffisant pas à financer un effort de guerre colossal, la « République » ne fit pas figure d’exception.
L’après-Deuxième Guerre mondiale, qui signe l’entrée dans une économie d’endettement, voit les déficits budgétaires systématiquement monétisés. Pour reprendre les mots de Yannick Colleu, contributeur de la lettre Crises, Or & Opportunités : « l’histoire du financement de la dette publique de la France directement par la banque de France était une anomalie historique héritée de la période d’après guerre ». Point de « catastrophe » en 1973, donc.
Guillaume Nicoulaud, gestionnaire d’actifs, enseignant et blogueur libéral, a dégonflé d’autres baudruches à propos de cette loi, notamment les fausses idées suivantes :
– « Avant, l’Etat se finançait gratuitement auprès de la Banque de France mais la loi de 1973, en interdisant cette pratique, l’a obligé à avoir recours aux marchés financiers« , ici.
– « C’est par cet article que le gouvernement — Giscard, Pompidou — a interdit au Trésor d’emprunter de l’argent à la Banque de France et, partant, a créé les conditions de notre dette publique actuelle« , là.
Clairement orienté pro-étatisme
Les articles de la version française de Wikipédia sont en général orientés « étatistes » (au sens de « en faveur de l’interventionnisme étatique tous azimuts »), et ce contrairement à la version anglaise. Cet extrait en est caractéristique à l’extrême. Franchement, n’éclatez-vous pas de rire à la lecture du paragraphe suivant ?
« A partir de 1973, c’est la catastrophe car la France n’a plus sa Banque pour lui avancer de l’argent à taux zéro par le mécanisme classique du crédit. Les dettes publiques partent réellement de cette loi, une loi libérale ».
Pour le rédacteur, il n’y a donc aucun lien entre les dépenses éhontées de la classe politique et le stock de 2 100 milliards d’euros de dette étatique. Dans son esprit, l’ennemi, c’est « le libéralisme », quasi-systématiquement personnifié par un individu arborant cigare et haut de forme par la propagande étatiste, ce qui contribue à perpétuer la confusion entre libéralisme et capitalisme de connivence. N’aurait-il pas été plus raisonnable de rappeler la date du dernier budget voté en équilibre (1974) ?
Si vous avez lu l’intégralité de ce qui précède, inutile que je commente la conclusion de notre contributeur, à savoir que « la fin des 30 Glorieuses est gravé dans le marbre de la loi de 1973 ». Et non, ça n’est pas moi qui ai fait une faute de grammaire en recopiant cette phrase.
Il est affligeant que des adultes écrivant sur Wikipédia puissent croire que l’argent gratuit existe.
Meilleures salutations,
Nicolas Perrin
Pour la Chronique Agora
17 commentaires
La légende de la Princesse d’Utopia, interrompue depuis la loi de 1973
La pensée symbolique n’est pas moins « scientifique » que la pensée rationnelle, simplement, elle obéit à d’autres lois. (Jean LEREDE)
La principauté d’Utopia était, comme chacun sait, un pays idyllique où régnait une prospérité sans faille. Dirigée par un Prince débonnaire mais fort avisé, elle ne connaissait ni chômage, ni nuisances. Sa population, qui vivait dans une abondance sans excès, appréciait les qualités de son monarque et se gardait bien de contester son autorité.
Mais voilà qu’un jour, tout ayant une fin, le Prince d’Utopia meurt et laisse en héritage cette principauté à sa fille, une princesse aussi jeune que belle, mais dépourvue de toute connaissance en matière d’économie politique. Heureusement, elle hérite en même temps d’un calife fort avisé et pétri de « science » économique qui remplissait les fonctions de ministre des finances avec beaucoup de bonheur. La preuve en était que le commerce extérieur de la principauté était équilibré. Après les grandioses funérailles offertes au vénéré défunt, la princesse, légitimement soucieuse d’asseoir son autorité, convoque son calife et lui demande combien d’écus possèdent ses sujets. Celui-ci, honoré de voir Sa Majesté s’intéresser à ces affaires austères, va chercher son Grand Livre et le dialogue s’engage alors:
– Majesté, vos sujets détiennent exactement mille écus à la date d’aujourd’hui.
– Fort bien, dit la princesse, venez m’en rendre compte dans un mois.
Un mois plus tard, le calife revient voir la princesse et, son grand livre sous le bras, lui annonce que ses sujets possèdent mille et un écus. A ces mots, celle-ci s’étonne et demande alors: Vous me la baillez belle, messire. Comment cela se fait-il ! d’ou vient donc cet écu supplémentaire ?
– Eh bien, Majesté! Il est passé de vos coffres dans les mains de vos sujets.
– Comment, messire ? dit alors la princesse en fronçant le sourcil à la pensée que son héritage soit dilapidé, comment se fait-il que notre trésor soit ainsi dépensé ?
A ces mots, le calife comprend qu’il se doit de donner quelques explications circonstanciées. Pénétré de l’importance de sa fonction, il bombe le torse et répond:
– Ici, Majesté, nous jouons le rôle normalement dévolu à l’Etat. A ce titre, nous encaissons la dîme, la taille, la gabelle et divers autres impôts qui nous fournissent les ressources dont
nous avons besoin. Avec ces sommes, nous construisons des chaussées, des écoles, des hospices et bien d’autres choses dont vos sujets vous sont fort reconnaissants. Tout simplement, il se trouve que ce mois-ci nous avons dépensé un écu de plus que
nous avons encaissé d’impôts.
– Diantre! s’écrit alors la princesse. Qu’est-ce à dire, messire?
Vous avez fait un écu de déficit budgétaire! Vous savez pourtant que notre conseiller Rueffus l’a formellement interdit.
– C’est vrai, Majesté. J’en suis bien conscient. Mais soyez sans inquiétude: j’ai prévu de faire six écus d’excédent ce mois-ci, comme cela nous récupérerons cet écu vagabond et nous en
mettrons cinq de côté pour les imprévus à venir.
– Fort bien, j’y compte, répond la princesse rassurée.
Mais voilà qu’alors elle devient songeuse. Une certaine perplexité apparaît dans son regard. Puis, après quelques instants de réflexion, les traits de son visage s’animent et elle demande avec un brin de malice, de curiosité et d’étonnement:
– Otez-moi d’un doute, messire. Si ce que vous me baillez là, du mille et unième écu, est vrai, n’en était-il pas de même déjà du millième?
– Bien sûr, Majesté, répond aussitôt le calife, tout heureux de l’échappatoire qui lui est offerte, et de même du neuf cent quatre vingt dix neuvième, du neuf cent quatre vingt dix huitième, du
neuf cent quatre vingt dix septième, etc. et ainsi de suite, à partir du premier.
– Diantre! s’écrit alors la princesse! On ne m’avait point enseigné qu’on ne peut émettre de monnaie sans faire de déficit budgétaire….
« Une économie au service de l’homme » de Pierre AUNAC. Edition l’Harmattan.
Je suis probablement un affreux complotiste.
Car l’exemple des innombrables Q.E. nous prouve à suffisance que l’argent gratuit existe plus que jamais et qu’il a simplement été privatisé pour permettre à la Finance d’essorer impunément l’économie réelle.
Bonjour,
très bon article.
d’ailleurs, l’anomalie d’une Banque de France qui prête à taux zéro, n’a pas duré longtemps sur ses 216 ans d’existence.
A sa création, la Banque (société par actions détenus par des particuliers, financiers majoritairement) prêtait à l’Etat avec taux d’intérêt. (Il me semble au moins jusqu’au Front Populaire) Peu de temps, après la guerre…
Ce n’est que pendant la période de reconstruction post 45 qu’elle a prêté à taux zéro. Donc moins de 30 ans sur 216 ans d’existence, ça ne fait pas beaucoup. Certains devraient se rappeler les taux d’inflation durant cette période.
L’argent gratuit en effet ça n’existe pas !
Cordialement.
Menteur !
Je n’ai pas pu identifier qui est Nicolas Perrin. Sur Google, il y en a plusieurs : un producteur de vin, un ancien chef de cabinet d’une ministre déléguée auprès de la ministre aux affaires sociales , un ingénieur en intelligence artificielle et robotique, etc, etc.
En dehors des idéologies qui imprègnent tant de cerveaux mais qui n’apportent pas de lucidité, on peut bien brocarder le rédacteur de Wikipedia sur la loi dite Pompidou-Giscard de janvier 1973, ce rédacteur de Wikipedia tout comme, semble-t-il, ce Nicolas Perrin aussi, pourraient peut-être, les deux, retourner aux études, voire à la pratique.
Mais seuls comptent les faits économiques par rapport aux usagers de la monnaie, donc une monnaie dépendante des mécanismes bancaires dans le système financier actuel. Et on ne peut que constater que ce présent système financier est un échec patent et dramatique !
Entre autres spécialistes de l’information financière, tout ce qu’on lit, et qui est très intéressant, sous la plume de Bill Bonner et des autres collaborateurs(trices) d’Agora, en particulier Philippe Béchade et Simone Wapler prouvent et surprouvent par documentations l’inanité de ce système voleur. Avec la crise débutée en 2008, des banquiers Islandais ont été en prison car le gouvernement islandais, démocratique, a dû plier devant un peuple éclairé en la matière; tout est là! Mais, que je sache, à peu près aucun banquier en Amérique ni en « Europe » (et ailleurs que je sache aussi) n’est en prison leurs avoirs frauduleux saisis. À quand Lloyd Blankfein et consorts, Paulson et tant et tant d’autres en taule avec Madoff ? Sans doute jamais ? Les États seraient complètement affaiblis !
Pour illustration historique et d’actualité, quand il y a des manifestations politiques sérieuses et d’envergure avec « castagne », les manifestants, bien sûr ignorants des arcanes du système financier et des mécanismes bancaires ainsi que la surpuissance financière qui impose et achète les politiques (le plus souvent ces derniers tiennent surtout à leurs prébendes…) mais dans leur ire, les manifestants, dis-je, s’en prennent généralement aux bâtiments publics, jamais aux bâtiments des banques (autrement plus riches et luxueux d’ailleurs). Systématiquement, ces pauvres manifestants se trompent toujours d’adresse là où il croient naïvement frapper au bon endroit…
La mission économique et financière peut se formuler ainsi :
– Que les biens puissent être achetés par ceux qui en ont besoin -.
Acheter, c’est à dire que les acheteurs dans le besoin de biens à se procurer aient en main l’argent nécessaire (y compris l’accès au crédit) — équivalent — au prix de vente du bien acheté. Autrement dit, dans un espace économique donné, que le total des revenus égale le total des prix de vente. Donc que ce prix de vente soit entièrement vrai et juste et ne comporte pas de rémunération du capital prêté pour des investissements qui n’ont pas encore commencé à produire des biens.
Ceci étant. Les États ont abandonnés leur droit régalien de créer et d’émettre la monnaie dont ils ont besoin et dont toute la société a besoin. L’argument que les politiciens incultes en économie et dispendieux faisaient générer l’inflation en entreprenant des dépenses exagérées (en particulier à l’approche d’élections…) est fondé, mais fallait-il alors confier le financement de la « nation » aux marchés et aux banques commerciales ? C’est un cadeau scandaleux et inique sur un plateau d’argent aux marchés financiers… aux dépens des sociétés productrices. En France l’on paie 45 milliards d’euros par an (2ème poste du budget de l’État!!) rien que pour payer les intérêts de la dette publique aux déjà plus riches qui connaissent bien l’agence France-Trésor, trésor pour qui ??… Cela ampute gravement et même à peu près complètement la souveraineté d’un pays. Car un gouvernement peut tout à fait sous traiter son financement aux banques qualifiées avec un cahier des charges en conséquence en gardant, évidemment sous compétences monétaires et financières, sa souveraineté sur SA monnaie, qui est la monnaie de toute la société civile productrice. Cette monnaie qui doit sa valeur aux – seules – capacités de productions d’un espace économique donné et à personne d’autre, surtout pas aux banques qui ne produisent pas un grain de riz, de blé ou de maïs.
Au passage, pour contrer la désinformation, une thèse sur cette loi du 3 janvier 1973, a été présentée en 2011 à l’École des Mines par un nommé Benjamin Lemoine; on peut trouver sa thèse en ligne en ligne ici :
http://www.fasopo.org/sites/default/files/jr/th_lemoine.pdf
et un article de Benjamin Lemoine sur le même thème ici :
http://www.laviedesidees.fr/Dette-publique-debat-confisque.html
Cordialement
Renaud
Cette chronique pêche par omission.
Elle ne mentionne pas que les banques prêtent aux états de l’argent qu’elles ne possèdent pas mais qu’elles créent par le biais du crédit.
Cela nous conduit aux questions fondamentales: À qui doit revenir le pouvoir de création monétaire? Aux banques privées ou aux états? Et dans chaque cas, qui en sont les bénéficiaires?
Répondre à ces questions éliminera tout biais…
CE N’EST PAS SERIEUX ?!
Loin de se dédoiner d’une critique necessaire de la qualité des finances publiques,
Baser son argumentaire seulement sur une critique d’une notice wikipedia et se permettre de généralisé avec le titre est insultant pour les lecteurs éclairés que nous sommes (puisque nous vous lisons! 😉 )
Le livre tres sérieux (lui) de Mr Rougeyron (« enquete sur la loi du 3 janvier 1973 ») a ete ecrit sur ce sujet et une critique plus honnete et plus courageuse devrait d’abord s’y consacrer… L’on y aprend que ce sujet de la dette est éminemment POLITIQUE et non seulement economique ou toute la « souveraineté » donc la Lioberté d’une Nation en dépend.
1/ en effet la démocratie est ici tres relative , donc de toute facon indéfendable , cette loi ayant ete voté un 3 janvier en douce dans le dos du peuple avec les conséquences que l’on peut objectivement constaté car les graphes prouvent le début de l’accumulation a partir de 1974 , est ce hazard? ce qui empire et falsifie l’estimation de la dépense publique…
2/Il est étonnant de pleurnicher en permanence sur l’irresponsabilité des banques centrales depuis 1913 sans remettre en question le modèle de la fed (imposé a la france) et cause de distortions majeures du « marché » …
3/ Pourquoi ne pas parler du fait que ce sont bien des actionnaires privés qui siegent au Conseil d’Administration de ces banques (qui payent avec quoi , du PQ étranger?../ rendus possible par cette loi de privatisation de la dette Publique) et que ces interets pour « service de la dette » sont du parasitisme Zombi comme vous aimez a le voir ailleurs souvent …
4/En plus d’etre illégitime(pas de réferundum) , immorale(esclavage pour dette et vol de la richesse créé) cette loi est ainsi inefficace avec les conséquences sur le ralentissement economique et les desastres sociaux et ecologique
5/ Merci de quantifier ce que represente en tout cette « mauvaise gestion » (qui est absorbé en grande partie par la conso) face aux plus de 1600Mds d’interets !
Enfin , ce sont bien des rapports de domination/soumission entre Nations qui sont en jeu qu’un esprit étroit réduisant tout a l’economie gestionnaire matérialiste ne peut ou ne veut comprendre ?
L’impression monétaire, via la Banque de France, entraînait de facto un mouvement d’hyperinflation que les élites politiques dispendieuses ne pouvaient cacher au peuple et faisait donc fonction d’avertisseur sinon de « régulateur »… Elle nécessitait comme remède de faire régulièrement une dévaluation de la monnaie nationale… Ce qui allait devenir impossible avec une « monnaie unique/commune »…^^
Avec la loi Pompidou-Giscard, depuis plus de 40ans, nos « politiques » peuvent mettre « sous le tapis » toutes leurs erreurs budgétaires en espérant lors de chaque élection, pouvoir refiler « la patate chaude » à leur successeur… Car cette loi a eu le double « avantage » de procurer une rente aussi monstrueuse qu’infinie à la mafia Rothschild & Cie (plus de 42 milliards €/an d’intérêts versés, le capital n’étant jamais remboursé!) mais en plus de permettre que cette gabegie perdure sur plusieurs décennies avec comme caution finale, les économies des Français. Car avec la « monnaie unique », la solution de dévaluation n’est plus envisageable. Et la loi récente sur les « bail-in » ne vise à rien d’autre que de confisquer in fine l’argent du peuple pour payer les dettes émises et que tout le monde sait « qu’elles ne seront jamais remboursées » mais pense naïvement que ce sont les Rothschild & Cie qui vont être les « dindons » de la farce…
Sans la loi Pompidou-Giscard, l’euro n’aurait pas pu voir le jour… alors si c’est être « complotiste » que de penser que tout ceci est un plan de longue date qui se terminera (très bientôt…) par la ruine des épargnants et la remise en cause de tous les acquis sociaux obtenus au cours du XXe siècle… Je laisse à chacun le soin de se faire sa propre opinion.
fildefer: Vous êtes la voix de la sagesse. In fine, le problème depuis toujours est politique. Car si nos gouvernants ne savent pas tenir les cordons de la bourse, c’est que notre démocratie n’est qu’un paravent cachant des intérêts particuliers (les lobbies) et ceux de la classe politique en premier lieu. Historiquement, les dévaluations occidentales à répétition (sauf en Allemagne) ont amené les chocs pétroliers …ce qui revenait à faire payer les largesses des dirigeants par l’économie réelle. La Dette, les Q. E. … auront exactement le même effet à terme, bientôt. Donc le problème fondamental est un déficit de démocratie. Sachez que nous sommes gouvernés par moins de 20% des votants et sans doute 10% des inscrits. Et que la plupart de nos « représentants » ne représentent qu’eux. Ex: Aucun député n’est camionneur alors qu’ils sont 1,3 million en France. Par contre combien sont avocats,hauts fonctionnaires, médecins …
Seuls comptent les faits économiques par rapport aux usagers de la monnaie, donc une monnaie dépendante des mécanismes bancaires dans le système financier actuel. Et on ne peut que constater que ce présent système financier est un échec patent et dramatique !
Entre autres spécialistes de l’information financière, tout ce qu’on lit, et qui est très intéressant, sous la plume de Bill Bonner et des autres collaborateurs(trices) d’Agora, en particulier Philippe Béchade et Simone Wapler prouvent et surprouvent par documentations l’inanité de ce système voleur. Avec la crise débutée en 2008, des banquiers Islandais ont été finalement en prison car le gouvernement islandais, démocratique, a dû plier devant un peuple éclairé en la matière; tout est là! Mais, que je sache, à peu près aucun banquier en Amérique ni en « Europe » (et ailleurs que je sache aussi) n’est en prison. À quand Lloyd Blankfein et consorts, Paulson et tant et tant d’autres en taule avec Madoff ? Sans doute jamais ? Les États seraient complètement affaiblis !
Pour illustration historique et d’actualité, quand il y a des manifestations politiques sérieuses et d’envergure avec « castagne », les manifestants, bien sûr ignorants se trompent toujours d’adresse, ils s’en prennent aux bâtiments publics et jamais aux banques. Ça en dit long sur la confusion entretenue par défaut dans les publics.
La mission économique et financière peut se formuler ainsi :
– Que les biens puissent être achetés par ceux qui en ont besoin -.
Acheter, c’est à dire que les acheteurs dans le besoin de biens à se procurer aient en main l’argent nécessaire (y compris l’accès au crédit) — équivalent — au prix de vente du bien acheté. Autrement dit, dans un espace économique donné, que le total des revenus égale le total des prix de vente. Donc que ce prix de vente soit entièrement vrai et juste et ne comporte pas de rémunération du capital prêté pour des investissements qui n’ont pas encore commencé à produire des biens.
Ceci étant. Les États ont abandonnés leur droit régalien de créer et d’émettre la monnaie dont ils ont besoin et dont toute la société a besoin. L’argument que les politiciens incultes en économie et dispendieux faisaient générer l’inflation en entreprenant des dépenses exagérées (en particulier à l’approche d’élections…) est fondé, mais fallait-il alors confier le financement de la « nation » aux marchés et aux banques commerciales ? C’est un cadeau scandaleux et inique sur un plateau d’argent aux marchés financiers… aux dépens des sociétés productrices. En France l’on paie 45 milliards d’euros par an (2ème poste du budget de l’État!!) rien que pour payer les intérêts de la dette publique aux déjà plus riches qui connaissent bien l’agence France-Trésor, trésor pour qui ??… Cela ampute gravement et même à peu près complètement la souveraineté d’un pays. Car un gouvernement peut tout à fait sous traiter son financement aux banques qualifiées avec un cahier des charges en conséquence en gardant, évidemment sous compétences monétaires et financières, sa souveraineté sur SA monnaie, qui est la monnaie de toute la société civile productrice. Cette monnaie qui doit sa valeur aux – seules – capacités de productions, donc aux producteurs, d’un espace économique donné et à personne d’autre, surtout pas aux banques qui ne produisent pas un grain de riz, de blé ou de maïs.
Au passage une thèse sur cette loi du 3 janvier 1973, a été présentée en 2011 à l’École des Mines par Benjamin Lemoine, sociologue; on peut trouver sa thèse en ligne en ligne ici, cette somme d’investigations permet, en principe à quiconque, de se faire une idée documentée sur les transformation du système de dette. C’est un matériaux qui, à mon sens, éclaire le passé et fait mieux comprendre le présent et peut servir de référence, et pas forcément d’appui, pour la réforme financière à entreprendre d’urgence :
http://www.fasopo.org/sites/default/files/jr/th_lemoine.pdf
Ce texte (lien ci après) a été écrit en 1950, une époque bien révolue, cependant — il n’a pas pris une ride — au contraire. Car la problématique de fond sur le principe de la monnaie de crédit qu’il recouvre n’a aucunement changée. Les ravages de ce système financier se sont simplement amplifiés dans la proportion des avancées technologiques et de la mondialisation, celle-ci brouille et masque les éléments décisifs à bien comprendre au sein du présent système financier calamiteux parfaitement décrit ici :
http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=2128
Cordialement
Renaud
J’ai pourtant vérifié. Mais lorsque j’ai rouvert les commentaires, je n’ai pas vu figurer mon premier envoi. Ayant cru à une erreur quelconque, j’ai renvoyé le même message légèrement raccourci avec quelques modifications, mais ça fait presque un doublon.
C’est après ce 2ème envoi parti qu’est apparu mon 1er message.
Cordialement
Renaud L a i l l i e r
Euh… un troll s’est amusé sur une page wikipedia et vous vous servez de ce point de départ pour écrire un article ? Le seul article qu’il aurait fallu écrire, c’est à propos de la fiabilité des informations contenues dans cet outil trop facilement modifiable qu’est wikipedia. un rapide coup d’œil à l’historique des modifications apportées par le troll en question aurait suffit à vous épargner la rédaction de cet article… quelque peu inutile : une personne un jour décide de modifier une page wikipedia concernant les enlèvements par les extra-terrestres. Vite vite, un article ici même pour dénoncer « tous ces gens » qui racontent des âneries…
« Ce n’est pas parce que l’on a rien à dire qu’il ne faut pas le faire savoir » …
Bonjour,
Je suis assez stupéfait de rencontrer une analyse aussi sophistique labellisée Agora, et en outre condescendante et même pédante. Vous semblez oublier que la nature humaine est corrompue. Que pensez-vous qu’il se passerait ? Que les députés, brusquement réveillés et rappelés à leurs responsabilités allaient cesser de dépenser plus que les finances ne le permettent ? Que les prêteurs, qui excellent dans l’art d’utiliser les faiblesses humaines, dépités de voir pareille manne s’envoler, n’allaient pas user de leur savoir faire pour que cette loi soit votée ? Les faits donnent la réponse !!!
Votre pseudo-argumentation est précisément celle qui fut tenue pour faire passer cette loi. J’aimerais bien avoir l’opinion personnelle de Bill Bonner, lui qui dénonce si bien le capitalisme de copinage et des « compères ». Il y a là une contradiction qui doit être levée sauf à porter atteinte à votre crédibilité.
Bien à vous,
Essel
Essel: je vous cite: « Que les députés, brusquement réveillés et rappelés à leurs responsabilités allaient cesser de dépenser plus que les finances ne le permettent ? » La réponse est non évidemment. Nos Politiques sont expert(e)s en art d’exploiter nos faiblesses humaines. C’est pourquoi, c’est tout le système de la représentation du Peuple par des « Pro de la Politique » qui doit être revu et corrigé sous peine de dérives innombrables et infinies. Et l’appel à « l’homme ou la femme providentiel(le) n’a jamais été la solution ou alors à très court terme !
L’article est assez juste sur le fond, sauf la conclusion. Je rappel à l’auteur que l’argent gratuit existe effectivement depuis l’arrivée des taux négatifs et l’achat des dettes publiques par la BCE, sachant que cette dernière reverse aux états, ses actionnaires, une partie des intérêts qu’ils versent encore.
Tony,
Tout à fait la Banque de France n’a été nationalisée qu’après-guerre ; c’était dans le programme du Front Populaire mais ça ne s’est finalement pas fait.
Pour ce qui est des actionnaires de la Banque de France, le premier d’entre eux, en montant et par ordre des signataires, s’appelait Napoléon Bonaparte, premier consul.
http://ordrespontane.blogspot.fr/2015/07/sa-banque.html
François,
Procédons par l’absurde : si les banques pouvaient vraiment créer de la monnaie ex-nihilo, comment diable pourraient-elles se retrouver en situation de faillite ? Pourquoi diable les États et la banque centrale volent-ils à leur secours ?
De fait, le pouvoir de création monétaire appartient à la banque centrale et les banques privées ne font que prêter (et re-prêter) la monnaie dite centrale.
MS,
Le bouquin de Rougeyron est une farce. Une longue suite d’erreurs factuelles, de théories complotistes et de raisonnements économiques délirants. Ses thèses ont été démontées en long, en large et en travers, y compris par Lior Chamla et Magali Pernin :
http://dai.ly/xxjhrn?start=600
Que dire, si ce n’est que, qu’elles que furent les erreurs du passé (loi 1973 Pompidou-Giscard), je suis intimement persuadé que la cupidité et la lâcheté de nos politiques et financiers, nous auraient amenés, d’une manière ou d’une autre au marasme que nous vivons. Un exemple simple : Le système par répartition basé sur 4 cotisants pour 1 retraité. Ce système aurait dû être revu il y a trente cinq ans car on le savait en perdition. Ce n’est pas la loi de 1973, la responsable du trou abyssal de nos caisses mais bien l’incompétence de nos élus. Alors à quoi bon chercher des raisons purement imaginaires pour défendre l’indéfendable. Tout va mal et pourtant nos politiques s’en donnent à coeur joie dans la corruption. L’air est irrespirable et l’on nous demande presque d’éteindre nos cheminées alors que les usines et les Agrochimistes nous polluent chaque jour un peu plus……………….Luc Besson pourrait s’inspirer, il y a de quoi.