▪ Trichet à la Grèce : allez vous faire voir !
Obama à la Californie : euh…
On dirait que les marchés boursiers sont entrés dans la prochaine phase, qui sera aussi la dernière… Et l’AP semble être du même avis :
"Les investisseurs boursiers voient des menaces dans toutes les directions", titrait un article.
Nous ne nous sommes pas donné la peine de lire l’article. Nous connaissons déjà les directions en question.
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La baisse boursière menace de reprendre… Réagissez !
Une forme d’investissement bien particulière a permis à une poignée d’investisseurs d’engranger des gains de l’ordre de 67,76%, 67,05%, 71,88%, 43,33%, 71,21% et 49,02%… alors même que les marchés connaissaient des difficultés extrêmes.
Pour découvrir comment réagir face à la débâcle qui menace en profitant des baisses, continuez votre lecture… mais agissez dès maintenant : les marchés, eux, n’attendront pas.
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Au nord, les investisseurs s’inquiètent de la chute de la consommation. Les consommateurs sont dans le cirage — ils ont plus de dettes, moins de revenus, moins d’emplois et moins d’accès au crédit. La seule nouvelle sur ce front, c’est que même les prêts immobiliers "jumbo" tournent mal… les mensualités en souffrance ont grimpé à 9,6%.
A l’est, les investisseurs s’inquiètent de l’invasion continue de biens et de services bon marché. L’économie chinoise est censée se développer à un rythme à deux chiffres. Comment les firmes américaines peuvent-elles faire concurrence ? Et si la Chine était dans une bulle, comme le pense Jim Chanos ? Lorsqu’elle éclatera, les actions américaines s’effondreront elles aussi.
Du sud nous vient la menace de la hausse des taux d’intérêt. De pauvres idiots pensent que la reprise est réelle. Si c’est bien le cas, l’inflation grimpera et les autorités augmenteront les taux d’intérêt… étouffant potentiellement le nouveau boom.
Et à l’ouest, qu’ont-ils à craindre ? Eh bien, il y a toute cette affaire, là, en Europe. La Grèce, et tout ça. Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne (PIIGS, en anglais)… les pays à la périphérie de l’Europe sont en difficulté. Les prêteurs s’inquiètent de les voir faire défaut sur leur dette. Ils veulent donc des taux d’intérêt plus élevés. Ce qui aggrave bien entendu les finances gouvernementales… rapprochant les pays de la faillite.
Les PIIGS doivent 2 000 milliards de dollars, qui devront peut-être être restructurés. Oui, cher lecteur, le problème de la dette souveraine est considérable — bien plus considérable que celui de Bear Stearns, Lehman Bros et AIG. Mais le plus gros cas de tous — les Etats-Unis — a cinq fois plus de dette souveraine que tous les PIIGS pris ensemble.
Les investisseurs ne mettront pas longtemps à comprendre qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre les finances grecques et celles des Etats-Unis. Elles ont toutes deux la même quantité de dette et un déficit de la même taille, par rapport au PIB. La grande différence, c’est que les Etats-Unis contrôlent la devise dans laquelle leur dette est calibrée. Ce n’est pas le cas de la Grèce. Ni de la Californie.
Tant la Grèce que la Californie empruntent à long terme, à peu près au même taux… 6% environ. Les prêteurs savent que lorsqu’ils seront au pied du mur, les deux gouvernements n’auront que deux choix, et non trois. Ils peuvent réduire les dépenses. Ou ils peuvent faire défaut. Ce qu’ils ne peuvent pas faire, en revanche, c’est échapper à leurs obligations en gonflant leur devise. Jean-Claude Trichet a déjà été très clair sur ce point :
"… lorsqu’on appartient à la Zone euro, on… détient un moyen simple de financer le déficit courant. On partage une devise qui est crédible, si bien que l’on a une qualité de financement correspondant à celle d’une devise crédible".
Il continuait en disait que la Grèce ne contribue qu’à 3% environ de la production totale de la Zone euro. Si les choses s’aggravent, la Grèce sera exclue plutôt que d’affaiblir l’euro.
Puis M. Trichet a fait une comparaison odieuse. La Californie est une part bien plus importante de l’économie américaine que la Grèce l’est pour l’économie européenne. En fait, elle est quatre fois plus importante. Les Etats-Unis viendront-ils à l’aide de la Californie ? M. Trichet n’en a rien dit.
Il est possible, bien entendu, que M. Obama dise à la Californie ce que Gerald Ford avait dit à la Grosse Pomme. En 1975, la ville de New York était au pied du mur. Elle se tourna vers Washington, demandant de l’aide. "Ford à la ville : allez vous faire voir", titra le New York Daily News dans un article rapportant la réponse du président.
Les New-Yorkais étaient furieux. Plus tard, ils réalisèrent qu’en mettant son veto à un renflouage, le président Ford leur avait rendu un fier service ; il força New York à se racheter une conduite. La ville connut ses meilleures années. Aujourd’hui, les autorités nous rendraient service à tous en laissant les faillites se faire avec dignité.
Obama aidera-t-il la Californie à se remettre ? Ou la transformera-t-il en Etat-zombie ?
▪ A 18h lundi soir, l’ambiance était étrange à Baltimore. Le ciel était clair. Le parking devant notre bureau était couvert de neige. Pas une seule voiture ne bougeait. Pas un seul être humain non plus.
Que s’était-il passé ? Il y avait quelque chose de surnaturel… Tout était si silencieux. Si… mort. Les zombies avaient-ils envahi la ville ?
La vie imite l’art. On trouve tant de films sur les zombies. Peut-être qu’à présent, les zombies prennent réellement le pouvoir. Ils ne bavent pas. Ils ne mangent pas de chair humaine en public. Mais bon nombre de nos contemporains font preuve d’un comportement très étrange.
M. Timothy Geithner, par exemple. Nous ne sommes pas en train de dire que M. Geithner est un zombie. Nous ne l’accusons pas. Simplement, nous sommes incertain. Nous savons juste qu’il dit des choses remarquables. Il a par exemple affirmé aux Américains que la notation obligataire des Etats-Unis était sûre. Selon le Wall Street Journal, il a dit qu’ils ne la perdraient "jamais".
Hein ? Bien sûr que les obligations américaines vont perdre leur notation AAA. La seule question sérieuse est de savoir quand.
Les zombies racontent vraiment n’importe quoi, parfois, non ?