Les dépenses publiques vont largement dépasser le cap historique des 60% du PIB en 2020. Mais le gouvernement ne compte que sur la reprise en 2021 pour réduire leur poids, sans s’attaquer aux dépenses inutiles – et il programme déjà de nouvelles dépenses…
Le gouvernement a transmis mercredi soir son cadrage budgétaire pour 2021 au Haut conseil des finances publiques (HCFP). Cette procédure habituelle permet de mieux comprendre les anticipations et prévisions qui servent de contexte et de toile de fond à la préparation du budget.
Les chiffres qui sont annoncés sont tout simplement astronomiques et illustrent l’ampleur du choc que nous subissons aujourd’hui.
Le coronavirus, un choc inégalé pour les dépenses publiques
Dans le feu de l’actualité, il n’est pas toujours possible de prendre un recul suffisant pour mesurer l’impact de l’histoire sur notre vie quotidienne.
La pandémie de coronavirus constitue pourtant un moment majeur de l’histoire contemporaine, et probablement de ce qu’on appelle l’histoire moderne dans son ensemble.
Elle marque le dépassement d’un certain optimum atteint par les sociétés occidentales, et leur lent déclin sous le poids de maladies et de phénomènes violents en partie dus à des changements climatiques.
Le caractère inouï de cette pandémie tient d’abord à la réponse mondiale concertée face à la contagion. Alors que notre monde était fondé sur l’ouverture et l’échange, la lutte contre la propagation du virus impose désormais un ralentissement du commerce mondial sous toutes ses formes.
Ce changement brutal impose aux Etats de souquer ferme pour éviter le naufrage. D’où des dépenses publiques inconsidérées partout dans le monde, que la planète entière mettra des années à rembourser, si elles les remboursent un jour.
66% de PIB consacrés aux dépenses publiques
Dans cet ensemble de mauvaises nouvelles, la France a évidemment pris sa part. On connaît la propension de nos politiciens à appuyer sur le bouton de l’intervention de l’Etat chaque fois qu’ils le peuvent.
Dès le début du confinement, le gouvernement dégainait des mesures dispendieuses, comme le chômage partiel, qui consistait en réalité à étatiser la masse salariale des entreprises.
Pendant plusieurs semaines, le transfert sur l’Etat de l’activité privée a permis d’éviter une explosion sociale, mais il a aussi programmé un surendettement qui risque de handicaper longtemps une reprise économique saine.
De dégradations en dégradations des comptes publics, le gouvernement programme désormais des dépenses publiques fin 2020 équivalentes à 66% du PIB. Autrement dit, deux euro dépensés sur trois en France le seront par une administration publique sur le total de l’année en cours.
Pour 2021, le gouvernement prévoit de ramener cette dépense à 58% du PIB, mais par le seul effet d’une reprise d’activité. Pour le reste, il ne prévoit aucune réduction de dépenses…
Les retraités seront les premières victimes du retournement fiscal
Tout le monde a bien compris qu’Emmanuel Macron ne voulait afficher aucune hausse d’impôts avant 2022, pour optimiser ses chances d’être réélu. Toutefois, le mouvement des dépenses va devenir (et il l’est déjà) de plus en plus infernal. Rien ne dit que le président parviendra à ne juguler la situation que par l’endettement, et peu de membres de la technostructure y croient.
Assez logiquement, les idées d’impôts fleurissent dans les couloirs de Bercy. Un inspecteur général des Finances vient par exemple d’expliquer comment on pourrait financer la nouvelle branche de la sécurité sociale consacrée à la dépendance. Le rapport mérite vraiment d’être lu.
Il détaille les mesures fiscales qui pourraient dégager les milliards nécessaires au financement des EHPAD. Les retraités en seraient les premières victimes, et sur leur patrimoine, et sur leurs revenus.
Pour l’instant, le gouvernement affirme ne pas vouloir entendre parler de ces solutions qui contreviennent aux promesses du président. Mais on sait tous que le compte à rebours est déclenché et que, tôt ou tard, un durcissement fiscal interviendra.
Vous disposez de dix-huit mois pour préparer le Big One fiscal
Dès l’élection présidentielle passée, un ajustement fiscal interviendra. Il touchera en priorité la fiscalité du patrimoine. Vous disposez donc de dix-huit mois pour vous préparer au pire. En particulier, la fiscalité des donations devrait être alourdie, de même que celle des successions. Mais rien n’exclut que d’autres mesures soient prises.
En tout cas, nous ne pourrons pas dire que nous n’étions pas prévenus.
[NDLR : Quelles mesures concrètes prendre exactement pour préparer votre patrimoine ? Pour répondre à cette question, Eric Verhaeghe vous propose plus d’analyses, d’informations et de conseils en cliquant ici – prenez un temps d’avance sur l’actualité économique et financière !]
1 commentaire
quand vous divisez par deux le taux d’intérêt auquel les banques prête a l’état vous divisez par deux le revenu des banque .
la quantité d’argent que les banques peuvent prêter a l’état n’est pas limité car :
1°) les banque crée l’argent a partir de rien .
2°) les emprunts d’états sont considérés sans risque ( AAA) .
pour maintenir le revenu des banque il faut absolument doubler la quantité des dettes d’état !