▪ Le principal problème, des deux côtés de l’Atlantique, c’est le crédit — ou plutôt, la contraction du crédit. Beaucoup de gens et beaucoup de gouvernements doivent faire face à des dettes qu’ils ne peuvent tout simplement pas rembourser. Toutefois, au lieu de permettre aux inévitables défauts de paiement d’avoir lieu et de suivre leur cours, les gouvernements et les banques centrales occidentales bricolent inlassablement des renflouements ad hoc, des garanties, des plans de sauvetage, des facilités de prêt d’urgence, des renégociations de dette — tout cela conçu pour inverser les forces de la gravité économique.
Mais les entités surendettées feront défaut, aussi inévitablement que les cochons qui volent retomberont par terre.
La trajectoire de descente que suivent les conditions financières de la Grèce est évidente. Ce cochon-là va se retrouver à terre, tout comme tous les autres PIIGS ; c’est pourquoi l’Union européenne est si affairée à entasser des oreillers et des matelas sur le sol.
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Des gains de 84%… 68%… 62%… 100%… et même 102%…
… depuis le début de l’été !
Comment avons-nous fait pour engranger des gains à deux ou trois chiffres même en pleine débâcle ?
Simple : nous avons la bonne méthode… et les bons outils.
Qu’attendez-vous pour vous joindre à nous ?
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L’UE déclare que son plan de sauvetage permettra à la Grèce, au Portugal, à l’Irlande, à l’Italie et à l’Espagne (les PIIGS) de promulguer les « mesures d’austérité » qui rétabliront la solvabilité et maintiendront opérationnelles les finances des gouvernements. Malheureusement, les efforts pour maintenir hors de l’eau ces pays qui tirent le diable par la queue menacent de couler toute l’Union européenne.
Pourquoi ne pas laisser les PIIGS tomber à terre ? Pourquoi ne pas laisser tomber les entités hyper-endettées ? Laissons le capitalisme faire son sale boulot afin que la prochaine génération de capitalistes puisse intervenir et financer la prochaine génération d’entreprises qui réussissent.
Plus les banques centrales et les gouvernements occidentaux tenteront longtemps — et avec plus d’acharnement — de prévenir des défauts inévitables, plus les marchés des actions et des obligations occidentaux maltraiteront longtemps — et plus douloureusement — les investisseurs.
Il ne suffit pas d’affirmer une vérité pour qu’elle soit vraie. Les banquiers centraux et les politiques peuvent affirmer autant qu’ils le veulent que leurs efforts de sauvetage sont efficaces, cela n’en est pas plus vrai. En fait, de plus en plus, ceux qui ont du capital sous risque commencent à penser que tout ça n’est qu’une vaste supercherie.
Après plus de 18 mois d’efforts et des centaines de milliards de dollars déversés sur Athènes, les finances grecques sont aussi mal en point que Dionysos au sortir d’une nuit de beuverie. A savoir : les coûts d’emprunt de la Grèce ont atteint un nouveau plus haut record. Pour emprunter de l’argent pour deux ans, le gouvernement grec devra payer le taux énorme de 52,3% par an. Pour comparaison, le Trésor américain paie un taux minime de 0,20% pour ses dettes à deux ans.
▪ Nul besoin d’être un investisseur professionnel pour comprendre que la Grèce a un problème. Mais apparemment, il faut être un politique professionnel ou un banquier central pour croire qu’elle n’en a pas. Et comme en témoigne la lamentable performance du marché boursier européen, le problème grec est déjà un problème européen. Le graphique ci-dessous le prouve.
Les courbes sur ce graphique indiquent les prix de deux types différents de credit default swaps (CDS). Ne vous laissez pas hypnotiser par elles, même si cela est fascinant. Et même si cela ne l’est pas, c’est instructif. Pour mémoire, les CDS sont une police d’assurance contre le défaut d’un emprunteur spécifique. Par conséquent, plus le risque de défaut perçu est élevé, plus le prix de l’assurance — c’est-à-dire les CDS — est élevé.
La ligne bleue sur le graphique suit le prix moyen des CDS à cinq ans sur les dettes émises par 125 entreprises européennes qui empruntent. La ligne rouge suit le prix des CDS à cinq ans sur les dettes émises par le gouvernement français. Durant les profondeurs de la crise du crédit de 2008-2009, le prix des CDS sur les dettes des entreprises européennes était plus de deux fois supérieur au prix des CDS sur la dette de l’Etat français. Autrement dit, les investisseurs étaient beaucoup plus inquiets à propos des défauts des entreprises européennes qu’ils ne l’étaient du défaut de l’Etat français.
Toutefois, cette semaine, l’écart de prix entre les CDS des entreprises européennes et les CDS français s’est totalement comblé, voire inversé. A présent, les investisseurs considèrent qu’un défaut de la France est plus probable qu’un défaut des entreprises européennes.
Cette tendance ne suggère pas pour autant qu’un défaut de la France est probable. En fait, une telle éventualité semble hautement improbable. Mais la tendance de prix des CDS français par rapport aux CDS des entreprises suggère qu’une nouvelle phase de la crise du crédit s’annonce.
L’ère du défaut souverain arrive. La Grèce sera la première mais pas la dernière.