Que sont exactement les cryptos, à quoi servent-elles… et quelle confiance accorder à la richesse qu’elles ont engendrée ? Est-elle réelle ou bien n’est-ce qu’un effet des largesses de la Fed ?
Nous continuons à explorer l’idée de « vérité ».
Qu’en est-il des cryptos ?
Qu’est-ce qui est vrai en ce qui les concerne ? Qu’est-ce qui est faux ?
Au début, les cryptos ont été considérées comme de nouvelles formes de monnaie. Ensuite, elles sont devenues des « actifs » – une toute nouvelle « classe d’actifs » qui enrichissait les gens.
Voilà maintenant que les crypto-richesses se répandent dans le monde réel des maisons, des yachts, des mariages et des études.
Notre conseil aux crypto-millionnaires, qui sera suivi d’un examen plus approfondi : soldez vos positions tant que tout va bien.
Découverte permanente
Si seulement nous avions accès à la VDUAC – la Vérité Divine Ultime, Absolue et Complète !
Nous n’aurions pas à nous poser de questions. Nous n’aurions pas besoin d’attendre que le libre-échange, les libres penseurs et les peuples libres fassent part de leur jugement.
Les marchés ne savent jamais rien. Ils se contentent d’avancer à tâtons… toujours en découvrant. Ils ne « fixent » jamais les prix.
A la place, des milliers, des millions de vendeurs et d’acheteurs se réunissent ; l’un vend, l’autre achète… et, ensemble, ils arrivent à un prix qui permet de conclure la transaction.
Les prix grimperont-ils ensuite ? Ou bien baisseront-ils ?
Personne ne le sait.
Escroquerie nationale
Apparemment, la SEC croit si fermement au libre-échange qu’il est illégal de chercher à y attenter. Essayez de manipuler les prix et vous irez en prison.
Pourtant, les plus grands manipulateurs au monde s’en sont tiré sans encombre pendant des années. Et lorsque le pot aux roses a été découvert, c’est tout juste si la presse en a parlé.
Un petit article dans le Financial Times il y a une semaine :
« Deux responsables de la Réserve fédérale ont déclaré qu’ils vendraient leurs portefeuilles d’actions d’ici la fin du mois, après avoir fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir investi et négocié pendant une année où la banque centrale américaine a pris des mesures extraordinaires de soutien aux marchés financiers.
Robert Kaplan et Eric Rosengren, respectivement présidents des Fed de Dallas et de Boston, ont confirmé qu’ils conserveraient le produit des ventes d’actions en espèces, ou l’investiraient dans des fonds indiciels diversifiés… »
Aucune institution n’a autant d’effet sur les prix des actions que la Fed.
Apparemment, des gouverneurs de la Fed ont gagné des millions grâce à leurs connaissances d’initiés. Seront-ils poursuivis ? Soumis à enquête ? Déshonorés ?
C’est peu probable. Les élites se soutiennent entre elles.
Sans l’appui de la Fed, les actions seraient peut-être à la moitié seulement de leurs cours actuels.
En route vers la stratosphère
Ce sont les cryptos que nous examinons aujourd’hui, cependant. Qu’est-ce que la Fed a fait pour elles ces derniers temps ?
Plus précisément, le marché galopant des cryptos signale-t-il qu’un nouveau secteur dynamique – comme les automobiles en 1920 – est en train de prendre forme ? Ou n’est-ce qu’une nouvelle caractéristique de la bulle de la Fed ?
Les cryptomonnaies étaient une idée nouvelle au début des années 2000. Une idée farfelue que peu de gens comprenaient… rendue populaire par un homme que jamais personne n’a rencontré – Satoshi Nakamoto.
Et puis… les cryptos se sont envolées.
Des gens ont arrêté leurs études pour les acheter, les vendre, les créer… et s’enrichir grâce à elles.
D’abord, ils jouaient simplement entre eux. Mais à mesure que les joueurs affluaient dans le casino, le prix des jetons a augmenté. Satoshi est devenu célèbre.
Tandis que les piles de jetons augmentaient, les gens ont commencé à se demander comment ils seraient encaissés. Le Wall Street Journal a répondu à cette question lundi dernier…
« Des bitcoins aux dollars : les amateurs de cryptos empruntent pour acheter des maisons, des voitures – et encore plus de cryptos.
Les amateurs de cryptomonnaies […] utilisent leurs avoirs pour acheter des maisons, des voitures et, souvent, d’autres cryptomonnaies. Ils obtiennent ces prêts auprès de nouveaux prêteurs non-bancaires et de plateformes automatisées basées sur la blockchain.
Comme les banques, ces prêteurs prennent généralement des dépôts. Contrairement aux banques, leurs dépôts prennent la forme de cryptomonnaies. Les dépôts en cryptos – qui rapportent des taux d’intérêt supérieurs à la moyenne – sont utilisés pour financer des prêts à des emprunteurs qui versent des cryptos en garantie.
Ces prêts peuvent prendre plusieurs formes. Les emprunteurs peuvent obtenir des dollars ou d’autres monnaies traditionnelles, ou des stablecoins rattachés à celles-ci, selon le prêteur avec lequel ils travaillent.
Ce secteur est en pleine expansion. Un groupe de prêteurs de crypto a 25 Mds$ de prêts en cours à des clients individuels et institutionnels, contre 1,4 Md$ il y a un an, selon Messari, un cabinet de recherche en cryptomonnaies. »
L’un des prêteurs vante un taux d’intérêt de 6% pour quiconque déposera des bitcoins.
Les banques normales, de leur côté, ne paient qu’1% environ.
Que se passe-t-il ? A-t-on affaire à tout un univers financier alternatif, avec ses propres règles et ses propres taux ? Ou quoi ?
Avec les cryptos comme avec tout le reste – du sourire d’une femme jusqu’à une attaque de drones – la vérité n’est pas toujours ce qu’elle semble.
3 commentaires
La vérité ? Personne n’en veut ( moi y compris je l’avoue ). La vérité (comme tous les traitements) est fade, insipide, ennuyeuse, ridicule, désagréable, inconfortable etc, etc… et le pire c’est qu’elle nécessite l’unanimité sinon pour ceux qui l’ont ingérée c’est encore pire. Mais depuis le temps, la vérité ( instrumentalisée elle aussi ) est indissociable du mensonge, alors à quoi bon l’évoquer puisque de plus en plus de nos jours les mots indiquent l’inverse de leur sens.
M. Bonner est étonnant dans son analyse des cryptos, disons, pour simplifier, celle du BITCOIN.
En effet, il n’a de cesse de fustiger les taux bas et même négatifs, à forte raison me semble t-il, comme étant issue d’une manipulation des banques centrales et (en même temps…) il n’a de cesse de critiquer le BITCOIN.
De mon point de vue, il devrait se réjouir de constater que la prise de risque, que constitue le prêt d’un actif, rapporte au détenteur de cet actif un rendement correspondant au risque pris ou tout du moins valorisé selon les lois du marché et pour le coup sans intermédiaire pouvant manipuler d’un manière ou d’une autre ce taux.
Qu’il s’agisse d’un actif de nature inflationniste (toute devise fiat) ou déflationniste (le BITCOIN ou l’or), il n’apparaît pas choquant de constater que le dépôt de cet actif génère une source de revenu à son détenteur.
Que le cours de l’actif soit surévalué du fait de la politique monétaire pilotée par les banques centrales n’a de mon point de vue rien à voir avec le taux d’intérêt pratiqué sur le marché du BTC.
Si la création de monnaie par les états pour des raisons politiques vient fausser la valeur des actifs, la conséquence est la même pour tous les actifs et je trouve plutôt judicieux de la part de certains de diversifier une partie de leur portefeuille d’actifs vers des supports de nature déflationniste. Quelques uns, de générations antérieures, préfèrent peut-être l’or, d’autres, de générations plus récentes, préfèrent peut-être les cryptos, d’autres encore, de toutes générations, misent peut-être sur ces deux types d’actifs.
Seul l’avenir pourra dire lesquels des placements auront été les plus judicieux mais je pense que le BTC est un vrai cailloux dans la chaussure des états dont ils vont avoir la plus grande peine à se débarrasser sans avoir à enlever la chaussure…
Monsieur Bonner, généralement je lis vos articles avec gourmandise. Toutefois je ne vois pas ici de réelle argumentation de votre part pour nous dissuader de placer nos économies dans ce nouvel or électronique. Nous savons que l’or et l’argent sont manipulés et que les actions valent une toute petite fraction de ce qu’elles coûtent. Il ne peut y avoir que 2 critiques à la cryptomonnaie : soit elle est fragile parce qu’elle dépend d’internet pour exister, et donc de l’existence électrique et transnationale du réseau, soit elle n’a pas de réalité tangible, comparée à la monnaie sonnante et trébuchante des États. Jusqu’ici, Internet tient le coup et il serait difficile de l’éteindre partout dans le monde ; et d’autre part, vu l’activité de la planche à billets dans les pays occidentaux, l’existence de monnaies internationales et non manipulables par les États me semblent plus fiables. La critique que vous faites implicitement à la crypto, selon laquelle elle n’a pas de valeur intrinsèque, vaut tout autant pour le billet papier. Et d’ailleurs, qu’est-ce qui a une valeur intrinsèque ? Même l’or et l’argent, dans un monde revenu à l’Etat de nature, vaudraient bien moins que le fer dont on fait des socs et des épées. J’attends donc votre « vérité » sur les cryptos avec impatience.