Les cryptomonnaies se multiplient et entrent en concurrence, ce qui est un gage de qualité et de supériorité sur les monnaies réglementées.
Actuellement, le réseau Bitcoin est limité techniquement à quelques centaines de milliers de transactions par jour.
C’est encore insuffisant pour prétendre devenir la devise électronique de référence de demain et un moyen de paiement qui puisse concurrencer à terme Visa et Mastercard, les deux plus grands réseaux de cartes de paiement du monde, qui font 1 971 transactions par seconde pour 1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde.
Diverses solutions sont à l’étude pour résoudre ce problème, notamment une modification irréversible des règles du protocole Bitcoin, afin d’augmenter la puissance du réseau et le traitement des transactions.
Mais la volonté des Etats de réguler, de taxer, voire d’interdire le bitcoin pourrait amener à sa disparition. Alors, faut-il s’en inquiéter ? L’âge d’or des cryptomonnaies est-il déjà derrière nous ?
Un modèle financier mondial en déclin
Les crises bancaires et monétaires manifestent l’essoufflement de notre modèle politico-économique. Depuis 1971, la création monétaire est devenue un monopole des banques ou des autorités monétaires qui émettent de la monnaie ex nihilo selon des considérations souvent politiques et clientélistes.
Malgré l’explosion du nombre de gens employés à réglementer ou surveiller la finance, le résultat en termes de confiance suscitée est quasi-nul. Par ailleurs, les monnaies fiduciaires sont soumises aux aléas des politiques monétaires obscures des banques centrales, qui travaillent surtout à refinancer des Etats dépensiers et en perpétuel endettement.
Ces crises à répétition et l’incapacité des Etats à les résoudre autrement que par le renforcement du monopole bancaire et de la contrainte fiscale, démontrent l’urgence d’une mutation du système monétaire mondial.
Bitcoin est une monnaie sans Etat et sans intermédiaire
Au contraire, Bitcoin est actuellement le seul rempart crédible, testé en grandeur réelle et suffisamment robuste pour soutenir une crise monétaire majeure en se passant complètement d’une régulation étatique.
De plus, la blockchain, base de données distribuée sur laquelle repose Bitcoin, peut rendre caduque toutes les formes d’organisations et d’institutions qui se posent en tiers de confiance ou de certification de transactions (transferts de propriété, de bien, d’argent). En matière de monnaie, elle permet notamment de s’affranchir de l’intermédiaire que sont les banques en général et les banques centrales en particulier.
En s’affranchissant de ce modèle, sur lequel se basent les monnaies fiduciaires, le bitcoin se soumet à la libre concurrence et son prix obéit à la loi de l’offre et de la demande. Autrement dit, sa valeur fluctue en fonction de l’intérêt qu’il suscite et de la demande qui en résulte. Son cours est donc intimement lié aux services qu’il peut rendre (en tant que moyen de paiement), et à sa crédibilité (en tant que réserve de valeur).
Vive la concurrence entre les monnaies !
De plus, c’est lorsque l’Etat n’est plus en mesure d’assurer la continuité des opérations standards que les cryptomonnaies prennent tout leur sens.
Le cas du Venezuela de Chavez puis de Maduro est particulièrement éloquent. Là-bas, le bitcoin permet d’échapper au contrôle des prix encore très majoritairement en vigueur dans le pays, conduisant le Venezuela à la pénurie de denrées alimentaires notamment.
Paradoxalement, le bitcoin est devenu la seule monnaie stable dans ce pays. Il en va de même partout où s’installent sociétés de surveillance et dérives autoritaires. Ainsi, de plus en plus de gens s’intéressent au bitcoin.
En Chine, par exemple, avec le repli du yuan, les Chinois veulent placer leur argent en dehors du pays. C’est pourquoi les trois principales plateformes chinoises (BTC China, Okcoin et Huobi), représentent 98% des échanges mondiaux de bitcoins.
En Inde, la guerre au cash incite les habitants à acheter massivement des bitcoins.
Et le phénomène est mondial : 80% des détenteurs actuels thésaurisent le bitcoin comme de l’or numérique, pour se protéger des crises et des aléas des politiques monétaires.
Mais à supposer que Bitcoin disparaisse, d’autres cryptomonnaies ou supports du même type pourront toujours faire leur apparition et prendre la place occupée actuellement par le bitcoin. Aujourd’hui déjà Ether, Dash et Zcash profitent de la situation.
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Les cryptomonnaies ont de beaux jours devant elles car elles permettent à chacun de faire librement concurrence aux monnaies réglementées et ainsi de contourner les blocages du système. Après tout, que le meilleur gagne et in fine nous serons tous gagnants !
4 commentaires
Le statut juridique du Bitcoin varie considérablement d’un pays à l’autre et reste encore indéfini ou en évolution dans beaucoup d’entre eux. Alors que la majorité des pays ne rendent pas l’utilisation du Bitcoin elle-même illégale, son statut d’argent (ou de marchandise) varie, avec des implications réglementaires différentes. Alors que certains pays ont explicitement autorisé son utilisation et son commerce, d’autres l’ont interdit ou restreint. De même, divers organismes gouvernementaux, ministères et tribunaux ont classé les Bitcoins différemment.
Il y a en gros trois groupes d’états au statut juridique différent:
Statut juridique de bitcoin permissif (légal d’utiliser Bitcoin; USA, Canada, Brésil, Argentine, Colombie, Afrique du Sud, Iran, Israël, Turquie, Australie, Indonésie, Japon, Europe), où il y a un contentieux (certaines restrictions sur l’utilisation légale de Bitcoin; Chine, Inde, Syrie, Vietnam, Thaïlande, Kazakhstan), où il y a un contentieux (interprétation de lois anciennes, mais le Bitcoin n’est pas interdit directement; Russie et Islande) et le groupe hostile (interdiction totale ou partielle; Equateur, Bolivie et Bengladesh).
Comme vous pouvez le remarquer aucune donnée sur le continent africain ou d’Arabie Saoudite ou autres Emirats et Royaumes. Les listes sont très différentes des intérêts économiques, politiques et militaires pro-OTAN ou en dehors de l’OTAN.
Pour l’Union Européenne:
L’Union européenne n’a pas adopté de législation spécifique relative au statut du bitcoin en tant que monnaie, mais a déclaré que la TVA (Taxe Valeur Ajoutée) / TPS (Taxe sur les Produits et Services – acronyme TPS dans certains pays de l’OCDE) ne s’appliquait pas à la conversion entre la monnaie traditionnelle (fiat) et le Bitcoin.
La TVA / TPS et d’autres taxes (telles que l’impôt sur le revenu) s’appliquent toujours aux transactions effectuées à l’aide de bitcoins pour des biens et des services.
En octobre 2015, la Cour de justice de l’Union européenne a statué que «l’échange des monnaies traditionnelles contre des unités de la monnaie virtuelle« bitcoin »est exonéré de TVA» et que «les Etats membres doivent exonérer, entre autres, billets de banque et pièces de monnaie ayant cours légal », faisant de bitcoin une monnaie plutôt qu’une marchandise. Selon les juges, la taxe ne devrait pas être facturée parce que les bitcoins devraient être traités comme un moyen de paiement.
Selon la Banque centrale européenne, la réglementation traditionnelle du secteur financier n’est pas applicable au Bitcoin car elle n’implique pas les acteurs financiers traditionnels. D’autres membres de l’UE ont toutefois déclaré que les règles existantes peuvent être étendues aux sociétés Bitcoin et Bitcoin Companies.
La Banque centrale européenne classe le Bitcoin en tant que monnaie virtuelle décentralisée convertible. En juillet 2014, l’Autorité bancaire européenne a conseillé aux banques européennes de ne pas traiter de monnaies virtuelles telles que le Bitcoin avant la mise en place d’un régime réglementaire.
En 2016, la proposition du Parlement européen de créer un groupe de travail sur le contrôle des monnaies virtuelles pour lutter contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, adoptée par 542 voix pour, 51 voix contre et 11 abstentions, a été envoyée à la Commission européenne pour examen. La Commission européenne a également présenté une proposition « parallèle » visant à prévenir les techniques d’évasion fiscale telles que révélées dans les Panama Papers. En 2017, il a été révélé que la proposition exigera des échanges de crypto-monnaie et des portefeuilles de crypto-monnaie pour identifier les activités suspectes.
Pour le G7 (ou dois-je dire G6?):
En 2013, le G7 du Groupe d’action financière a fait la déclaration suivante dans les lignes directrices qui peuvent être applicables aux sociétés impliquées dans la transmission de Bitcoin et d’autres monnaies, « services de paiement sur Internet qui permettent le financement d’un tiers des sources anonymes peuvent faire face à un risque accru de [blanchiment d’argent / financement du terrorisme]. » Ils ont conclu que cela pourrait «poser des défis aux pays en matière de réglementation et de contrôle de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme».
Pour OCDE:
Les Principes directeurs internationaux pour la TVA/TPS comprennent à présent un ensemble internationalement reconnu de normes et d’approches recommandées destinées à résoudre les problèmes issus de l’absence de coordination des systèmes de TVA nationaux dans le contexte du commerce international. Ils portent une attention particulière aux échanges de services et de biens incorporels, qui posent des défis croissants pour la conception et le fonctionnement des systèmes de TVA dans le monde. Ils comprennent notamment les principes et les mécanismes recommandés pour relever les défis de la collecte de la TVA sur le commerce international de produits numériques qui ont été identifiés par le projet OCDE/G20 sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert des bénéfices (Base and Erosion and Profit Shifting – BEPS). Ces Principes directeurs ont été adoptés en tant que Recommandation du Conseil de l’OCDE en septembre 2016.
Amusant de constater que ceux qui élaborent un embryon de législation sont ceux à l’origine du blanchiment de l’argent sale, où se situent les têtes pensantes des mafias et ceux qui créent, manipulent, soutiennent et financent le terrorisme islamiste. Au moins les mains sales ou les sbires des têtes pensantes ont le courage de ne pas légiférer: Qatar, Arabie Saoudite, qui elle travaille sur ses propres cryptomonnaies transfrontalières.
Erreur écrite dans premier commentaire. Pas 3 groupes mais 4 groupes.
Il existe une différence fondamentale entre des moyens de paiements type Visa/Mastercard et le réseau Bitcoin.
En effet, Visa et Mastercard sont utilisés pour payer des biens et des services, tel n’est pas le cas du réseau Bitcoin sur lequel on échange quasi exclusivement le Bitcoin contre des devises.
Au final, on pourrait considérer le réseau Bitcoin comme une espèce de « marché des changes » où l’on négocie le Bitcoin/devise virtuelle contre les autres devises.
Mais le Bitcoin ne sert pas à régler des achats de marchandises, ce qui est tout de même assez curieux pour quelque chose que l’on qualifie de « monnaie » !
Tant que les cryptomonnaies ne serviront pas à régler des achats de marchandises, leur fonction de « m’onnaie » restera purement virtuelle et leur utilité « monétaire » n’existera pas.
Si d’aventure l’on interdisait ( les Etats peuvent le faire) l’échange du Bitcoin contre des dollars, des yens, ou des euros pour n’autoriser que le règlement des biens et services, ( la véritable fonction d’une monnaie), on verrait probablement disparaître l’intérêt pour cette « chose », et la bulle se dégonfler rapidement.
Du reste, il suffit de regarder l’évolution des « cours » des cryptos pour avoir des doutes sérieux sur leur fonction de « réserve de valeur ».
Comment peut on parler « d’étalons monétaires », voire « d’or numérique » comme le font certains ?
Je vois mal dans ces conditions; comment le Bitcoin pourrait à l’avenir concurrencer, voire remplacer les monnaies des banques centrales.
En réalité, le Bitcoin n’existant que par le truchement des monnaies centrales, n’ayant en lui même ni valeur ni utilité, comment pourrait il sérieusement les concurrencer ?
On ne peut se procurer du Bitcoin ni par son travail, ni en vendant des marchandises, mais seulement en l’achetant contre d’autres devises.
Certes, les banques pourraient monétiser le Bitcoin, en créant la monnaie nécessaire pour l’acheter, mais elles ne le feront jamais, parce que ce serait contre leurs intérêts, au surplus c’est un objet dont la valeur est trop volatile.
Ne serait ce pas pire encore que la monnaie dette créée ex-nihilo ?
Le jour où les Etats voudront interdire les cryptos, il trouveront un prétexte facile :
« blanchiment d’argent, ou financement du terrorisme. »
@Hannibal Pantalacci
« Il existe une différence fondamentale entre des moyens de paiements type Visa/Mastercard et le réseau Bitcoin.
En effet, Visa et Mastercard sont utilisés pour payer des biens et des services, tel n’est pas le cas du réseau Bitcoin sur lequel on échange quasi exclusivement le Bitcoin contre des devises. »
Faux. Tout le dark web utilise le Bitcoin pour des paiements contre des marchandises et des services, certes pas très catholique mais ça reste des marchandises et des services réels
Ensuite pleins de site web normaux utilisent le BTC en tant que paiement, comme Microsoft, Lamborghini et pleins d’autres, il suffit de google un peu pour trouver
« Si d’aventure l’on interdisait ( les Etats peuvent le faire) l’échange du Bitcoin contre des dollars, des yens, ou des euros pour n’autoriser que le règlement des biens et services, ( la véritable fonction d’une monnaie), on verrait probablement disparaître l’intérêt pour cette « chose », et la bulle se dégonfler rapidement. »
On ne pourra jamais l’interdire, il y aura toujours un site web qqpart dans le monde qui en vendra même contre du cash ou par western union ou paypal
« Du reste, il suffit de regarder l’évolution des « cours » des cryptos pour avoir des doutes sérieux sur leur fonction de « réserve de valeur ».
Comment peut on parler « d’étalons monétaires », voire « d’or numérique » comme le font certains ? »
Je suis les cours tous les jours vu que j’ai investi ( EOS TRX BTC ), je confirme, c’est une réserve de valeur, même mieux, tu double ou triple ou quadruple la mise de départ… Sur le long terme t’es toujours gagnant
Et quand l’euro et le dollars vont se désintégrer le BTC dera fois 6 et tes économies feront diviser par 6. On en reparlera à ce moment là de « Comment peut on parler « d’étalons monétaires », voire « d’or numérique » comme le font certains ? »
« Je vois mal dans ces conditions; comment le Bitcoin pourrait à l’avenir concurrencer, voire remplacer les monnaies des banques centrales.
En réalité, le Bitcoin n’existant que par le truchement des monnaies centrales, n’ayant en lui même ni valeur ni utilité, comment pourrait il sérieusement les concurrencer ? »
C’est marrant moi je vois très bien comment.
Il a beaucoup d’utilité pour certains, ne prend pas ton cas pour une généralité. Vas regarder le nombre de transactions par jour, c’est que ça sert vraiment
« On ne peut se procurer du Bitcoin ni par son travail, ni en vendant des marchandises, mais seulement en l’achetant contre d’autres devises.
Certes, les banques pourraient monétiser le Bitcoin, en créant la monnaie nécessaire pour l’acheter, mais elles ne le feront jamais, parce que ce serait contre leurs intérêts, au surplus c’est un objet dont la valeur est trop volatile.
Ne serait ce pas pire encore que la monnaie dette créée ex-nihilo ? »
Non ce n’est pas pire, c’est beaucoup mieux car ça limite le crédit, première chose à respecter pour pas voire ta monnaie se désintégrer à un moment à cause du deep state
Si j’étais président tu serais payé en BTC, c’est qu’une question de volonté
Si on avait un BTC Franc au lieu d’un BTC international la valeur serait moins volatile
Le BTC n’est pas ex-nihilo, sa valeur repose sur tous les PC qui tournent pour que le réseaux fonctionne
« Le jour où les Etats voudront interdire les cryptos, il trouveront un prétexte facile :
« blanchiment d’argent, ou financement du terrorisme. » »
Si tu as compris où étais ton intérêt tu ne laisserait pas ton Etat faire ça et tu voteras pour le parti politique qui proposera de remplacer ta monnaie de singe par un système BTC
Ne pas être pour le BTC c’est ne pas être charlie….. C’est ta liberté autant d’expression que de mouvement que de propriété qui sont en jeu ici.