▪ Vous rappelez-vous des connexions internet à la fin des années 90 ? Du petit bruit qu’émettait votre modem quand il se connectait ? Du temps qu’il fallait pour charger une page ? Que les abonnements internet vous offraient royalement une connexion de quelques heures par mois ?
Pensiez-vous, à cette époque, que vous regarderiez la télévision via internet ? Que vous discuteriez en vidéo-conférence avec quelqu’un à l’autre bout du monde grâce au réseau ? Ou que vous pourriez lire vos e-mails dans le métro ?
Il y a de grandes chances que non… Parce qu’à cette époque, vous aviez un "modem 56k". Derrière ce terme se cachait en fait la capacité de bande passante offerte par votre FAI, votre fournisseur d’accès à internet. A savoir 56Kbits/s.
Eh bien, internet est aujourd’hui menacé de retourner à cet âge de pierre.
La raison ? La forte augmentation du trafic mondial qui pèse sur les milliers de kilomètres de câbles.
Cette infrastructure qui parcourt le monde, passe sous les océans, relie les villes, les internautes et leurs fournisseurs d’accès est victime de son succès. Elle n’est tout simplement pas taillée pour faire face à l’évolution de nos besoins.
Une situation qui n’a échappé ni aux pouvoirs publics ni aux grands noms des télécoms en général et d’internet en particulier : la course aux investissements va être à la mesure de l’enjeu.
C’est d’ailleurs sur la nouvelle ère des réseaux et de la fibre optique à très haut débit que je vous ai proposé d’investir ce mois-ci dans ma lettre, Défis & Profits.
Un marché qui devrait passer de 892 millions de dollars en 2012 à 4,8 milliards en 2015 : 438% de croissance |
Un marché qui devrait passer de 892 millions de dollars en 2012 à 4,8 milliards en 2015 : 438% de croissance (j’aime les marchés en croissance comme vous avez pu le remarquer).
Pour comprendre pourquoi la fibre optique très haut débit va s’imposer (et plus rapidement que vous ne l’imaginez), il faut revenir sur les raisons de l’explosion du trafic internet.
Internet, pire que le périphérique aux heures de pointe
Selon la dernière étude Visual Networking Index (VNI) de Cisco, le trafic mondial passera de 369 exaoctets en 2011 à 1,3 zettaoctets en 2016. Si vous vous demandez à quoi correspond un zettaoctet, sachez qu’il équivaut à un milliard de milliards de gigaoctets.
Plutôt que vous perdre dans les milliards de milliards de zéros, retenez seulement que le trafic mondial devrait quadrupler entre 2011 et 2016.
Face à l’accroissement de ce trafic, la bande passante moyenne mondiale tourne autour des 2,9 Mbits/s, avec d’importantes disparités entre, par exemple, la Corée du Sud (14 Mbits/s) et l’Algérie (0,96 Mbit/s). La France se situe quant à elle en 45ème place mondiale avec une bande passante moyenne de 5,6 Mbits/s.
Turbulences boursières, volatilité, retournements inattendus, krachs… Vous pouvez maîtriser les marchés — et votre portefeuille… et cela en seulement 20 minutes par semaine. Voici comment… |
Le volume des données augmente, le trafic internet aussi… mais les réseaux actuels et la bande passante offerte par les FAI peinent à suivre. Il va pourtant falloir qu’opérateurs et pouvoirs publics fassent face à ce problème sous peine de subir des ralentissements du réseau qui menaceraient nos usages quotidiens, aussi bien personnels que professionnels, d’internet.
▪ Internet, victime de son succès
40% de la population mondiale est maintenant connectée à internet, soit près de trois milliards d’individus. Et nous devrions chaque année être environ 9% de plus à pouvoir bénéficier des joies du réseau mondial.
Internet est aujourd’hui confronté à cinq problématiques :
– l’augmentation du nombre de personnes connectées ;
– l’augmentation du nombre d’appareils connectés par utilisateurs ;
– le développement des connexions sans fil ;
– la modification profonde des types de données transmis : voix, vidéos ;
– la mutation des usages d’internet.
Tous ces facteurs aboutissent à une seule et même conclusion : il faut augmenter la capacité du réseau mondial ! Celui-ci était adapté à nos usages au début des années 2000, mais pas à celui des années 2010… et ne parlons même pas des décennies à venir.
Non seulement nous sommes de plus en plus nombreux à être connectés, mais le nombre d’appareils connectés par utilisateur ne cesse de croître |
▪ Bienvenue dans l’ère de la multi-connexion
Non seulement nous sommes de plus en plus nombreux à être connectés, mais le nombre d’appareils connectés par utilisateur ne cesse de croître. Outre votre ordinateur de bureau, il y a de grandes chances que vous possédiez aussi un smartphone et/ou une tablette, autant d’objets "connectables".
Au niveau mondial, l’étude Visual Networking Index estime que d’ici 2016, 18,9 milliards de connexions seront enregistrées. Soit une moyenne de 2,5 abonnements à une connexion internet par individu. Et nous devrions avoir en moyenne 5,4 appareils connectés par personne en 2015 contre 2,4 en 2011.
Vous comprenez bien que pendant longtemps, ce trafic était généré quasi exclusivement par des ordinateurs (portables ou de bureau). En 2011, ils représentaient ainsi 94% du trafic internet grand public. Une proportion qui devrait tomber à 81% d’ici 2016 sous l’effet de l’apparition de nouvelles pratiques d’internet, smartphones et tablettes en tête.
Selon Ericsson, en 2019, 5,6 milliards de smartphones devraient être en utilisation dans le monde (un milliard de smartphones se sont vendus l’année dernière). Les ventes globales de portables, tablettes et PC ont, quant à elles, atteints environ 2,4 milliards d’unités pour atteindre trois milliards en 2017.
A ces appareils connectés désormais "traditionnels", s’ajoutent de nouveaux objets connectés : votre télévision, votre réfrigérateur, votre babyphone, la station météo qui trône dans votre salon, les lunettes de réalité augmentée, les Google Glass ou encore des appareils capables de surveiller votre rythme cardiaque, votre taux de glycémie, etc.
C’est à se demander quand votre salière pourra se connecter à internet. D’ailleurs nous n’en sommes pas si loin avec la fourchette Hapifork fabriquée par le Français Slow Control, qui vous prévient quand vous mangez trop ou trop rapidement.
Selon le cabinet GfK, rien qu’en France, il s’est vendu l’année dernière 300 000 objets connectés (étude qui exclut les ordinateurs, les smartphones et les tablettes). Il devrait s’en vendre deux millions d’ici 2020. Une tendance mondiale. Ainsi, en 2013, les télévisons connectées engendrent déjà 6% du trafic internet mondial grand public, soit 4% de plus qu’en 2011. Une tendance ultra-porteuse… que je surveillerai de près dans La Quotidienne de la Croissance.