▪ Quoi de neuf ? La grande bataille se poursuit…
Hausse contre baisse
Zombies contre producteurs
Inflation contre déflation
Autorités contre marchés
Expansion contre contraction
Centralisation contre décentralisation
Haussiers contre baissiers
Personne ne sait exactement comment tout ça va tourner. Certains parient sur une « reprise » et un nouveau marché haussier. D’autres ont mis leur argent dans l’or ou les liquidités… attendant plus de crises et de calamités.
M. le Marché est bien décidé à dégonfler la bulle de dette. Les autorités sont bien décidées à l’en empêcher. L’un détruit la monnaie papier. Les autres en impriment plus. L’issue reste incertaine.
▪ Il y a une autre manière d’envisager cette grande bataille — c’est un combat entre initiés et non-initiés. Entre insiders et outsiders. Ces derniers sont indisciplinés… incontrôlables… et imprévisibles. Ce sont les facteurs de destruction créatrice dont parlait Schumpeter ; ils découvrent de nouvelles manières de faire les choses… et détruisent les anciennes. Mais grâce à leur approche chaotique et brutale… ils construisent en fait de la richesse.
Chaque nouvelle industrie est créée par des outsiders. Henry Ford était le fils de réfugiés de la grande famine irlandaise… Steve Jobs avait abandonné ses études… et admirait Edwin Land, qui avait lui aussi abandonné ses études et inventé le film Polaroid. Les puces de silicium ont été développées avec de l’argent provenant de la culture des pommes de terre.
Mais une fois les fondateurs partis, les initiés — les insiders — prennent le pouvoir. Les entreprises technologiques échappent au contrôle des techniciens pour passer aux mains des commerciaux et des comptables. Les diplômés d’écoles de commerce envahissent le territoire. Leur but n’est pas de créer de la nouvelle richesse, mais de préserver et développer leur pouvoir, leur statut et leur richesse. Ils embauchent des lobbyistes pour obtenir des faveurs spéciales. Ils soutiennent les lois visant à empêcher la concurrence. Ils sont en faveur de la réglementation et des permis pour entraver les nouveaux arrivants, et donnent généreusement aux politiciens de tous partis.
Les outsiders créent de la nouvelle richesse. Les initiés la protègent et la redistribuent — en majeure partie à eux-mêmes.
En Europe, par exemple, la bande à Goldman — qui aurait pu être pendue pour avoir coulé des banques, des fonds de retraite et des nations souveraines endettées — est sollicitée pour « résoudre » la crise qu’elle a causée. Leurs hommes occupent de hauts postes en Italie et à la Banque centrale européenne.
Le but des initiésest assez simple : faire en sorte que l’argent continue de couler… eh bien… dans les poches des initiés !
Les outsiders, en revanche, n’ont pas de but. Ils sont comme le mouvement Occupy Wall Street… ou le marché lui-même. Insoumis, désorganisés… avec des intentions peu claires et des bénéficiaires incertains. On ne peut pas les soutenir, parce qu’on ne sait pas qui ils sont ni ce qu’ils veulent. Ce sont des outsiders !
Les initiés représentent le passé. Les outsiders représentent l’avenir.
Comment est-ce que tout ça finira ? En fin de compte, l’avenir arrivera… que ça nous plaise ou non.