▪ Michael Snyder, du Economic Collapse Blog ["Blog de l’effondrement économique", ndlr.] :
"Préparez-vous à un nouveau credit crunch mondial majeur. Aujourd’hui, le système financier dans son entier ressemble à une colossale spirale de dette. Quasiment toute l’activité économique dépend du flux de crédit d’une manière ou d’une autre, de sorte que le seul moyen d’obtenir de la ‘croissance économique’ est d’introduire encore plus de dette dans le système […] il y a quelques jours seulement, le FMI avertissait les dirigeants de se préparer à un ‘choc de liquidité’ mondial. Et vendredi, les autorités chinoises ont annoncé l’interdiction de certaines sortes de financement pour les marges de trading, tandis que nous apprenions qu’en coulisses, en Europe, des préparations étaient faites pour un défaut sur la dette grecque et une sortie de la Grèce de la Zone euro. En plus de tout cela, on vient d’assister au plus haut pic de rejets de dossiers de crédit jamais enregistré aux Etats-Unis. Ce sont tous là des signes que les conditions de crédit sont en train de se resserrer, et une fois qu’un ‘squeeze’ de liquidités commence, cela peut générer beaucoup de crainte.
Ce qu’il faut retenir, c’est que nous commençons à voir les premières phases d’un ‘squeeze‘ de liquidités. Le flux de crédit va commencer à se resserrer, ce qui signifie que l’activité économique mondiale va ralentir.
Cela s’est produit durant la dernière crise financière — et durant la prochaine crise financière, le credit crunch sera pire encore.
Si un choc de liquidité est en route, le marché ne le voit pas venir. Les prix frôlent encore des sommets record. Pourquoi ?
Les ménages ont moins d’argent à dépenser qu’il y a 15 ans |
Des profits élevés, dites-vous ? Certes, mais d’où viennent lesdits profits ? Les ménages ont moins d’argent à dépenser qu’il y a 15 ans. Et les entreprises ne peuvent pas gagner d’argent simplement en se vendant mutuellement des choses.
La seule explication est que les clients — y compris le gouvernement — continuent à emprunter de l’argent et à le dépenser. Les entreprises empruntent pour racheter leurs propres actions. Les consommateurs empruntent pour acheter des biens. D’un côté comme de l’autre, l’argent vient "de nulle part" et tombe sur les bilans comme de la manne divine.
▪ La question du jour : où est "nulle part" ?
Les ménages ont semblé atteindre le "pic de dette" en 2007. A présent, les entreprises et le secteur public — sans parler des étudiants et des acheteurs automobiles — arrivent eux aussi à leur charge de dette maximale.
"Tout le monde — y compris les entreprises et le gouvernement — a une capacité limite de dette", déclare Felix Zulauf. Une fois arrivé à capacité, ils arrêtent d’acheter. Les ventes additionnelles se transforment alors en stocks additionnels, les employés se transforment en statistiques du chômage et les profits se transforment en pertes.
Les profits — déjà à des sommets record — ont peu de chances de grimper plus haut |
Peut-être que le cycle va se renverser bientôt. Ou pas. Mais les profits — déjà à des sommets record — ont peu de chances de grimper plus haut. Et sans espoir de profits plus élevés à l’avenir, pourquoi payer aussi cher les futurs revenus ?
On peut également expliquer les cours élevés comme étant une caractéristique de taux d’intérêts bas. Que peut faire un investisseur dans de telles conditions, sinon essayer de saisir dividendes et plus-values — sinon, il n’aura rien. Mais là encore, les actions sont censées anticiper. On n’achète pas une valeur dans l’espoir d’obtenir la même chose que ce qu’on a payé. On espère avoir plus. Et si les prix ont grimpé parce que les taux d’intérêt ont baissé, que feront-ils maintenant que les taux sont déjà à des planchers historiques ? Jusqu’où peuvent-ils encore chuter ?
Nous laissons cette question pour demain : vous serez surpris, je pense…