Or et argent pulvérisent des records historiques, tandis que nos médias, loin d’informer, semblent devenus les auxiliaires zélés du pouvoir.
Comme nous l’avons vu dans notre précédent article, deux fronts de crise dominent cette chronique : aux Etats-Unis, un emploi fragilisé mais masqué par des statistiques trompeuses qui guident la Fed ; en France, une presse publique accusée de collusion politique flagrante.
Et cela nous conduit à évoquer le double record absolu de l’or et de l’argent (3 650 $ et 41,45 $), lesquels progressent plus vite que le billet vert ne recule : l’or et l’argent se sont tous deux envolés de +44 % sur 12 mois (coïncidence du calendrier), tandis que le dollar n’a perdu que -5,8 %.
Les métaux précieux progressent presque 8 fois plus vite que le billet vert ne se déprécie : c’est plus que nous ne l’espérions.
Un autre espoir s’est également réalisé : la preuve que les médias de grand chemin – et notamment le service public financé avec nos impôts – sont les instruments du pouvoir socialo-macroniste, avec la conversation, dans un bar du 7ᵉ arrondissement de Paris, captée de façon fortuite par un abonné du magazine L’Incorrect.
Il ne s’agit en aucun cas d’un coup monté, ni d’espionnage prémédité en caméra cachée (à la Elise Lucet), mais d’échanges entre Thomas Legrand (salarié de Libé, longtemps le média le plus à gauche de la galaxie Altice/Drahi), Patrick Cohen et deux membres du PS, et pas des moindres : le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, et le président du conseil national du PS, Luc Broussy.
Les deux journalistes vedettes expliquent à haute voix qu’ils allaient soutenir Raphaël Glucksmann (figure montante du PS pour les présidentielles ou pour prendre la mairie de Paris) et qu’ils allaient « s’occuper » de Rachida Dati pour plomber sa candidature à Paris.
En bonus : l’évocation d’une alliance avec les Verts et la validation de la poursuite du programme d’implantation des éoliennes. (De mauvais esprits pourraient soupçonner un juteux trafic d’influence entre écolos et le lobby des « moulins à vent ».)
Pris dans l’épuisette et privé provisoirement d’antenne à France Inter (Patrick Cohen semble, lui, intouchable), Thomas Legrand dénonce les méthodes de voyou du « média d’extrême droite » (quand c’est un média de gauche ou d’extrême gauche qui déniche, directement ou indirectement, un fait nuisible à la droite, c’est du « super boulot journalistique »), qui révèle au grand jour le dessous des cartes que beaucoup de Français lucides subodoraient.
Et il croit s’en sortir en contre-attaquant : il surenchérit en expliquant qu’il agit comme il l’a fait pour dénoncer les « mensonges » d’une candidate qui fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires – ce qui est factuellement faux. Il ne peut citer aucun de ses « mensonges » et elle n’est inculpée que dans une seule affaire, où sa culpabilité n’a pas encore été établie : son rôle dans l’affaire Renault.
Elle devra se défendre de l’accusation de « corruption et trafic d’influence passifs » : elle prétend avoir touché 900 000 € pour avoir défendu les intérêts de Renault-Nissan au sein du Parlement européen, alors qu’elle siégeait à Bruxelles, mais la matérialité de son action est jugée douteuse.
D’autres « affaires » sont effectivement évoquées à son sujet (impliquant notamment le Qatar), mais aucune autre procédure judiciaire n’est lancée à son encontre : les derniers propos – communiqué écrit – de Thomas Legrand relèvent légalement de la diffamation, si un avocat sourcilleux se penche sur la question.
Mais au-delà de l’affaire de collusion PS/service public ci-dessus, toutes les frontières de la déontologie s’étaient déjà effondrées avec la nomination de Léa Salamé, compagne de Raphaël Glucksmann, patron d’une formation politique en exercice, au poste stratégique de star du « 20H ».
Nous attendons avec gourmandise l’interview « en toute objectivité » de Raphaël (concernant son programme, ses projets, son bilan) par Léa, au « 20H » de la « 2 ».
Il faut reconnaître que cela devient difficile de dénicher un(e) journaliste star qui n’est pas en ménage avec un(e) ministre, un haut responsable politique (surtout de gauche) ou le patron(ne) d’une chaîne de radio ou de télévision (du service public ou du secteur privé).
Ce qui vient de basculer, c’est que plus personne ne peut ignorer que les journalistes ne sont plus ce « 4ᵉ pouvoir » qui dénonce les dérives du pouvoir : ils dérivent eux-mêmes vers le statut d’auxiliaires zélés du pouvoir.
Les journalistes « d’opinion » (il est normal qu’ils en aient une) se muent en « faiseurs d’opinion » (comme Patrick Cohen sur C à vous et la Matinale de France Inter), puis désormais en « manipulateurs d’opinion », avec l’argent et au mépris des opinions de ceux auxquels ils s’adressent.
L’information n’a donc plus la moindre objectivité : elle est plus que biaisée et sert les manigances de hauts responsables politiques, plus que minoritaires dans l’opinion.
Ils ne se maintiennent justement au pouvoir que par la manipulation et le « complotisme », via une admirable maîtrise de l’inversion accusatoire des « journalistes de cour », déversée à flux tendu (omniprésence médiatique) et sans droit de réponse, cela va de soi : on ne saurait accorder la moindre visibilité au « camp du mal ». (Comprendre : aux « populistes », aux « complotistes » ou à ceux qui ne sont tout simplement pas de gauche.)
Le privilège d’un traitement médiatique favorable (le concept d’équité a totalement disparu) n’est accordé qu’à ceux estampillés membres de « l’arc républicain », c’est-à-dire « Macron-compatibles ».

4 commentaires
Magnifique analyse de cette mafia politico-médiatique tenant cette République bananière, merci !
Bonjour
J ai écouté l interview de marie constance, Philippe et Mathieu qui m a convaincu de m abonner pour 1995€ mais je n ai pas eu le lien nécessaire
Je suis déçu.
Un billet politique… quel dommage.
Vous nous exposez vos opinions. On l’aura compris, vous n’êtes pas de gauche, vous n’aimez pas les socialistes (ah tiens il en reste ?), vous n’aimez pas les éoliennes, les médias qui ne sont pas de votre avis… OK Mais quel intérêt pour nous, pauvres lecteurs ? S’il vous plaît, donnez nous vos analyses économiques !
Merci pour cette analyse. Le bourrage de crâne par notre » PRAVDA » pour des idéaux de dépense à tout va, en la faisant payer par les autres, relève bien de l’analyse économique.