Méfiez-vous de quelques contre-vérités. Connaissez le « prix de référence ». Fiez-vous à votre expérience pour votre allocation et profitez d’internet.
Je ne doute pas un seul instant qu’il existe des commerçants en métaux précieux honnêtes en terre hexagonale ; d’ailleurs, j’en connais. Néanmoins, un vendeur de métaux précieux face à un client néophyte prend de fait l’avantage et favorisera les produits sur lesquels il fait une belle marge ou ceux dont il veut se défaire. C’est humain !
Aussi, avant de franchir le seuil d’une boutique, il convient d’avoir une assez bonne idée de ce que l’on veut et pourquoi on le veut.
Prenez garde aux contre-vérités qu’on nous assène
Acquérir des métaux précieux, et plus précisément de l’or, n’est plus de nos jours une démarche naturelle comme ce fut le cas pendant des siècles en France. Le matraquage médiatique organisé par le monde financier a relégué l’or au registre des placements ringards.
Bien que l’or soit le deuxième actif financier le plus négocié sur la planète – ce qui permet au monde financier d’engranger de substantielles plus-values au passage – ce même monde financier s’évertue à discréditer l’épargne en or pour orienter les épargnants en mal de rendement vers des actifs qui permettent à cette finance de leur tondre la laine sur le dos.
Oubliez donc ce qui s’écrit dans les pages saumon du Figaro ou dans les colonnes du Monde.
- Non ! Le prix des monnaies d’or n’est pas celui donné par CPoR-devises.
- Non ! Le bon pourcentage de métaux précieux à mettre dans son épargne n’est pas 5%.
- Non ! La fiscalité des produits en métaux précieux n’est pas confiscatoire et moins avantageuse que celle des autres produits d’épargne ou de spéculation.
Seul le prix de l’or sous la forme de lingot dit de « bonne livraison » fait aujourd’hui référence
Le prix des monnaies d’or ou des lingots de différentes tailles est bien évidemment une fonction directe du prix de référence donné par le lingot dit de « bonne livraison » ; mais la définition du prix proposé, tant à la vente qu’à l’achat, reste à la totale discrétion des commerçants qui peuvent appliquer le taux de marge qu’ils veulent. La conséquence directe pour vous, nouveau dans ce petit monde des métaux précieux, est importante : c’est à vous de faire la recherche du meilleur prix. Et je puis vous assurer, pour le constater quasiment tous les jours, que les différences sont parfois de taille !
La part de l’or dans le patrimoine doit varier en fonction du risque
Une proportion de 5% revient régulièrement. Depuis les années lointaines où je commençais à m’intéresser aux marchés, bien avant que je fasse de l’or mon épargne préférée, j’ai toujours entendu ou lu (encore récemment dans un magazine), qu’il fallait avoir 5% de son patrimoine en or.
Que le prix de l’or soit au zénith ou au nadir, ce sont toujours les mêmes 5% qui nous sont servis par des gestionnaires de patrimoine ou des analystes distingués et cela quel que soit le parcours des autres actifs, actions, obligations ou immobilier.
Dans les faits, je ne considère pas l’or comme un investissement ou une épargne, mais plutôt comme une assurance. La part occupée par cette assurance dans votre patrimoine doit croître avec le niveau de risque pour votre patrimoine que vous ressentez dans votre environnement. Si votre analyse vous pousse à penser qu’aucun nuage ne puisse venir faire de l’ombre sur votre patrimoine, alors cette assurance doit être réduite de façon à privilégier d’autres épargnes.
A titre d’illustration, Marc Faber, un investisseur suisse talentueux, intervenant à la conférence organisée par le CFA Institute à Chicago en juillet 2016, préconisait aux professionnels auxquels il s’adressait de porter la part d’or dans leur portefeuille à 25%, présentant l’or comme « une protection contre une combinaison dangereuse constituée d’une dette gouvernementale énorme et d’achats massifs d’obligations par les banques centrales dans le monde entier essayant de lutter contre la récession avec des taux d’intérêt quasi nuls ».
Bien évidemment, cet exemple ne vaut pas pour tous. Chacun ayant son propre contexte familial, patrimonial, fiscal, etc., il vous revient donc de faire votre propre examen de conscience et de déterminer ainsi jusqu’où vous devrez porter ou baisser votre assurance dans l’éventualité d’un accident patrimonial inhérent à un infarctus des marchés financiers. Si pour vous le niveau d’endettement des pays industrialisés, le niveau des taux d’intérêt (historiquement au plus bas jamais connu), le vieillissement généralisé des populations qui conduit à l’explosion des charges sociales (alors que précisément les pays sont déjà très endettés), la stabilité politique au Moyen-Orient, etc., sont des facteurs insignifiants pour l’avenir, alors n’hésitez pas à alléger votre position en métaux précieux autant que vous le pourrez.
La fiscalité sur l’or n’est pas rédhibitoire… à condition de s’y connaître
La fiscalité des choses en métaux précieux – et j’écris « choses » à dessein – est considérée en France par les professionnels et les médias de la finance comme confiscatoire. Dès lors, et à force de le répéter, les Français en sont désormais convaincus : la fiscalité de l’épargne en métaux précieux est rédhibitoire pour leur épargne.
Lorsque j’écris « choses en métaux précieux », je considère ici tout objet réalisé en métaux précieux, cela recouvrant non seulement l’or brut, les bijoux, l’orfèvrerie, etc., mais aussi les monnaies, les jetons, les médailles et les lingots sous toutes les formes. En revanche, lorsqu’on aborde le point de vue de l’administration fiscale française, celle-ci a défini ce qu’elle entendait par « métaux précieux ». Or cette définition* de l’administration se révèle être un sous-ensemble du petit monde des « choses en métaux précieux ».
Il faut donc bien faire ici la distinction entre les « métaux précieux » selon la définition fiscale donnée par l’administration et les différents produits en métaux précieux dont certains ne sont pas concernés par les dispositions fiscales, parfois pénalisantes, de l’administration.
Le choix d’un épargnant avisé se portera donc naturellement vers les produits en métaux précieux présentant la fiscalité la plus avantageuse. Sachant que l’or dit d’investissement est exonéré de TVA à l’achat et que les cessions de certains des produits répondant à ces critères d’or d’investissement sont exonérées jusqu’à 5 000 € de cession, le choix est assez simple à faire.
[NDLR : plus précisément, nous vous conseillons cette pièce qui vous permettra d’éviter le plus légalement du monde presque toute fiscalité. Cliquez ici.]
Si Internet n’est pas à l’évidence le meilleur canal pour s’informer – je pense en particulier ici à la qualité variable des informations circulant dans les forums – la Toile est néanmoins une aide inégalable pour les acheteurs en facilitant la comparaison des prix. Mais l’autre bénéfice apporté par l’utilisation d’Internet est logistique.
Utilisez à bon escient les possibilités d’achat sur Internet
Bien souvent, les nouveaux entrants sur ce marché rechignent à utiliser les possibilités d’achat sur Internet pour l’acquisition de métaux précieux. C’est pourtant la démarche la plus simple et sans aucun doute la plus sécurisée à condition de respecter quelques règles élémentaires.
La démarche est en effet simple : via Internet il est possible de comparer les prix sans avoir besoin de cheminer de boutique en boutique, et le processus de commande, une fois son choix fait, est généralement intuitif, même pour les plus récalcitrants à la modernité.
Le choix du vendeur reste donc le détail qui fait toute la différence. Choisir un vendeur parce qu’il est le moins cher n’est pas toujours une façon de faire une bonne affaire. Cherchez sur les forums et vous découvrirez des files de discussions, ou plutôt de lamentations, initiées par des acheteurs qui attendent encore leur commande. Ceux-ci étaient persuadés avoir fait la bonne affaire en dénichant ce tout nouveau site de vente en ligne qui vendait de l’or ou de l’argent en dessous du cours avec, cerise sur le gâteau, des frais de port gratuits.
Non, et j’en suis désolé, le Père Noël n’existe pas ! Fuyez les boutiques qui viennent de s’ouvrir sur la Toile. Non pas que celles-ci soient systématiquement des officines malhonnêtes, mais laissez aux autres le privilège de les tester. Grâce à la rumeur qui se propage à la vitesse de l’Internet, vous saurez rapidement qui est honnête et qui ne l’est pas. Les bons vendeurs savent que leur réputation est sous le microscope des forums et donc soignent leur image par une qualité de service inégalée dans les commerces en dur.
*Articles 20 et 30 du BOI-RPPM-PVBMC-20-10-20160803.