Entre interventions gouvernementales et incertitudes générales, la vie des entreprises – et le sort de l’économie – est en suspens. Préparez-vous à des temps difficiles.
Imaginez à quel point il est difficile aujourd’hui, pour un propriétaire d’entreprise, de prévoir l’avenir. Il ne peut même pas savoir s’il pourra rester ouvert dans deux semaines, ou dans un mois.
Les politiciens ainsi que leurs conseillers non élus (et irresponsables) continuent en effet d’affirmer qu’ils pourraient à tout moment ordonner une fermeture des entreprises ou imposer de nouvelles restrictions sur des pans entiers de l’économie.
L’incertitude ainsi induite est immense. Réfléchissez par exemple aux situations suivantes :
A cause du moratoire sur les expulsions qui a été mis en place dans de nombreuses villes américaines, les locataires qui ne peuvent plus payer leur loyer — notamment en raison du confinement imposé par le gouvernement — peuvent rester indéfiniment dans leur logement. Les propriétaires n’ont donc aucun moyen de savoir quand ils pourront de nouveau percevoir des loyers auprès de locataires solvables.
Pendant ce temps-là, les soins médicaux « facultatifs », tels que les soins dentaires et ophtalmologiques, ont été jugés « non essentiels » par les bureaucrates et les gouverneurs de nombreux Etats US. Ces cabinets médicaux doivent donc rester fermés et ne génèrent quasiment aucun chiffre d’affaires.
Bien sûr, les restaurants ne sont pas autorisés à ouvrir leurs portes, excepté pour proposer un service de vente à emporter (malgré le fait que ces établissements doivent continuer de payer le loyer de leur salle de restauration).
Même au-delà de l’horizon immédiat, les entrepreneurs n’ont aucun moyen de pouvoir planifier l’avenir de leur entreprise. Si les entreprises sont autorisées à reprendre leurs activités pendant l’été, il existe toujours un risque que les politiciens décident par la suite de les fermer de nouveau, chaque fois qu’ils estimeront que le risque de propagation d’un virus justifiera un nouveau « confinement ».
Certains affirment même que cela pourrait durer pendant plusieurs années.
Il faudrait être incroyablement naïf et profondément ignorant de la façon dont les entreprises fonctionnent pour penser que l’investissement ainsi que les activités commerciales et entrepreneuriales se poursuivraient normalement dans de telles conditions.
En réalité, la menace permanente d’un nouveau confinement imposé par le gouvernement qui pèse sur de nombreux propriétaires et créateurs d’entreprises implique qu’ils seront nettement moins incités et en capacité d’investir dans des entreprises, d’offrir des produits et services ou encore d’embaucher.
Le problème de l’incertitude politique
Ce problème porte un nom : l’incertitude politique. L’historien de l’économie Robert Higgs l’a défini comme étant « un manque généralisé de confiance parmi les investisseurs dans leur capacité à pouvoir anticiper dans quelle mesure les actions futures du gouvernement pourraient porter atteinte à leurs droits de propriété privé ».
Bien sûr, défini au sens large, « l’investissement » n’englobe pas uniquement les sommes allouées par les épargnants dans des fonds communs de placement ou dans des obligations municipales.
Le terme « d’investisseur » englobe l’ensemble des personnes qui réalisent l’acquisition et gèrent des immeubles résidentiels. Cela inclut les médecins et les dentistes qui consacrent des quantités considérables de temps et d’argent dans leur cabinet privé. Cela inclut également tous ceux qui prennent le risque d’investir leurs économies de toute une vie pour démarrer leur propre restaurant ou un nouveau bar.
Comme l’a démontré Higgs, lorsque l’environnement réglementaire et le droit de propriété peuvent connaître des changements aussi radicaux de façon aussi rapide, cela entraîne un ralentissement de la croissance économique ainsi qu’un prolongement et une aggravation des périodes de dépression.
Plus spécifiquement, Higgs a démontré que l’incertitude politique était un facteur majeur expliquant que la Grande dépression se soit poursuivie sur une période aussi longue et ait été aussi difficile. Les changements nombreux et profonds du régime légal réalisés par l’administration Roosevelt — au travers de nouvelles taxes, réglementations et lois relatives au droit du travail — ont largement aggravé la Grande dépression.
Higgs explique l’impact des nombreuses interventions de l’Etat durant cette dépression :
« L’administration Roosevelt ‘a brusquement et radicalement modifié le cadre institutionnel dans lequel les entreprises privées prenaient des décisions, à plusieurs reprises et non pas qu’une seule fois’ […] avec pour conséquence un accroissement de l’incertitude politique et le retardement de la reprise économique. »
Nous verrons dès demain que les conséquences ne s’arrêtent pas là…
2 commentaires
Retraité de 75 ans du secteur des Assurances (cadre commercial), je m’intéresse à mon petit niveau, depuis près de quinze ans à l’économie, la géopolitique, le monde de la finance… J’ai lu énormément. Les Publications AGORA m’ont beaucoup appris, ainsi que des économistes et experts avisés concernant tout ceci mais également sur les marchés et agences de notation, le système monétaire. J’ai assez vite compris ce que vous annoncez et j’en ai averti mes proches (famille, amis) et de bons copains, dès l’après crise des subprimes. Peu m’ont pris au sérieux. Je ne comprends pas tous ces moutons ! En attendant, tous allons payer pour les malversations de tous ces manipulateurs, joueurs ….Et dire que Sarkozy (pour ne parler que de la France) a décidé de renflouer les banques (d’affaires/d’investissements) que j’ai appelées depuis les « banksters », avec notre épargne, nos impôts…..ça s’appelle la privatisation des gains mais la socialisation des pertes ! Une cohorte de SALAUDS
La ruine des entreprises, nations et citoyens est programmée, actée dans les faits.
J’attends de lire avec intérêt votre seconde partie pour avoir une meilleure vision de votre perception de cette ruine commanditée par les pseudo-élites qui prétendent nous gouverner et démontrer leurs crimes contre l’Humanité, ahurie de voir et de prendre conscience, que nous ne sommes pour ces prédateurs que des gens qui ne sont rien, comme l’a si bien exprimé, Emmanuel Macron, Président de la République française, détruite par ses prédécesseurs comme Nicolas Sarkozy et François Hollande.
La République est morte ! La Démocratie dite représentative nous ayant démontré ses limites, son obsolescence et son caractère dangereux si bien appliqué par les politiques et les hauts fonctionnaires de notre nation, qui oeuvrent à leurs seuls intérêts et profit.
La crise est aussi le moment d’opportunités que nous avons en main pour transformer, transmuter nos sociétés en une nouvelle forme, une nouvelle Civilisation et économie que j’appelle l’économie et la Civilisation de la Conscience. C’est à nous et avec l’aide des jeunes générations et le savoir/savoir-faire/savoir-être de nos seniors que nous pouvons, que nous devons bâtir un monde viable pour tous.
Ne rien attendre des gouvernements, qui ont magnifiquement démontrés leur incapacité et aptitude à anticiper et gérer les événements et la situation présente (en laissant faire le « marché » et « l’économie de profit à outrance » comme la pire des solutions pour toutes les parties prenantes, nous imposent désormais de co-créer ensemble la Véritable Démocratie Citoyen et de revoir de fond en comble tous les postulats sur lesquels étaient fondés notre société et économie. Cela fera du travail pour les 50 prochaines années, pour rebâtir sur d’autres fondements, la société humaine.
J ‘aurai donc plaisir à vous lire, lire vos propositions concrètes et celles de vos rédacteurs et de vos lectrices et lecteurs, voire de les rencontrer, afin d’oeuvrer ensemble, grâce à notre intelligence individuelle et collectives aux solutions que nous devons créer, expérimenter et pérenniser pour créer et développer un nouveau projet collectif, un nouvel élan, une ambition éthique et citoyenne, tant pour nos générations actuelles que pour les générations futures. C’est de notre responsabilité, au sens de capacité à répondre à la problématique qui nous est posée !
Qu’il en soit ainsi !