Les dirigeants populistes arrivent au pouvoir en promettant de voler les riches. Puis ils deviennent riches et les ennuis commencent.
Nous vivons une ère de rêves brisés.
La révolution bolivarienne n’est que l’un d’entre eux.
Lorsque nous vous avons quitté la semaine dernière, il semblait que le gouvernement du Venezuela luttait pour sa vie.
L’économie vénézuélienne tombe en ruines, avec une inflation à 1 300 000% et un exode de masse. Un rival politique du président Nicolás Maduro s’est auto-proclamé président légitime — il a été quasi-immédiatement reconnu par les Etats-Unis.
Cela a provoqué une contre-manœuvre de la part de Maduro, qui a donné aux diplomates américains 72 heures pour quitter la ville. Cela a également engendré une démonstration de force et de solidarité de la part de l’armée du pays — qui a proclamé sa loyauté éternelle à Maduro.
Les militaires resteront du côté de Maduro jusqu’au bout… ou jusqu’à ce qu’ils changent d’avis, selon ce qui se produira en premier.
Les plus hauts gradés se sont enrichis grâce au gouvernement de Maduro ; ils perçoivent une part des revenus pétroliers… mais aussi, selon certains, des gains illégaux dus à la drogue.
Les sangsues, les dictateurs et le Deep State n’abandonnent pas facilement. Ils doivent leur pouvoir, leur argent et leur statut aux incompétents qui gèrent actuellement le pays. Ils ne resteront pas les bras croisés pendant qu’un autre groupe d’incompétents les dépouillent.
Nous y reviendrons dans un instant… pour tenter de relier quelques points sordides…
Du Venezuela au Nicaragua
Avant cela, un rapide point sur notre emploi du temps. Notre agréable séjour aux Etats-Unis parmi famille et amis a pris fin. Nous sommes en route pour la Floride et le Nicaragua.
Ce dernier a son propre rêve brisé, le gouvernement Ortega se cramponnant au pouvoir malgré une vaste opposition. Le pays n’a pas d’inflation galopante, en revanche.
Curieusement, c’est une tentative de protéger la devise et l’économie qui a déclenché le cycle de mécontentement actuel. Les autorités nicaraguayennes ont augmenté les impôts !
Ou, pour être plus précis, elles ont augmenté les contributions au système de Sécurité sociale afin de lui éviter la faillite.
Cela prouve quelque chose… mais nous ne savons pas précisément quoi.
Nous vous donnerons des nouvelles du Nicaragua lorsque nous y serons. Le pays a la plus belle côte maritime — et certains des gens les plus amicaux — au monde.
Nous avons investi des millions… et près d’un quart de siècle… pour y développer une enclave côtière, contribuant à en faire un lieu de vie confortable, moderne et agréable. Il serait dommage que tout s’effondre.
Mais nous n’avons pas la prétention de contrôler les événements. Nous ne faisons qu’observer… attendre… et tenter de comprendre. C’est pour cela que nous surveillons avec beaucoup d’intérêt ce qui se déroule au Venezuela. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un système d’argent factice obtenir ce qu’il mérite !
Méfiez-vous de la fausse monnaie
On avait là un pays riche… le quatrième pays le plus riche au monde en 1950. A présent, il est au bord du chaos, de la guerre civile et de la famine. Comment est-ce arrivé ?
Les Vénézuéliens sont-ils idiots ? Paresseux ? Pourquoi ont-ils laissé un politicien insensé ruiner le pays ?
M. Chávez, de son vivant, était un homme vif, intelligent et charmant, avec quelques idées loufoques… comme sa conviction que l’homme n’a jamais été sur la Lune… et que les attentats du 11 septembre 2001 avaient été commandités par les Etats-Unis (un point de vue partagé par pas mal de monde des deux côtés du Rio Grande).
Mais il n’était ni fou ni idiot.
Quant au reste des Vénézuéliens, les quelques-uns que nous connaissons personnellement sont parmi les personnes les plus intelligentes, les mieux éduquées et les plus industrieuses que nous ayons jamais rencontrées. A présent, ils vivent en Espagne ou à Miami… forcés de fuir Caracas pour éviter soit la politique soit la pauvreté.
Alors que se passe-t-il ? Et que pouvons-nous en apprendre ?
Commençons par la fin : méfiez-vous de la fausse monnaie. Premièrement, elle fausse les prix, trompe les investisseurs et réduit la production.
Deuxièmement, en la partageant entre eux et leurs compères, les initiés l’utilisent pour transférer la richesse, qui passe de ceux qui la gagnent à ceux qui la volent.
Troisièmement, la fausse monnaie finance l’expansion du gouvernement lui-même — détournant de plus en plus de ressources réelles vers des activités gouvernementales improductives.
Enfin, lorsqu’une crise se produit, la propriété reste… les entreprises survivent ou non… et le véritable argent garde sa valeur. La fausse monnaie, en revanche, ne vaut plus rien.
[NDLR : En Europe aussi, beaucoup de fausse monnaie a été émise et il serait prudent de vous couvrir contre une baisse de l’euro avec de l’or… mais pas n’importe lequel ! Choisissez ces pièces avec un statut bien particulier qui leur confère une fiscalité douce : tous les détails sont ici.]
Quand les populistes deviennent les riches
Quasiment tous les pays d’Amérique latine ont un profil démographique similaire : généralement, il y a un large fossé entre les riches et les pauvres. Ce gouffre n’est pas seulement financier. Il est racial et social.
Les classes supérieures sont généralement plus « européennes » que les masses. C’est évidemment une source de tension — et de sottises.
Les dirigeants « populistes », comme Fidel Castro à Cuba, Evo Morales en Bolivie, Daniel Ortega au Nicaragua et même Juan Perón en Argentine… visent le fond du gouffre.
Ils s’adressent aux pauvres et aux classes moyennes et les utilisent pour obtenir le contrôle du gouvernement. Ensuite, ils les récompensent en leur accordant des logements gratuits, de l’alimentation gratuite, de l’éducation gratuite, des soins de santé gratuits ou du carburant subventionné. Les gros bonnets, de leur côté, obtiennent contrats, pots-de-vin et profits.
Le dirigeant populiste commence par arriver au pouvoir en promettant de voler les riches. Mais après quelques années, lui et ses amis sont les riches. Quant aux autres grosses fortunes, soit elles les ont rejoints, soit elles ont fui le pays.
Le gouvernement se tourne alors vers le crédit. Mais qui irait prêter de l’argent à un gouvernement socialiste d’Amérique latine ? La plupart des pays sont protégés, la plupart du temps, par leur propre pauvreté. Ils ne peuvent pas se permettre trop de largesses.
Le Venezuela, en revanche, avait quelque chose que les autres pays n’avaient pas : un nantissement.
Le Venezuela flotte sur un océan de pétrole. C’était le cinquième plus gros exportateur de pétrole en 2000. Le prix n’était que de 30 $ le baril, mais le pétrole représentait 85% des exportations du pays. Sur les sept années qui suivirent, le pays profita d’une aubaine sans précédent, le prix du pétrole étant multiplié par cinq.
Puis — un choix particulièrement stupide — Chávez mit un professeur gauchiste en charge de l’industrie pétrolière. Et en 2015, le prix du pétrole s’effondra.
A présent, le rêve est brisé. Chávez est parti. Maduro sera peut-être bientôt parti lui aussi. Ce n’est peut-être pas la fin de la révolution bolivarienne… mais elle ne tardera sans doute pas.
14 commentaires
Monsieur Bill Bonner, je me pose des questions sur la valeur de vos deux articles sur le Venezuela. J’ai l’impression que vous faites tout pour ignorer le principal en vous perdant dans des justifications absconses sur le « pourquoi et le comment » de l’économie du pays. Essayez de moins voyager, votre empreinte carbone vous dira merci. Et appronfondissez les problèmes de l’Amérique Centrale et du Sud qui dépendent directement depuis la guerre hispano américaine d’avril à août 1898, départ de la colonisation des « autres » par cet état dit « démocratique », mais vachement tourner vers la spoliation des ressources ne lui appartenant pas. A la fin du XXe siècle, les Etats-Unis ont eu recours à la force militaire à l’étranger plus de deux cents fois! Je me suis arrêté à 50 le changement de « régime » fait par cet état voyou depuis le début du XXe siècle. Pourquoi vous ne le mentionnez pas?
Contrairement à la Russie, les médias des Etats-Unis et de l’Occident ne sont que des reportages sans fin sur le prochain «régime barbare», la «dictature corrompue», les «marches de millions», les «atrocités du pouvoir» et les blessés. Les médias occidentaux ont rivalisé entre eux au sujet de la crise économique, des étagères vides et de la famine, de nombreux assassinats politiques même parmi les autorités, mais les véritables causes des événements au Venezuela sont rarement mentionnées. Et le fait est que le Venezuela a menacé l’ensemble du système d’hégémonie politique et économique mondiale dirigé par les Etats-Unis. L’exemple du Venezuela incite le reste de l’Amérique latine à se battre, ce qui menace toute la structure de la domination néocoloniale. Par conséquent, l’objectif du coup d’Etat mené par les Etats-Unis est de transformer le Venezuela en un Etat voyou, de renverser le pouvoir… au pouvoir.
Vous parlez sans cesse « d’état profond » mais vous scotomisez volontairement(?) ce que cet état de VOTRE pays fait en dehors des Etats-Unis: Comme on pouvait s’y attendre, outre ses tentatives de déstabilisation du Venezuela, Washington a, de toutes ses forces, attaqué le petit Etat voisin et peu connu de la Guyane dans le monde, avec sa capitale Georgetown. Dans son entretien, le président Maduro a évoqué l’histoire de la région, les relations naissantes entre les pays, les actions de Washington et ExxonMobil pour corrompre les élites guyanaises et le financement direct de la campagne de 2015 du président guyanais , David Granger . Le Département d’Etat et ExxonMobil ont naturellement réfuté ces informations, mais le journal américain Huffington Post dans l’article «Conflit: Tillerson écrira des règles pour la Guyana concernant la société pétrolière Exxon» a pleinement confirmé les faits exposés dans cette interview. L’article, en particulier, indique que les accords avec le Guyana sur la répartition des bénéfices, les normes environnementales et même la formation du gouvernement nécessaire sont écrits sous la dictée de la sous-secrétaire d’État Hillary Clinton .
Oui, la corruption fait partie des outils du nécolonialisme anglosaxon depuis 500 ans! C’est même l’outil principal. Si les Etats-Unis réussissent à faire un coup d’Etat au Venezuela, ils pourront contrôler près de 85% du pétrole de l’OPEP, isoler les exportations et contrôler les prix de l’Iran et de la Russie et placer la Chine dans une position difficile et dépendante du principal consommateur de pétrole. Fait révélateur, les intérêts de la Chine et de la Russie au Venezuela ne se chevauchent pratiquement pas, mais au contraire se complètent. Jusqu’à récemment, le pétrole vénézuélien ne s’intéressait pas à la Russie qui s’occupait d’un autre secteur important de l’économie – le commerce des armes modernes et des systèmes de haute technologie. Selon Rostec, le coût des contrats d’armement s’élève à 12 milliards de dollars, faisant du Venezuela le plus gros acheteur d’armes russes en Amérique latine.
C’est donc la possibilité d’une frappe sur la Chine et la Russie qui détermine le désir de Washington de renverser le gouvernement légitime du Venezuela et de plonger le pays dans le chaos, à l’instar du gouvernement libyen. Les Etats-Unis, par le biais du National Endowment for Democracy NED et de l’Agence de développement international de l’USAID, consacrent des millions de dollars à l’organisation d’une révolution des couleurs, d’un coup d’état armé et du renversement du président Maduro. Ce n’est pas nouveau, les Etats-unis considérant le Vénézuela comme leur possession depuis lacdécouverte d leur pétrole. Mieux importer du pétrole près de chez soi que loin de chez soi comme en Arabie Saoudite, n’est-ce pas?
Malgré les difficultés économiques causées par l’agression américaine, pour Donald Trump et Rex Tillerson, en cas d’échec du prochain Maidan, il existe une solution: l’agression militaire directe, qui rapprochera sans aucun doute le peuple vénézuélien… contre l’agression américaine. En outre, le Venezuela n’est pas la Libye ni la Syrie, il dispose de l’armée la plus efficace d’Amérique latine, armée d’armes modernes russes, ainsi que d’alliés très intéressés – la Russie et la Chine.
Aujourd’hui je lis un article sur le comportement mafieux de la « perfide Albion » que vous visitez souvent(?): Le président par intérim vénézuélien auto-proclamé, Juan Guaido, a salué le refus déclaré de la Banque d’Angleterre d’autoriser Caracas à rapatrier des lingots d’or d’une valeur de 1,2 milliard de dollars, qualifiant cette opération de « protection des actifs ».
Caracas mène une bataille perdue pour récupérer son or du Royaume-Uni depuis la fin de l’année dernière. La Banque d’Angleterre a refusé à plusieurs reprises ses demandes de rapatriement, selon les médias. La semaine dernière, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, s’est associé aux alliés des Etats-Unis pour soutenir Juan Guaido, le qualifiant de « la bonne personne pour faire avancer le Venezuela » et rendant le retour de l’or du Venezuela d’autant plus improbable. Comme au bon moment, Guaido a salué la décision de Londres de ne pas retourner l’or…
La pratique consistant à geler ou à saisir les avoirs de pays qui se trouvent du mauvais côté des décideurs politiques et des intérêts financiers américains et européens est tout sauf nouvelle. Un examen de 1992 des Etats-Unis les commandes de gel des avoirs extraterritoriaux par le juriste Rachel Gerstenhaber a raconté bien plus d’une douzaine de cas du gel des Etats-Unis ou la confiscation des avoirs des pays, y compris les gens de l’Irak, le Panama, la Libye, l’Iran, le Vietnam du Sud, Cuba, le Nicaragua et une foule des anciens Etats du bloc de l’Est. La liste n’inclut pas les initiatives similaires d’alliés américains en Europe occidentale, qui ont également privé des pays de dizaines de milliards de dollars d’actifs souverains. Par souci de brièveté, Sputnik se concentre sur trois cas de ce type.
Et après cela vous nous parlez de mauvaise gestion des actifs du Venezuela par les gouvernants actuels? Bon sang, ouvrez les yeux. Qui est le vrai dictateur et le vrai semeur de zizanie, dites-moi avec des preuves concrètes. Réfléchissez avant d’écrire des énormités. Ou lisez la presse non « mainstream » ou allez sur le terrain non pas comme touriste ou homme d’affaires mais comme simple citoyen curieux de connaître les vrais problèmes. Merci.
@Amora : comme souvent, vos écrits sont tout aussi contestables que ceux que vous dénoncez. Vous être un expert du Venezuela ? vous y vivez ? vous avez peut être participé à la révolution Bolivarienne ?
Les Etats Unis sont responsables des 2.3 Millions de vénézuéliens qui fuient leur pays depuis 3 ans, et pas le gouvernement de ce même pays ? Réfléchissez avant d’écrire des énormités…
Léovigilde, à votre question: « Les Etats Unis sont responsables des 2.3 Millions de vénézuéliens qui fuient leur pays depuis 3 ans, et pas le gouvernement de ce même pays ? » la réponse est oui. Le reste ne nécessite aucune réponse, mais démontre le réflexe naturel des coupables qui dénigrent quand ils n’ont ps d’arguments à étaler.
Parlez-moi, au passage, des 800 hommes des Forces spéciales US, appelées SCEAU qui participaient à des opérations militaires avec la Colombie et le Brésil(déjà sous Temer) sur territoire vénézuélien. Cette opération militaire conjointe, portait le nom de code « America Unida » (Amérique Unie), et coïncidait avec la tenue d’élections des gouverneurs des provinces vénézuéliennes en novembre 2017. Le 10 septembre 2018, le New York Times révélait que des militaires vénézuéliens dissidents préparant une tentative de coup d’Etat – qui a échoué – avaient rencontré des fonctionnaires états-uniens. Les conspirateurs sont tous impliqués dans le narcotrafic colombien. Tout ce qui se passe actuellement était prévu par Pence dès les dernières élections controversées de Maduro(par les Etats-Unis qui ont semé la zizanie depuis bien avant Chavez; car les gouvernements précédents vivaient dans une misère noire, info jamais relayée par les médias à la botte de l’Empire ) où la décision de changer le régime de l’extérieur était prise. Les 800 mercenaires américains présents sur territoire vénézuelien depuis 2017 le confirment et forment les paramilitaires colombiens et brésiliens pour un conflit proxy. Parlez-moi de la séquestration de l’or vénézuélien totalement contraire au droit international. Parlez-moi de la séquestration et du vol de tous les actifs vénézuéliens par les Etats-Unis et ensuite dites-moi comment un pays sans actifs peut-il faire fonctionner une économie d’un pays ?
@Amora : le complotisme à la Mélanchon c’est rigolo 5 mn, mais les décisions de Chavez puis de Maduro sont des décisions de modèles politique et sociétal qui leur appartiennent. En 1998, juste avant l’arrivée d’Hugo Chavez au pouvoir, le pétrole représentait 74% des exportations du pays contre environ 95% de nos jours. Les revenus du pétrole ont été accaparés par une nouvelle bourgeoisie issue de la révolution bolivarienne, les boliburgueses. Une partie a servi à financer une ambitieuse politique sociale, les misiones bolivarianas, qui a permis de sortir de 2003 à 2010 un pan important de la population de la pauvreté, et que personne ne remet en cause aujourd’hui. Cependant, ces missions ne sont plus en mesure de fonctionner correctement à cause de la dégradation économique et de la chute prolongée et durable du prix du baril de pétrole. Un violent retour en arrière est en train de s’opérer. La baisse du taux de pauvreté n’est désormais plus qu’un lointain souvenir…
Et si je vous dis que les expropriations réalisées sans plan concerté de développement économique ont fait fuir les investisseurs étrangers dont les capitaux étaient cruciaux pour le tissu industriel vénézuélien.
En exploitant la manne du pétrole pour servir son idéal marxiste, l’état vénézuélien ne s’est pas préparé à un retournement potentiel des marchés du pétrole, ce qui est arrivé… Merci qui ???
Comment un pays sans actifs peut il faire fonctionner une économie d’un pays ? vous me faîtes bien rire ! une fois que la gestion opaque et corrompue d’une quasi didacture à ruiner le pays, c’est un peu facile d’aller chercher la responsabilité des autres !
La réalité, c’est que les actifs d’un pays, c’est d’abord son peuple, sa compétence si l’on ne veut pas dire « compétitivité », sa créativité si l’on ne veut pas dire « innovation », son efficacité si l’on ne veut pas dire « productivité », sa culture si l’on ne veut pas dire « intelligence ».
Au lieu de soutenir les talents qui font réussir l’économie pour ensuite distribuer les richesses créées, les Chavez-Maduro ont éliminé ses forces « libertaires » et « capitaliste » en distribuant ce capital.
Aujourd’hui, il n’y a plus rien à distribuer, les talents sont partis, la liberté n’existe plus, et les responsables accusent les autres, bien pratique !
Le
Léovigilede,
C’est bien de me servir l’éternelle sauce médiatique et idéologique du « libéralisme c’est bien » et tout le reste c’est « très mal », mais cela ne fonctionne pas ainsi dans les chaumières les plus modestes qui se moquent éperdument de l’idéologie libertarienne ou démocratique ou communisme ou bolivarienne. Ces chaumières-là veulent juste avoir de quoi manger, avoir un travail, se soigner et s’abriter tous les jours.
Pour comprendre les causes de l’actualité, vous devez vous souvenir de l’histoire du Venezuela au cours des 50 dernières années. Revenons aux années 80. Les analystes aiment montrer des photos idylliques du Venezuela avant Chavez, bien que les problèmes futurs du pays aient été posés précisément à cette époque.
Des années d’intervention de plus en plus marquées dans l’économie ont conduit à cette situation lorsque l’Etat sur le seuil du premier monde est devenu un pays en développement de niveau moyen et que la récession a créé un environnement nutritif dans lequel un type comme Chavez ne pouvait que se révéler. C’est la même chose qui s’est passé pour Cuba avec Castro ou d’autres pays d’Amérique latine(cf. mon premier commentaire… que vous ne voulez pas voir ou comprendre).
Pour trouver la cause de la longue récession au Venezuela, vous devez comprendre l’origine de sa prospérité antérieure. Avant la découverte du premier champ pétrolifère, le 15 avril 1914, le Venezuela était une république bananière politiquement instable – elle découlait de son passé colonial et n’avait pas changé depuis son indépendance de l’Espagne. Malgré leur indépendance, les méthodes de gestion sont restées les mêmes – le mercantilisme et la réglementation économique façon coloniale ont prospéré. Le pétrole, apparu dans l’arène au début du XXe siècle, a tout changé. Une aristocratie agraire puissante a commencé à envahir la classe industrielle, qui cherchait à ouvrir les marchés du pétrole au développement international et aux investissements étrangers. Ainsi, pour la première fois de son histoire, le Venezuela s’est doté d’une économie de marché relativement libérale et libre.
Entre les années 1910 et les années 1930, le dictateur( et non un démocrate…) Juan Vicente Gomez a renforcé l’état vénézuélien et modernisé le marigot néocolonial, permettant aux acteurs locaux et étrangers d’exploiter librement les champs de pétrole récemment découverts. Ce fut le moteur de la croissance économique et, en 1950, le Venezuela était l’un des pays les plus prospères d’Amérique latine. Dans les années 1950, le général Marcos Pérez Jimenez(un autre dictateur…) a poursuivi l’affaire Gomez. Pour cette période, le sommet du développement économique du Venezuela – le PIB par habitant s’est classé au quatrième rang mondial.
La prospérité du pays entre les années 1920 et 1970 ne peut être expliquée que partiellement par le pétrole. L’économie était relativement libre, les politiques d’immigration qui ont permis aux travailleurs italiens, portugais et espagnols d’attirer et de s’assimiler, ainsi que des droits de propriété solides – qui ont tous contribué à une croissance économique sans précédent des années 1940 aux années 1970. Au plus fort de la prospérité économique, le pays était sous le règne du dictateur militaire Marcos Perez Jimenez. Ce régime, à l’instar du régime précédent de Gomez, se distinguait par son penchant pour la répression politique à grande échelle! Ben oui. Sous Jimenez, la structure capitaliste du Venezuela est restée pratiquement inchangée, mais l’Etat a progressivement élargi son rôle, pénétrant dans des «zones stratégiques» comme la sidérurgie.
Le régime(eh oui, terme réservé aux méchants selon la doxa occidentale…) de Perez Jimenez était ouvert aux investissements étrangers, les prix dans la plupart des secteurs de l’économie étaient libres de se former et la transition vers un Etat social n’avait pas pas du tout commencé. En dépit de la prospérité économique des années 1950, la répression a suscité le mécontentement social(on se demande bien pourquoi puisque tout semblait si parfait…), en particulier parmi les militants de gauche évidemment, cette pensée ne faisant pas partie du catalogue des idées dites « libérales »! Le tournant est survenu en 1958, quand ils ont mené avec succès un coup d’Etat avec l’armée, renversant Perez Jimenez. Après le coup d’Etat de 1958, l’officier de marine Wolfgang Larrasabal a assumé la présidence pendant un court laps de temps, avant les élections générales tenues cette année-là. Ils ont été vaincus par le célèbre dirigeant de l’orientation sociale-démocrate Romulo Betancourt, président de 1959 à 1964. Le nom vous rappelle-t-il quelqu’un? 😉
La Quatrième République a été créée sous l’administration de Betancourt. Ce sera la plus longue période de gouvernement « démocratique » (autre terme de la doxa bien pensante occidentale…) du pays. En 1961, une constitution a été adoptée qui divisait le gouvernement en trois branches – l’exécutif, le législatif et le judiciaire – et instaurait un rôle actif pour le gouvernement en matière économique. Cette structure politique a été consolidée par le «pacte Punto-Fiho» – un accord sur le régime bipartisan entre deux partis politiques («Action démocratique» et «Démocrates chrétiens»), qui est devenu la base du système social-démocrate et des transferts de pouvoir entre eux. La mode dans le monde occidentale étant, à cette époque, la sociale démocratie avec une touche chrétienne évidemment!
La catastrophe actuelle au Venezuela ne s’est pas produite en un jour. Elle faisait partie d’un effondrement économique et institutionnel prolongé qui a commencé il y a plusieurs décennies. Lorsque le pays est revenu à la « démocratie » en 1958, il semblait qu’une période de prospérité sans précédent et de stabilité politique était à venir. Que nenni!L’expérience démocratique au Venezuela était vouée à l’échec et, pour le comprendre, il suffit de regarder la biographie de son auteur, Romulo Betancourt. Betancourt était un ancien communiste qui avait rejeté les conceptions marxistes en faveur d’une approche plus progressive de l’établissement du socialisme (un peu ce qui se passe ne France actuellement depuis Mitterand…). Cependant, malgré cette transformation sociale-démocrate, Betancourt pensait toujours que la clé du succès était une intervention active de l’Etat dans l’économie.
Betancourt appartenait à une génération d’intellectuels et de militants étudiants qui cherchaient à nationaliser complètement le secteur pétrolier du Venezuela et à utiliser la rente pétrolière pour créer une sorte d’état social. Ces politiciens étaient fermement convaincus que pour que le Venezuela devienne un pays véritablement indépendant et se libère de l’influence des étrangers( les américains et les britanniques évidemment…), le gouvernement devait contrôler pleinement la production de pétrole.
Il était supposé que, par le biais de l’industrie pétrolière nationalisée, il serait possible de subventionner l’essence, d’introduire une éducation gratuite à tous les niveaux, des soins de santé gratuits et un large éventail d’autres services publics. Cette rhétorique a attiré les classes inférieures et moyennes, qui ont été pendant de nombreuses années le pilier du parti Betancourt, Acción Democrática. Une telle vision suppose que le gouvernement contrôle l’économie par le biais d’une planification centrale. L’industrie pétrolière est contrôlée par l’Etat. Le gouvernement Betancourt a sensiblement augmenté les impôts – le taux d’imposition sur le revenu a triplé à 36%. Il s’agissait d’une mesure destinée à remplir le budget vide en raison de dépenses sociales incontrôlées – le déficit croissant deviendrait un compagnon indispensable du Venezuela jusqu’à Chavez.
La nationalisation du pétrole a délié les mains des politiciens et Peres a profité de ce pouvoir et a commencé à financer généreusement des programmes sociaux appréciés par une grande partie de la population. La vie au-dessus de ses moyens a donc été soutenue par l’électorat et le niveau croissant de la dette extérieure et publique est devenu la norme pour les finances vénézuéliennes. A ce stade, l’économie vénézuélienne est devenue très politisée. Les périodes du boom pétrolier ont été caractérisées par l’afflux de pétrodollars(donc les USA…), que l’Etat a utilisés pour des projets de construction à grande échelle et des programmes sociaux afin d’apaiser la population. En fait, au cours de ces périodes, le bien-être du pays n’a pas augmenté, car le gouvernement a redistribué le loyer en fonction des caprices des dirigeants(corrompus par la doctrine occidentale classique anglosaxonne; ce que je disais: la corruption étant l’arme principale du pouvoir colonial ou néoclonial), usurpant les fonctions traditionnellement assumées par la société civile et des entités économiques privées. Dans une situation où les affaires sont contrôlées par des politiciens et des responsables, la prise de décision est basée sur les intérêts des partis et de l’Etat, et non sur l’efficacité et les préférences des consommateurs. Ainsi, bien que la nationalisation de l’industrie pétrolière n’ait pas entraîné de crise économique immédiate, elle a jeté les bases institutionnelles d’un déclin qui se manifesterait déjà dans les années 80 et 90.
En 1988, Carlos Andres Pérez a été élu président, promettant de ne pas suivre le consensus de Washington et la politique monétaire du Fonds monétaire international, mais il a commencé à introduire le modèle néolibéral soutenu par les Etats-Unis et le FMI, qui a provoqué le mécontentement des citoyens(faits référencés et connus). Perez a annoncé une réduction des dépenses sociales et ordonné la répression brutale des manifestations de masse (faits connus mais jamais rappelés).
Rappel: Qu’est-ce le Consensus de Washington? Le Consensus de Washington à la fin du XXe siècle a été recommandé par la direction du FMI et de la Banque mondiale pour une utilisation dans les pays en crise financière et économique. L’économiste anglais John Williamson a formulé le consensus de Washington en 1989(chute du mur de Berlin) en tant qu’ensemble de règles de politique économique pour les pays d’Amérique latine. Le document était destiné à marquer le départ de ces pays du modèle de commandement du développement économique des années 1960-1970 et leur acceptation des principes de politique économique communs aux pays les plus développés. En clair, faites ce que je dis! Selon Williamson, il s’agissait des principes qui reflétaient la position commune de l’administration américaine, des principales organisations financières internationales – le FMI et la Banque mondiale , ainsi que des principaux groupes de réflexion américains. Leur siège était situé à Washington – d’où le terme «consensus de Washington». Demandez aux ex pays soviétiques sur les bienfaits du colonialisme par le « consensus de Washington »… La privatisation à outrance(Thatcher, Reagan), donc le néocolonialisme à outrance.
Dans les années 80 et 90, le taux de criminalité en Amérique latine a augmenté régulièrement(la criminalité et le chaos social étant la deuxième arme après la corruption du néoclonialisme). Le nombre d’homicides par habitant en Colombie, en El Salvador, au Venezuela et au Brésil était supérieur à la moyenne régionale. Au cours des quatre années qui se sont écoulées depuis le début du règne de Chavez, le taux d’homicides a augmenté pour atteindre 44 pour 100’000 habitants, ce qui est également associé aux tensions politiques dans le pays. En 2011, le nombre d’enlèvements avait été multiplié par 20 par rapport à 1999. La raison en est une réforme de la justice pénale, au cours de laquelle des milliers de «prisonniers politiques» ont été graciés, qui ont décidé que les autorités n’intercéderaient pas pour les citoyens fortunés, et l’activité criminelle de groupes colombiens. Selon les défenseurs des droits de l’homme, les prisonniers ont facilement pu acquérir des armes, des drogues et de l’alcool. En 2007, l’Etat avait cessé de tenir des statistiques sur les crimes. Selon diverses estimations, le nombre de meurtres par habitant aurait été multiplié par trois, voire par quatre. La plupart d’entre eux se sont produits dans des bidonvilles métropolitains densément peuplés. En 2010, Caracas affichait le taux d’homicides le plus élevé au monde. Evidemment chez les plus démunis(les pauvres ou mieux les « sans dents » pour mieux comprendre), les nantis étant miraculesment épargnés par ce phénomène!
En décembre 1998, Chavez a proclamé son objectif «de détruire la corruption au pouvoir», mais son importance au cours de son règne n’a fait que s’accroître du fait de l’impunité des fonctionnaires. Ce fut un échec à cause des pressions extérieures et des complots incessants.
Pour le pétrole, le président de PDVSA et ministre du Pétrole, Manuel Quevedo, vient de rejeter les sanctions imposées par les Etats-Unis sur les actifs de Citgo, une filiale américaine du géant du pétrole et du gaz vénézuélien PDVSA, comme un « vol » commis à l’aide de l’opposition vénézuélienne « . Les Etats-Unis ont de nouveau tenté d’étouffer le Venezuela, riche en pétrole et en argent, après avoir imposé des sanctions à l’encontre de la compagnie pétrolière publique PDVSA. En 1976, sous la présidence de Carlos Andres Perez, l’industrie pétrolière a été officiellement nationalisée et toutes les sociétés étrangères ont été remplacées par des sociétés vénézuéliennes, qui ont ensuite été absorbées par le nouveau Petróleos de Venezuela (PDVSA). En 25 ans, la société d’Etat est devenue la plus grande entreprise pétrolière et gazière de la région et a dominé l’industrie du pays d’Amérique latine, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde. Une fois que Hugo Chavez a pris ses fonctions en 1999, il a renforcé le contrôle de l’industrie pétrolière, en se concentrant principalement sur le respect de la réglementation de l’OPEP. La politique du président de l’époque a entraîné une flambée des prix du pétrole. Chavez a augmenté les taxes sur les redevances des entreprises pétrolières et introduit la création de « sociétés mixtes », aux termes desquelles PDVSA pourrait exercer un contrôle conjoint sur des entreprises privées sur ce secteur.
En 2002, près de la moitié des employés de PDVSA se sont mis en grève pour faire pression sur Chavez pour qu’il convoque des élections anticipées, qui n’ont pu que suspendre la production de pétrole pendant deux mois avant que le gouvernement ne parvienne à rétablir le contrôle du géant pétrolier. Les autorités ont licencié environ 40% de la main-d’oeuvre – 18’000 personnes -, ce qui a également touché l’industrie pétrolière dans son ensemble depuis que le gouvernement s’est efforcé de remplacer le personnel licencié. Malgré la pression exercée sur Chavez et l’opposition farouche à ses politiques, PDVSA avait acquis en 2006 au moins 51% du contrôle de l’ensemble des 32 accords conclus avec des sociétés privées dans les années 1990.
Les Etats-Unis traitent le brut vénézuélien et Washington a imposé des restrictions strictes à PDVSA même si un tiers du pétrole vénézuélien est traité dans des raffineries américaines, les laissant ainsi à la recherche de sources alternatives de brut lourd. Selon Bloomberg , les raffineries de Louisiane et du Texas seraient grandement affectées par les sanctions récemment annoncées, et le groupe le plus durement touché serait Citgo Petroleum Corp., filiale américaine du groupe de raffinage, qui est la principale source de revenus extérieurs de Caracas. Le Venezuela exporte environ 500’000 barils de pétrole vers les Etats-Unis, principalement vers Citgo et les raffineries appartenant à Valero Energy Corp et Chevron Corp; Citgo a importé le pétrole brut le plus vénézuélien au cours des dix premiers mois de 2018, suivi de Valero, au Texas, et de Chevron, en Californie. « Ils ne permettent pas aux pétroliers à destination de Valero, Citgo et Chevron de quitter les ports vénézuéliens s’ils ne sont pas prépayés », a déclaré à Reuters une source de PDVSA. Tactique bien connue des pétroliers pour faire de l’argent facile!
En outre, les sociétés américaines pourront continuer à acheter du pétrole vénézuélien, mais les paiements devront être conservés sur un compte auquel le gouvernement de Maduro ne pourra pas accéder. « Si les habitants du Venezuela veulent continuer à nous vendre du pétrole, tant que cet argent ira à des comptes bloqués, nous continuerons de le prendre. Sinon, nous ne l’achèterons pas », a déclaré Mnuchin. Cela s’appelle du vol caractérisé et condamnable pénalement!
Nicolas Maduro, a accusé les Etats-Unis de tenter de « voler » Citgo et a qualifié d’illégales les nouvelles sanctions visant PDVSA. Alors que Maduro a accusé les Etats-Unis d’avoir orchestré un coup d’Etat en reconnaissant le président légitime du président par intérim, Juan Guaido, ce n’est pas la première fois que Washington suggère que le changement politique au Venezuela serait « plus facile » si Maduro choisissait faire un pas de côté! Donc, CQFD, les lobbies de Washington, donc l’état profond US fait la loi et change les gens qui ne veulent pas lui obéir, par la corruption, les sanctions, les chantages, les assassinats et ls coups d’état.
Et là j’ai à peine résumé la réalité. Evidemment il est plus facile de rendre responsable Maduro ou Chavez de tous les maux que connaît le pays depuis sa colonisation et sa dépendance à la finance américaine. N’est-ce pas? 😉
Amora, je suis désolé, je comprends pas tout, mais on est d’accord sur un point essentiel : « En décembre 1998, Chavez a proclamé son objectif «de détruire la corruption au pouvoir», mais son importance au cours de son règne n’a fait que s’accroître du fait de l’impunité des fonctionnaires. »
Sur le pétrole, on est aussi d’accord sur un point essentiel : Chavez a tout fait pour nationaliser l’exploitation du pétrole même s’il s’est mis beaucoup de monde à dos en commençant par le voisin américain.
Je ne suis pas naïf au point de ne pas vous croire sur l’interventionnisme américain, ce n’est pas cela qui m’a fait réagir dans vos propos.
Je dis juste que penser au 21ème siècle que la gestion d’une ressource éminemment précieuse comme le pétrole peut se faire sans deal gagnant-gagnant avec le marché qui l’entoure est juste stupide, irresponsable, suicidaire.
Même la Chine a compris que l’ouverture au marché permettait de sortir des centaines de millions de gens de la misère à condition de respecter des deals gagnants- gagnants.
Je ne fais pas l’éloge du capitalisme ou de l’impérialisme américain, je remarque que beaucoup d’états permettent à leurs concitoyens de vivre mieux, génération après génération, et que ces états sont plutôt des démocraties ouvertes au libre échange.
N’est ce pas ?
Léovigilede, Qui se cache derrière Juan Guaidó, meneur de l’opposition vénézuelienne, président auto-proclamé ? La réponse est: Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo qui vient de nommer Elliott Abrams envoyé spécial pour le Venezuela.
Elliott Abrams est un néo-conservateur historique. Il a appartenu à la petite coterie juive entourant le sénateur démocrate Henry Scoop Jackson, avant de rejoindre l’administration Reagan. Il a épousé la belle-fille de Norman Podhoretz, le rédacteur-en-chef de Commentary. C’est un des initiateurs de la théopolitique.
Il supervisa la création de la National Endowment for Democracy, l’agence chargée de poursuivre à découvert les objectifs de la CIA. Il fut un des organisateurs de la guerre contre le Nicaragua et le Salvador, incluant l’affaire Iran-Contras, sous la présidence de Ronald Reagan. Il fut également conseiller pour la « démocratie globale » dans l’administration Bush fils. C’est à ce titre qu’il supervisa la tentative de coup d’Etat contre le président vénézuélien Hugo Chávez, en 2002.
Durant la campagne électorale présidentielle US, il avait pris position contre Donald Trump. Cependant, une fois celui-ci élu, l’Etat profond avait tenté de l’imposer comme secrétaire d’Etat, ce que le président Trump avait refusé.
Sa nomination comme envoyé spécial pour le Venezuela marque un tournant radical de la politique de l’administration Trump.
Vous ne comprenez pas mes commentaires que vous ne voulez pas vérifier les infos dites. Il n’y a jamais eu de marché gagnant gagnant dans le pétrole, qu’il soit vénézuélien ou autre. JAMAIS. Il n’y a eu qu’un seul gagnant, les sociétés pétrolière travaillant pour les Etats-Unis. Certes le pétrole brut appartient au Vénézuéla, mais le raffinage appartient aux Etats-unis. Question naïve, qui possède réellement le pétrole vénézuélien? Tout st dans mes commentaires.
Pour résumer l’Etat profond US veut l’Amérique Centrale et du Sud sous sa gouvernance et toute résistance sera matée comme cela a toujours été le cas depuis 1900! C’est l’éternel jeu pervers de l’incendiare pompier. On brandi la liberté et la démoncratie pour en fin de compte installer le chaos, une marionnette dictateur, des gouvemenents et l’administration législative, exécutive, l’armée, etc. arrosés de pots de vins et de chantages divers. Pour les USA, les états vassaux doivent être faibles, corrompus, sans investissements et dépouillés de leurs richesses. Le reste n’est que blabla pour les ingénus. Donc il faut diaboliser Maduro comme cela a été fait pour Chavez, infiltrer l’armée et les cercles de pouvoirs pour les corrompres ou s’ils ne le veulent pas pour choisisr entre la mort ou la corruption. La CIA fait cela tous les jours via des sociétés écrans dont une est citée plus haut ou des organismes non gouvernementaux mais dirigés par la CIA ou par des idéologues corrompus. Guaidó est franc-maCon et il sort de nulle part. Essayez de faire ça en Europe.
La guerre hybride lancée contre le Venezuela atteint en ce moment son apogée : suite à la provocation planifiée à l’avance et coordonnée par les USA et leurs alliés du « Groupe de Lima » pour reconnaître Juan Guaidó comme « président par intérim » après qu’il se soit auto-investi, le jour-même où la République bolivarienne célébrait l’anniversaire du départ d’un grand homme en 1958. Cette symbolique n’est pas le fruit du hasard, elle vise à délivrer aux Vénézuéliens un message : Maduro sera le prochain dirigeant à se voir renversé. Le symbole signale également à la communauté internationale que « le peuple se lève contre le régime ». Mais rien de ceci n’est sorti de nulle part : il s’agit du point d’apogée de la stratégie de changement de régime soigneusement calibrée au cours des années par les USA. Rien de plus. Ouvrez les yeux et soyez plus critiques, merci.
Toute guerre hybride vise un objectif stratégiquement significatif, et dans le cas vénézuélien, les USA voulaient faire progresser leur objectif géopolitique d’un contrôle total des Caraïbes, faire avancer leur agenda de renversement d’un gouvernement socialiste, et s’octroyer les bénéfices économiques d’un contrôle sur les plus grandes réserves mondiales de la ceinture de l’Orénoque. Les USA ont imposé des sanctions et utilisés diverses formes de coercition contre le Venezuela, pour miner son développement macroéconomique. Les effets en ont été doubles : ces mesures perturbatrices ont été synchronisées avec l’effondrement du prix du pétrole, qui ont rendu impossible à l’Etat de poursuivre sans réformes son modèle socialiste de redistribution des richesses.
Exploiter les erreurs de gestion du gouvernement en poste? Non!
Il faut s’attendre à voir tout gouvernement échouer à gérer au mieux chacune des situations auxquelles il se trouve confronté, et le Venezuela ne fait pas exception à cette règle. Mais les USA ont utilisé comme arme contre le Venezuela les réponses inadaptées que Maduro a formulées en réponse à la Guerre hybride subie par son pays; ils ont procédé pour ce faire par la pratique d’une guerre de l’information, et d’autres moyens d’influence psychologique, pour encourager les débordements civils intérieurs.
Libérer les cellules de Révolution de couleur préalablement préparées? Oui!
Après avoir cultivé clandestinement des cellules de Révolution de couleur dans le pays et à l’étranger, les USA n’ont plus eu qu’à siffler le début des hostilités, pour qu’on les retrouve dans les rues en réponse à certains « événements déclencheurs », comme ce que les médias dominants occidentaux n’ont pas manqué de décrire comme des « élections litigieuses ». L’objectif en était de catalyser un cycle auto-alimenté de désordre de guerre hybride, opposant la « population civile » à l’Etat.
S’appuyer sur des tiers désignés pour « justifier » d’autres interventions
L’étape qui devrait suivre sera de voir les USA et leurs alliés « justifier » leur intervention accrue dans les affaires intérieures du Venezuela sous le prétexte que Guaidó, leur mandataire désigné (ou peut-être son « successeur » si quelque chose lui arrive) demanderait « une assistance supplémentaire ». Cette assistance sera très probablement clandestine, mais pourrait également prendre des dimensions de guerre conventionnelle dans le scénario du pire.
Comme on peut le constater, les USA ont mené des interventions chirurgicales dans les étapes essentielles de la Guerre hybride contre le Venezuela, chacune de ces interventions visant à envenimer la situation en parallèle avec diverses actions terroristes. Malheureusement, il n’y a pas de « solution idéale », chacune des deux parties « jouant le dur », et c’est pratiquement un jeu du tout ou rien pour chacune d’entre elles. S’il recherchait des « compromis » au nom du « bien commun », Maduro courrait le risque de voir l‘« opposition », encouragée par des puissances étrangères, à « chercher le coup de grâce », exactement comme cela s’était produit en février 2014 avec l’épanchement d’un terrorisme urbain communément appelé « Euromaidan »; mais il pourrait tout de même parvenir à la conclusion que cette sortie de crise est « inévitable », si la pression sur lui continue d’augmenter, et pourrait en venir à « accepter pacifiquement » de participer à une « transition graduelle du pouvoir ». D’un autre coté, lui-même et les militaires de son pays pourraient aussi combattre jusqu’au bout, s’ils considèrent avoir la majorité de la population derrière eux, exactement comme le président Assad l’a fait dans des circonstances comparables. Cela présagerait néanmoins d’une conclusion similaire : un conflit prolongé, qui pourrait faire plonger le pays dans une crise humanitaire parmi les pires au monde.
Dans tous les cas, personne ne devrait espérer voir la Russie lancer une intervention militaire en soutien à Maduro, comme ce fut le cas pour Assad. La Russie n’a pas les moyens de maintenir des lignes logistiques trans-océaniques nécessaires à un tel tour de force : les USA disposent en effet du contrôle maritime (et elle le sait) et aérien de toutes les zones de cet espace. L’action la plus importante que la Russie pourrait mener serait de distribuer en urgence divers systèmes d’armement, chose qui n’a de sens que face à une agression armée conventionnelle; l’impact en serait quasi nul face aux menaces hybrides que posent la Révolution de couleur et le terrorisme urbain. Toute rhétorique mise à part, le seul réel intérêt qu’a la Russie au Venezuela réside dans les remboursements des milliards de dollars de prêts qu’elle a consentis au pays, ainsi que le respect par Caracas des accords énergétiques et militaires déjà signés avec Moscou. La Russie subirait sans aucun doute un contrecoup financier si l’opération de changement de régime étasunienne réussissait, et que les « autorités » instituées à l’issue du coup d’Etat décidaient l’annulation de ces accords. Pour ces raisons, la Russie pourrait en venir à « rechercher un compromis pragmatique » avec les « rebelles » si ceux-ci étaient sur le point de l’emporter.
Alors qui manipule qui Messieurs les aveugles?
Les Etats-Unis ont un projet pour le Bassin des Caraïbes que le Pentagone a énoncé en 2001. Celui-ci étant destructeur et meurtrier, il est inavouable. Aussi s’emploient-ils à fabriquer une narration acceptable. C’est ce que nous voyons au Venezuela. Attention: les apparences masquent progressivement la réalité; pendant les manifestations, la préparation de la guerre continue.
Dans une interview au Sunday Telegraph, publiée le 21 décembre 2018, le ministre britannique de la Défense, Gavin Wiliamson, déclare que son pays négocie l’installation d’une base militaire permanente au Guyana afin de reprendre la politique [impériale] d’avant la crise de Suez. Le même jour, un député guyanais fait chuter par surprise le gouvernement de son pays, puis se réfugie au Canada. Le lendemain, ExxonMobil affirme qu’un bateau affrété par ses soins pour mener une exploration pétrolière dans la zone contestée entre le Guyana et le Venezuela en a été chassé par la marine militaire vénézuélienne. Cette expédition avait été autorisée par le gouvernement sortant du Guyana qui administre de facto la zone contestée. Immédiatement, le département d’Etat US, puis le Groupe de Lima, dénoncent le risque que le Venezuela fait courir à la sécurité régionale. Cependant, le 9 janvier 2019, le président Nicolas Maduro révèle des enregistrements audio et vidéo attestant qu’ExxonMobil et le département d’État ont délibérément mentis pour créer une situation conflictuelle et pousser les États latino-américains à se faire la guerre entre eux. Les membres du Groupe de Lima admettent la manipulation sauf le Paraguay et le Canada.
Le 23 janvier 2019, les anti et les pro Maduro organisent deux manifestations simultanées à Caracas. À cette occasion, Juan Guaidó se proclame président par intérim et prête serment pour cette fonction. Les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et Israël reconnaissent sans attendre le nouveau président du Venezuela. L’Espagne, qui avait participé aux tentatives de coup d’État contre Hugo Chávez, pousse l’Union européenne à suivre le mouvement. La logique des événements a conduit le Venezuela à rompre ses relations diplomatiques avec les États-Unis et à fermer son ambassade à Washington. Mais, soutenant le coup d’Etat de Juan Guaidó, les États-Unis n’ont pas reconnu cette rupture et maintiennent leur ambassade à Caracas d’où ils continuent à verser de l’huile sur le feu.
J’attends des réponses: qui sème la zizanie en Amérique Centrale et du Sud depuis 1945 et qui veut fabriquer un mur pour les réfugiés économiques qu’il crée? Ne vous bousculez pas dans les réponses. 😉
Amusant de voir l’absence et le silence total des libertariens autoproclamés de l’économie quand il s’agit d’aller dans le vif du sujet. Personne pour parler des avantages du capitalisme vénézuélien? Des bienfaits de Frédéric Bastiat économiste, homme politique, magistrat et penseur libéral français du 19e siècle mis à toutes les sauces du libre-échange ou de la concurrence et l’opposition au socialisme et au colonialisme et minarchiste?! Allez, c’est le moment de vous lâchez sur ce sujet. 🙂
russia today manipule A mora
Poulp Oui comme les medias mainstream manipulent Poulp 😉
Poulp argumentez au lieu de denigrer, arme typique des mainstream et de la pensée occidentale quand elle est en manque d’arguments et préfère traiter les personnes qui ne pensent pas comme vous de « complotistes » ou autres dénominations scabreuses pour dévaloriser l’interlocuteur. Apportez des arguments contradictoires, cela fait avancer le « schmilblick!
Note: Le Schmilblick est un objet imaginaire créé par Pierre Dac dans les années 1950. Selon son concepteur, cet objet ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout car il est rigoureusement intégral. 😉