** Heureusement que la chirurgie au laser existe ! A présent, les gens qui étaient aveugles à la plus grande crise financière de l’histoire mondiale voient à nouveau. Et que voient-ils ? Une reprise !
* "Bernanke offre une note d’espoir pour l’économie", titrait hier le International Herald Tribune.
* "Le président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, a déclaré mardi que l’économie américaine semblait se stabiliser sur de nombreux fronts, et qu’une reprise commencerait probablement cette année".
* Bonnes nouvelles ? Autre chose ? "Autre chose", c’est ce que nous pensons.
* Les autorités peuvent-elles maintenant réparer les problèmes qu’elles n’ont pas vu venir ? Les gens qui ont fait capoter les banques peuvent-ils désormais gérer les banques qui aideront à financer la reprise ? Les investisseurs qui ont acheté des investissements pourris avec de l’argent emprunté reconnaîtront-ils les investissements sains qu’on leur mettra sous les yeux ?
** Ben Bernanke, Tim Geithner, Hank Paulson ou Alan Greenspan n’ont pas réussi à le voir — mais quelque chose n’allait pas, de toute évidence, dans l’Economie de Bulle de 2001-2007. Nous l’avons dit à maintes reprises. "Bon débarras", avons-nous clamé lorsqu’elle a rendu l’âme.
* Et voilà qu’ils se battent pour la ressusciter. Comme un patient en coma dépassé maintenu en vie artificiellement, ils ruinent la prochaine génération pour tenter de la maintenir en vie.
* "Nous pensons que la reprise ne prendra de la vitesse que progressivement", prédit Ben Bernanke, en essayant de gérer les attentes des gens, "et que le gel économique diminuera lentement".
* Vraiment ? Ah, les merveilles de la médecine moderne… Avec une vision à 20/20, le président de la Fed peut regarder devant lui et nous dire ce qui arrivera ensuite. Si seulement il était allé consulter son ophtalmologue il y a deux ans !
* Les actions rebondissent partout dans le monde. Les économistes chaussent leurs lunettes et observent l’avenir. Les banquiers encaissent leurs chèques et reviennent chez eux en sifflotant.
* "Ce sentiment de chute libre ininterrompue qui régnait il y a un mois ou deux n’est plus présent aujourd’hui", déclare Larry Summers, conseiller économique à la Maison Blanche.
* Un sondage de Barron’s montre que les gestionnaires de portefeuilles professionnels sont à nouveau haussiers. Ils pensent que le Dow grimpera de 7% cette année… et 17% d’ici le milieu de l’année prochaine.
* (Ce sont là de bonnes nouvelles pour nous. Nous commencions à regarder aux alentours, en remarquant que trop de gens stupides étaient de notre avis. Maintenant que les pros sont dans le camp opposé au nôtre… nous dormons plus confortablement).
* La cause immédiate de tout cet optimisme, c’est la vigueur avec laquelle les gens combattent le problème qu’ils n’ont pas vu arriver. M. le Marché prend… mais M. le Fonctionnaire rend. Du moins telle est la logique. Jusqu’à présent, rien qu’aux Etats-Unis, les autorités ont engagé une somme représentant près de trois fois le coût de la Deuxième Guerre mondiale. Tout cela n’est pas directement en distribution de liquide. Une bonne partie est sous la forme de "garanties" financières et d’"investissements" (comme le rachat des dérivés malodorants de Wall Street). Ca représente tout de même beaucoup d’argent.
* Normalement, durant une correction, la masse monétaire — le M1 — chute. La valeur des actifs est détruite… les emprunteurs font défaut sur leurs paiements… l’argent disparaît dans les coffres et sous les matelas. Mais cette fois-ci, la réaction des autorités a été si vigoureuse que le M1 augmente en fait au taux annuel de 14% environ. Cet argent doit aller quelque part…
** A Londres, le gouvernement a adopté une politique tout aussi énergique. La Banque d’Angleterre suit le gouvernement et a multiplié ses engagements par plus de deux au cours des 12 derniers mois. Les banques ont été étayées avec de l’argent facile. Les taux ont été baissés. Des budgets de relance ont été approuvés. Et cette semaine, le gouvernement a renfloué LDV, fabricant de véhicules industriels.
* Bien entendu, les renflouements ne sont pas sans conditions. Le gouvernement britannique a souligné que ce n’était qu’une solution "de court terme", en attendant le secours d’un groupe malais. Et attendez… l’entreprise a aussi dû promettre de ne pas délocaliser sa production hors du Royaume-Uni. Qui a besoin de lois sur les tarifs douaniers quand on peut protéger ses marchés en utilisant l’argent de la banque centrale ?
* Les autorités sont donc sur les dents. Les investisseurs reviennent sur les marchés. Les banques ont de nouveau de l’argent. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
* Eh bien… tout… bien entendu !
[NDLR : Et pour vous protéger contre tout ce qui pourrait mal tourner… trois étapes simples vous permettront de mettre votre patrimoine à l’abri — pour les découvrir sans attendre, continuez votre lecture…]