▪ Comme on pouvait l’anticiper, "la hausse des matières premières réduit les marges bénéficiaires", rapporte le journal Barron’s.
Certains analystes justifiaient les cours élevés des actions par le fait que les bénéfices étaient à des sommets record. Evidemment, avons-nous commenté, s’ils sont à des plus hauts record, ils vont probablement baisser.
Qu’est-ce qui les fait baisser ? L’argent brûlant de Ben Bernanke. Il augmente la quantité d’argent brûlant. Les prix des matières premières augmentent. Les commodities — en particulier le pétrole, qui semble en bonne voie pour dépasser les 110 $ le baril — sont un coût majeur pour la plupart des producteurs. Hausse des coûts, liberté limitée pour fixer les prix (rappelez-vous que nous sommes toujours dans une Grande correction) — tout ça mène à une baisse des profits.
C’est là une grande faiblesse dans le programme de Bernanke. Il imprime de l’argent (600 milliards de dollars au premier semestre 2011). Mais l’argent n’arrive jamais dans l’économie de consommation. Les salaires ne grimpent pas. Les prix des matières premières, si. L’augmentation fait grimper les prix pour les consommateurs… et les entreprises. Résultat net : moins de dépenses discrétionnaires. Le contraire de ce que voulait Bernanke, en d’autres termes.
Mais c’est ce que le gouvernement obtient quasiment toujours — exactement ce qu’il ne veut pas.
▪ Enfin passons. Nous voudrions vous présenter un nouveau principe, que nous avons inventé la nuit dernière. Nous l’avons appelé — en toute modestie — le Principe de Bonner :
Sans prix libres et sans profits, on ne peut jamais savoir si l’on a réussi.
Voilà pourquoi la plupart des activités caritatives — en particulier l’aide étrangère de gouvernement à gouvernement — sont une perte de temps. C’est aussi pourquoi tous les programmes gouvernementaux conçus pour augmenter la qualité de vie — y compris les politiques d’argent facile de Ben Bernanke — finissent par la réduire. Ou, si elles réussissent, c’est uniquement par accident.
Disons que vous vivez dans un pays où la moitié des gens ont faim. Dans un éclair de civisme, vous trouvez la solution à la famine. "Fusillons les pauvres", proposez-vous. Le problème serait en effet résolu. Mais les gens s’en trouveraient-ils vraiment mieux ?
Ou disons que vous êtes une âme sensible. Vous étudiez le problème et vous décidez qu’il y a trop de gens. Vous trouvez rapidement que deux et deux font quatre, et réalisez que la solution la plus simple serait la suivante :
"A partir de maintenant, la copulation est illégale", annoncez-vous. "A l’exception de la copulation entre personnes du même sexe".
Hmm… voilà qui pourrait également résoudre le problème. Mais la somme du bonheur humain serait-elle plus élevée ? Qui sait ?
A moins de connaître l’esprit de Dieu, vous ne pouvez connaître ce qui est "mieux" que comme une forme masquée de "ce que vous aimez". Et ce que les mouches du coche aiment sans coup férir, c’est… devinez un peu… elles-mêmes ! Elles veulent donc toujours refaire le reste du monde à leur image. Si ce sont des Américains de la classe moyenne, plutôt à droite politiquement, ils pensent que tout le monde devrait suivre leurs codes et leur comportement. Si ce sont des scientologues, ils pensent que tout le monde devrait être scientologue. S’ils sont communistes, ils insistent pour que tout le monde soit communiste.
Mais plus important… ce qu’ils veulent le plus, c’est protéger et améliorer leurs propres vies. Après tout, ce sont des modèles pour le reste du monde !
Alors que fait le gouvernement ? Il fait toujours ce que veulent les élites qui le contrôlent. Parfois, elles font semblant d’améliorer le monde. Parfois, elles prennent juste ce qu’elles veulent sans se soucier de ce que les gens pensent. Mais partout et toujours, les gouvernements agissent pour les personnes qui les contrôlent. C’est vrai pour une dictature, c’est vrai pour une oligarchie, c’est même vrai pour une démocratie populaire et représentative.
Dans un Etat-Providence complexe et moderne, les élites sont en concurrence. Et puisqu’elles sont dans une démocratie, les élites doivent faire semblant d’avoir à coeur les intérêts de l’électeur…
… Alors elles achètent autant de voix que possible — avec du pain et des jeux… des marches triomphales… des bons alimentaires, des allocations chômage, des redistributions de revenus… et ainsi de suite.
Mais lorsque les choses se gâtent vraiment, l’argent va là où les élites le veulent — c’est-à-dire qu’il leur revient en premier lieu.
C’est pour ça que la Fed a renfloué Wall Street. Et que Fannie et Freddie continuent de pousser de l’argent vers les grandes banques.
Le gouvernement, c’est en partie des pots-de-vin, en partie du vol. Un groupe l’utilise pour voler de l’argent. L’autre accepte des dessous-de-table pour regarder ailleurs.