La disparité des richesses résulte-t-elle réellement de la « chance » ou de l’importance du travail acharné, des compétences et de l’épargne ?
Les guerriers de la justice sociale prétendent que la disparité des richesses dans ce pays n’est pas due à des différences d’éducation, de compétences, de travail acharné, de persévérance et de prise de risque calculée, mais à la « chance ».
Il est essentiel pour eux d’avancer cet argument s’ils veulent persuader les autres d’accepter leur remède : des impôts radicalement plus élevés et une plus grande redistribution des revenus.
Prendre l’argent de ceux qui l’ont gagné pour le donner à des personnes qui ne l’ont pas gagné n’est pas l’idée que tout le monde se fait de ce qui est « juste » – d’autant plus que les impôts peuvent représenter d’un tiers à la moitié du revenu annuel d’un travailleur.
Pour contrer ceux qui veulent garder le fruit de leur travail, les grands médias les qualifient de cupides, d’égoïstes, d’insensibles et, bien sûr, de « chanceux ».
Qu’en est-il vraiment de la chance ou de la bonne fortune ? A vous de juger.
Selon le Bureau du recensement des Etats-Unis, les trois quarts des ménages américains du quintile de revenu supérieur ont deux personnes qui travaillent au sein du ménage. C’est le cas de moins de 5% des ménages du quintile inférieur. Pour chaque heure travaillée par un ménage du quintile inférieur, un ménage riche en travaille cinq. Est-ce la chance qui explique qu’un ménage travaille cinq fois plus qu’un autre, ou existe-t-il une meilleure explication ?
La plupart d’entre nous travaillent, mais beaucoup n’épargnent pas. La Réserve fédérale a récemment noté que près de 80% des Américains vivent d’un salaire à l’autre. La moitié d’entre eux déclarent qu’ils auraient du mal à trouver 400 $ pour faire face à une situation d’urgence.
Les personnes souffrant d’un handicap physique ou mental et incapables de travailler méritent notre sympathie, et non d’être condamnés.
Mais cela ne décrit pas la situation de la plupart d’entre nous. Le Bureau du recensement des États-Unis estime que le revenu médian des ménages était de 80 610 $ en 2023.
Imaginons deux familles hypothétiques gagnant exactement le revenu médian, et observons la rapidité avec laquelle notre comportement modifie notre situation économique.
Une famille est dépensière. Elle dépense chaque centime gagné chaque année.
La seconde en revanche, est plus prudente. Elle épargne régulièrement 3% de ses revenus mensuels, soit 190 $ par mois.
Supposons en outre qu’elle investisse cet argent dans un simple fonds indiciel S&P 500 qui ne génère ni plus ni moins que son rendement moyen à long terme de 10%.
Après la première décennie, dividendes réinvestis, ils disposent de 36 830 $. L’autre famille n’a rien.
Comme vous pouvez le constater, les choses sont déjà inégales.
Dans 20 ans, la famille ayant épargné aura 131 865 $ (il n’est pas difficile de trouver 400 $ pour une urgence). L’autre n’aura rien.
Dans 30 ans, elle aura 378 361 $ et dans 40 ans, plus d’un million de dollars.
Le sénateur Bernie Sanders, qui proclame qu’il « n’a pas d’amis millionnaires ou milliardaires » (bien qu’il possède lui-même un patrimoine de plusieurs millions de dollars), montera sur le podium et condamnera cette famille pour sa cupidité. (Comme si le fait de vivre selon ses moyens, de différer la satisfaction, d’épargner et d’investir était un comportement égoïste.)
Mais il demandera à celui qui n’a rien épargné et qui n’a donc rien de voter pour lui afin qu’il puisse corriger la mauvaise répartition des richesses dans ce pays.
Certains lecteurs n’auront peut-être pas 30 ou 40 ans pour épargner et investir, bien sûr. Dans ce cas, il faut gagner plus, épargner plus ou obtenir un taux de rendement plus élevé… ou les trois à la fois.
Si vous épargniez 10% de vos revenus au lieu de 3% et que vous investissiez dans l’indice Russell 2000 des petites capitalisations, par exemple, vous disposeriez de 141 305 $ dans 10 ans et de 580 176 $ dans 20 ans.
Vous seriez millionnaire en moins de 25 ans.
Augmentez encore le montant de votre épargne ou les rendements, et vous y parviendrez encore plus rapidement.
En résumé, c’est votre comportement, et non la chance, la fortune ou le hasard, qui détermine en fin de compte votre bien-être financier.
Que pouvez-vous faire concrètement pour accélérer l’accumulation de votre patrimoine ?
- Améliorez vos compétences professionnelles afin de maximiser vos revenus.
- Vivez en dessous de vos moyens. (Vos dépenses de doivent jamais être supérieures à vos revenus).
- Epargnez autant que vous pouvez raisonnablement le faire, tout en menant une vie équilibrée.
- Investissez ces économies dans l’actif le plus rentable au monde : un portefeuille diversifié d’actions de haute qualité.
- Minimisez vos coûts d’investissement.
- Gérez fiscalement votre portefeuille afin d’éviter les frais supplémentaires.
3 commentaires
Bill Bonner met en avant le « market timing » en se basant sur le ratio dow/gold, vous mettez en avant le dollar cost averaging.
Ces deux stratégies sont assez complémentaires dans la mesure où ces deux actifs restent contra-cycliques l’un par rapport à l’autre .
Cependant il semble que leur perpétuation soit dépendante de l’érosion monétaire plus ou moins accélérée , c’est à dire le gonflement sans fin de l’endettement, public comme privé, en monnaie fiat.
Le problème est que si tout cela sert à quelque chose, il arrive un moment où tout le monde devient satisfait de son niveau de confort, comme les amishs le sont depuis plus d’un siècle. Il faut donc maintenir satan dans la danse pour qu’elle redevienne macabre et derstructrice.
La » chance » ne serait elle pas au niveau de neurones dont dispose chacun ?
La famille qui n’épargne pas a t’elle la » chance » de comprendre qu’il faut épargner pour avoir un capital, et a t’elle la » chance » d’y comprendre quoi que ce soit au S&P 500 ou au Russel 2000 ?
A lire cette rubrique, ils ont déjà un mal de crâne…
Cet article méconnaît totalement le facteur héritage, par lequel un enfant peut naître multimillionnaire et le rester toute sa vie sans travail, sans compétences particulières…et là n’est-ce pas de la chance ?
De la même manière, il méconnaît totalement les situations de certains pays dans lesquels la compétence et le travail acharné (au détriment de la santé physique bien souvent) permettent, au mieux, de survivre, mais certainement pas d’épargner. La chance à l’envers en quelque sorte.
L’approche de M. Green est souvent simpliste et du genre « yaka ».
Si vous » êtes pas riche, c’est forcément que vous êtes fainéant, incompétent ou dispendieux.
Si M. Green était né palestinien à Gaza, femme afghane ou indien d’une caste inférieure, pour ne citer que ces cas-là, devenir riche lui semblerait certainement plus compliqué. Et son souci principal serait sans doute de simplement continuer à vivre.