▪ Vous avez remarqué comme l’information est cyclique ? Chaque année, nous pouvons être sûrs que nous connaîtrons :
1. Un mariage princier (deux pour le prix d’un cette année) ;
2. Une guerre déclenchée par les Etats-Unis ;
3. Un accident naturel ou politique qui enflammera le prix du baril.
C’est ce dernier point que je voudrais aborder avec vous. Que ce soit les vitupérations nauséabondes du président iranien, un accident sur une plate-forme, ou un cyclone dans le golfe du Mexique, vous pouvez être sûr que le pétrole connaîtra au moins un accès de fièvre dans l’année.
Pourtant, nous devrions être capables de profiter de la hausse des cours sans serrer les dents chaque année. Et pour ça, j’ai trouvé la solution. Je vous propose une « assurance » sur le pétrole.
Investir dans un producteur pétrolier en bonne santé, qui opère dans un pays stable, à proximité des lieux de consommation, ça existe. Ces quelques lignes vous indiqueront où se trouve ce havre de paix.
▪ La menace se précise dans le Golfe
Aujourd’hui, le secteur pétrolier ne craint même plus les fameux « regains de tensions » dans la région, il vit carrément dans la peur. Cette peur à un nom : l’Iran.
Téhéran fait régulièrement naviguer ses bâtiments militaires autour du détroit d’Ormuz. Or ce détroit est considéré comme le nouveau canal de Suez du XXIe siècle. La moitié du pétrole de l’Arabie Saoudite y transite. Couper cette artère signifierait l’asphyxie du seul moteur économique encore en marche actuellement, la Chine.
On assiste par conséquent à une sur-militarisation de la région depuis quelques années. Pays du Golfe, Iran, Etats-Unis, France, Inde, Chine, toutes les grandes nations affichent ostensiblement la modernité de leurs équipements militaires dernier cri. Rien de bien rassurant pour les prix du pétrole…
▪ Le grand saut dans l’inconnu des révoltes arabes
Au cycle annuel des crises du Moyen-Orient, on peut rajouter désormais le cycle mensuel.
Nous entrons dans le cinquième mois de crise dans le monde arabe. Les termes d' »enlisement », de « révolutions sanglantes », de « monarchie déstabilisée » apparaissent de plus en plus…
Ces révoltes étaient un vent frais au mois de janvier. Elles m’apparaissent désormais de plus en plus comme un grand saut dans l’inconnu.
▪ Les cyclones menacent constamment la production américaine
Dans le golfe du Mexique, la production pétrolière pourrait être ralentie dans les années à venir. Les centaines de plates-formes pétrolières qui opèrent au large des côtes américaines vivent désormais sous le coup d’une double menace :
– les ouragans et les cyclones. La fréquence de ces phénomènes est de plus en plus rapprochée. Pour mémoire, le cyclone Katrina avait amené à l’arrêt total des exploitations. Certaines plates-formes avaient même été emportées par l’ouragan, et projetées sur des villes de la côte ;
– l’effet Deepwater Horizon. Les nouvelles règles de sécurité imposées par le gouvernement américain renchérissent le coût d’exploitation. Les marges des opérateurs se sont considérablement réduites depuis un an.
▪ Un pays de cocagne parmi les pays les plus développés
Je vous propose d’investir dans un pays qui a su conjuguer deux caractéristiques réputées inconciliables : une production abondante de pétrole et une démocratie apaisée. Ce pays est si calme que je défie quiconque de me citer le nom du Premier ministre. Démocratie solide, infrastructure développée, relatif suivisme dans les affaires du monde, on a trouvé notre perle rare : le Canada !
▪ Une production bientôt indispensable
Le Canada est en passe de devenir un producteur majeur de pétrole. Le pays possède les deuxièmes réserves de pétrole au monde, soit 170 milliards de barils. Cette richesse, il la doit aux fameux « sables bitumineux ».
Dans un contexte de raréfaction de nouveaux gisements géants de pétrole, les ressources canadiennes seront bientôt indispensables à l’économie internationale.
▪ Profitez désormais des sursauts du pétrole
Investir dans les sables bitumineux, c’est acheter une assurance contre la poudrière du Moyen-Orient. A chaque soubresaut dans le Golfe, les sociétés installées au Canada profiteront de l’augmentation des prix sans avoir à bouger le petit doigt. Des sociétés comme le Canadien Suncor sont idéalement placées pour profiter oisivement de la hausse du baril.
Restez attentif aux perturbations dans le monde arabes, et protégez-vous en conséquence !
[Jean-Claude Périvier est notre spécialiste de la géopolitique ainsi que des investissements géostratégiques. En tant qu’entrepreneur il a appris que pour réussir il faut être visionnaire : identifier les méga-tendances de demain et y investir avant que le monde entier ne s’aperçoive de tout leur potentiel. C’est avec cette approche qu’il rédige chaque mois la lettre d’investissement Défis & Profits.]
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 04/05/2011.