Les autorités fédérales n’ont pas le choix. Elles doivent gonfler la masse monétaire. Et elles ne peuvent le faire que tant que les gens acceptent leur fausse monnaie, comme s’il s’agissait d’une vraie.
Nous avons appris cette semaine que Kamala Harris s’intéresse aux crypto-monnaies. Benzinga :
« Kamala Harris est en train d’adopter une approche différente de celle du président Joe Biden à l’égard des crypto-monnaies, et prend de véritables mesures. Harris ne se contente pas simplement de dire qu’elle est plus favorable aux crypto-monnaies. Comme le rapporte Joseph Zeballos-Roig de Semafor, elle missionne déjà ses assistants pour établir des relations avec les investisseurs en crypto-monnaies et les démocrates du Congrès qui soutiennent les actifs numériques. »
C’est la dernière ligne droite avant l’élection. Mme Harris prendra tous les votes qu’elle pourra trouver. Elle est favorable aux nouvelles « innovations », dit-elle.
Mais ni elle ni Donald Trump ne peuvent permettre à une nouvelle innovation de saper l’inflation. Les crimes ont besoin de victimes. Et si les élites veulent que le spectacle continue, elles doivent voler l’argent des consommateurs, des épargnants et des prêteurs pour le financer.
Elles sont confrontées à des déficits de 2 000 milliards de dollars. Elles doivent les financer d’une manière ou d’une autre.
Depuis 1980, la dette américaine a augmenté environ huit fois plus vite que le PIB. Augmenter les impôts des classes moyennes représente un suicide politique. Il en va de même pour la réduction des prestations sociales. Les politiciens doivent emprunter pour maintenir le cap.
Mais les ménages n’épargnent que 5% de leurs revenus. Si l’on considère le PIB américain comme le « revenu » de la nation, on obtient environ 1,4 billion de dollars d’épargne disponible. Même si le gouvernement fédéral empruntait chaque centime, cela ne suffirait pas à combler le déficit. Au cours de l’année fiscale qui vient de s’achever, par exemple, le déficit s’est élevé à 1 800 milliards de dollars.
Mais il y a un autre problème : lorsque les autorités fédérales empruntent de plus en plus, elles font grimper les taux d’intérêt et laissent à l’économie réelle moins de crédit à sa disposition pour construire de nouvelles usines et de nouveaux logements. L’économie se contracte, ce qui entraîne une baisse des recettes fiscales et un creusement des déficits.
Les autorités fédérales n’ont pas le choix. Elles doivent non seulement emprunter, mais aussi imprimer. Elles doivent faire gonfler la masse monétaire. Et elles ne peuvent le faire que tant que les gens acceptent leur fausse monnaie comme s’il s’agissait d’une vraie.
Les dictateurs de pacotille, tout comme les grands empires, ont recours à l’inflation de temps à autre. Elle vole les masses et détruit l’économie… mais permet aux élites de continuer à recevoir de l’argent – pendant un certain temps.
En règle générale, les pays corrompus en proie à une très forte inflation imposent un contrôle des capitaux, rendant impossible l’ouverture de comptes à l’étranger ou l’échange de monnaie locale contre des dollars ou de l’or.
Les Argentins ont été contraints de devenir des as des mathématiques en jonglant avec l’argent blanc, l’argent bleu et l’argent noir, chacun ayant des taux de change différents qui étaient ajustés d’heure en heure. Les distributeurs automatiques de billets étaient à court d’argent. Les voyages à l’étranger étaient presque impossibles, car le gouvernement limitait la quantité d’argent que les citoyens pouvaient emporter avec eux.
Pour que l’inflation joue en leur faveur, les autorités fédérales doivent s’assurer qu’elle ne joue pas en votre faveur. Mais que feront-ils si les Américains se tournent vers les cryptomonnaies ?
Le bitcoin a été largement utilisé en Argentine, où le taux d’inflation a dépassé les 200% l’année dernière. Mais pas pour acheter de la bière ou des cigarettes. Il s’agissait en grande partie d’une forme intermédiaire de monnaie. Les gens étaient payés en BTC, et transmettaient ensuite leurs données électroniques à un changeur, qui leur donnait des dollars ou des pesos en papier à dépenser.
Mais le BTC est limité. Et son prix augmente à mesure qu’il devient plus populaire. Les personnes qui passent rapidement au BTC pourraient découvrir qu’elles n’ont pas seulement évité les pertes dues à l’inflation, mais qu’elles se sont en fait enrichies. Cela aurait d’étranges répercussions.
Les gens n’aiment pas utiliser un actif qui s’apprécie pour couvrir leurs dépenses courantes. Ils préfèrent dépenser un actif qui se déprécie – la monnaie papier. En outre, en termes de BTC, les prix à la consommation chuteraient rapidement, ce qui inciterait les détenteurs de cryptomonnaies à s’y accrocher davantage.
En d’autres termes, si toute l’économie de consommation devait passer des faux dollars aux vrais BTC, la tendance s’inverserait. Au lieu de dépenser, les gens épargneraient… et au lieu de croître, l’économie se contracterait – du moins au début. En d’autres termes, une économie basée sur le BTC déclencherait probablement une dépression.
Ce scénario est vraiment trop lointain pour que nous puissions y réfléchir clairement… alors revenons en a nos moutons.
Si le BTC devient un jour une alternative sérieuse au dollar, permettant aux gens d’échapper à l’inflation, attendez-vous à ce que les autorités fédérales le rendent illégal, le taxent ou le réglementent à tel point qu’il ne représente aucune menace pour elles. Les chercheurs et les stratèges de la Fed élaborent déjà des plans en ce sens.
Et qu’en est-il de l’or ?
Le 20 avril 1933, l’administration Roosevelt a interdit aux citoyens de détenir de l’or… Faut-il s’attendre à un second round ?