La réflexion sur ce que le philosophe Nassim Taleb appelle la police d’assurance contre un futur orwellien s’étoffe.
Ce 3 janvier 2019 marque les 10 ans de fonctionnement de la blockchain Bitcoin. La première cotation du BTC en dollar a eu lieu quelques mois après sa naissance, le 5 octobre 2009. À l’époque, 1 USD valait 1 309 BTC. Aujourd’hui, il faut 3 800 USD pour acheter 1 BTC. Autrement dit, pour chaque dollar dépensé en BTC à l’époque vous auriez aujourd’hui 4 974 000 dollars.
Après dix ans d’existence, Bitcoin ne cesse de gagner en popularité.
Ces derniers jours, un article sur Bitcoin a suscité beaucoup d’attention. C’est celui du très célèbre Antony Robbins, conférencier international, pionnier du coaching de motivation et multimillionnaire. Il est également connu pour ses conseils en matière de finances et de gestion de patrimoine.
Tony Robbins, a en effet récemment publié sur son site web un article intitulé « What You Need to Know About Bitcoin » (ce que vous devez savoir à propos de Bitcoin). On peut y lire notamment ceci :
« Bitcoin est décentralisé. Aucune banque, aucun gouvernement, aucune entreprise ni aucune personne n’est propriétaire du réseau ou n’en a le contrôle. Cela signifie que vos comptes ne peuvent jamais être gelés, qu’un gouvernement ne peut pas dévaluer la monnaie et qu’elle peut être utilisée dans tous les pays. »
Bien qu’il s’agisse de son premier article à propos de Bitcoin, Robbins l’avait cependant évoqué l’an dernier comme un jeu futile et comme un simple pari. Il avait dit à CNBC : « je pense que [Bitcoin] est très louche. Je n’en ai aucune idée. C’est comme si j’allais à Las Vegas ». Un an après, il semble prendre les choses beaucoup plus au sérieux, sans doute parce que sa clientèle s’y intéresse également de très près.
Bitcoin a déjà ses conférenciers professionnels. Le plus connu, Andreas Antonopoulos, parcourt le monde entier en s’adressant au public sur la nature et l’importance du Bitcoin. Son livre Mastering Bitcoin est considéré comme l’un des plus importants sur le sujet.
Un outil de résistance à la censure
Ces derniers jours, on a vu aussi le célèbre psychologue canadien Jordan Peterson publier un tweet faisant l’éloge de Bitcoin au travers d’un article du Time magazine. Peterson est l’auteur du best-seller 12 Rules For Life (traduit en français : 12 règles pour une vie. Un antidote au chaos) et possède près de deux millions d’abonnés sur sa chaîne Youtube.
L’article est intitulé : « Pourquoi Bitcoin est important pour la liberté ». Il rappelle que quatre milliards de personnes dans le monde ne peuvent pas faire confiance à leurs dirigeants ou tout simplement accéder au système bancaire.
Le Venezuela n’est pas le seul endroit où les gens peuvent utiliser Bitcoin comme refuge. En Chine, Xi Jinping peut suivre toutes vos transactions sur Alipay et WePay, mais il ne peut pas orchestrer une surveillance de masse sur tous les paiements Bitcoin. En Russie, Vladimir Poutine peut cibler une ONG et geler son compte bancaire, mais il ne peut pas geler son wallet Bitcoin. Dans un camp de réfugiés, il se peut que vous ne puissiez pas accéder à une banque, mais tant que vous pouvez trouver une connexion internet, vous pouvez recevoir du bitcoin, sans demander la permission et sans avoir à prouver votre identité.
D’ailleurs, Jordan Peterson a décidé d’abandonner le système Patreon en raison de la censure politique. Or les dons via Patreon sont l’une des principales sources de revenus pour de nombreux influenceurs comme lui. Il travaille désormais à la création de sa propre plateforme en ligne pour accepter les dons de ses lecteurs et auditeurs. Et pour éviter de s’en remettre à des tiers de confiance comme les banques, ce qui constitue un risque, il a annoncé qu’il accepterait les dons en bitcoins. Avec une simple adresse Bitcoin, il est en effet possible de recevoir n’importe quelle donation, de n’importe qui à travers le monde, sans passer par un tiers.
Comme l’a écrit le philosophe et ancien trader Nassim Nicholas Taleb, Bitcoin est « une police d’assurance qui rappelle aux États qu’ils n’ont désormais plus le monopole sur le dernier objet que l’establishment contrôle, en l’occurrence la monnaie. Pour nous qui constituons la masse, c’est là une police d’assurance contre un futur orwellien. »
Le nouvel étalon monétaire ?
C’est justement Taleb qui a préfacé The Bitcoin Standard, le livre de l’économiste Saifedean Ammous, qui vient d’être traduit en français sous le titre : L’étalon Bitcoin (Dicoland, 2018). Ce livre n’est pas seulement un guide indispensable pour comprendre Bitcoin mais aussi et surtout un livre pour aborder les enjeux de la monnaie du point de vue de l’école autrichienne d’économie à laquelle se réfère constamment l’auteur.
Dans sa préface, Nassim Taleb écrit :
« Si Bitcoin est une innovation de l’ère numérique, le problème qu’il cherche à résoudre est vieux comme le monde : comment transférer de la valeur dans le temps et dans l’espace. L’auteur brosse un tableau passionnant des technologies de la monnaie depuis les systèmes primitifs à nos jours avec, en toile de fond, cette question qui revient comme une constante : quelles sont les caractéristiques d’une bonne monnaie et ses conséquences sur la paix, le commerce, la culture, l’art et l’accumulation de capital. Il en arrive à Bitcoin qui, par ses caractéristiques de cash digital apolitique, défie le monopole étatique le mieux protégé. L’auteur prône des idées iconoclastes sur Bitcoin comme sur la banque et donne une véritable leçon d’économie en développant en termes lisibles les concepts de réserve de valeur, préférence temporelle, ratio stock-à-flux, rareté digitale, etc. Un livre indispensable pour quiconque cherche à comprendre cette nouvelle monnaie numérique ainsi que pour les étudiants en sciences économiques, les enseignants et les financiers. »
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