▪ Le nouveau Premier ministre japonais est bien déterminé à obliger sa banque centrale à affaiblir le yen. Pour cela, il y a deux moyens. Le premier est d’imprimer beaucoup d’argent et de racheter des actifs. C’est le seul bon argument qui fait perdre raison et acheter des actions. Si la Banque du Japon veut faire mieux que Ben Bernanke, elle devra imprimer des milliers de milliards de yens pour faire monter le prix des actifs.
L’augmentation du prix des actifs est ce qui rend la dépréciation de la monnaie acceptable pour le public (pendant un certain temps).
Le second moyen d’affaiblir le yen et de cibler l’inflation est de chercher à atteindre des taux d’intérêt nominaux négatifs, c’est-à-dire de faire baisser les taux d’intérêt en dessous de zéro. Dans la réalité, lorsqu’on soustrait le taux d’inflation du taux d’intérêt, les taux d’intérêt sont déjà inférieurs à zéro au Japon. Mais même cela ne suffit pas pour obtenir que les gens acceptent de se séparer de leur argent, dépensent et adoptent une planification court terme irresponsable comme valeur centrale de leur vie. Alors, quelle solution ?
La solution est de pénaliser quiconque possède des liquidités, y compris les banques qui détiennent des réserves de liquidités « en excédent » avec la banque centrale. Sous un régime de taux d’intérêt nominaux négatifs (répétez cela trois fois très vite !), vous débutez l’année avec 100 $ à la banque pour la terminer avec 95 $ (si les taux d’intérêt sont à -5%). C’est garanti. Si vous êtes un déposant, vous payez à la banque un loyer pour qu’elle garde votre argent.
__________________________
Turbulences boursières, volatilité, retournements inattendus, krachs…
PERTES INCONTROLABLES : PLUS JAMAIS CA !
Vous pouvez maîtriser les marchés — et votre portefeuille… et cela en seulement 20 minutes par semaine. Tout est expliqué dans cette vidéo.
__________________________
Les taux d’intérêt nominaux négatifs dissuadent fortement les banques de garder des liquidités en réserve de sécurité avec la banque centrale. Par exemple, il suffit de regarder ce que les banques américaines ont fait à la Fed depuis que le système financier mondial a commencé à se désintégrer en 2007. Plus de 1 400 milliards de dollars de réserves « en excédent » sont stockés aux Etats-Unis. Dans un monde de taux d’intérêt nominaux négatifs, les banques seraient assurées de perdre de l’argent sur cette somme.
Source: St Louis Fed
▪ Pourquoi des taux d’intérêt nominaux négatifs ?
La seule raison d’adopter un monde avec des taux d’intérêt nominaux négatifs est d’obliger les gens à se séparer de leur argent. On atteint là le summum de la stupidité des Keynésiens. Si on définit la croissance et la prospérité strictement en termes de consommation et de dépenses, alors il est parfaitement logique de détruire le système financier afin d’obliger les gens (et les banques) à dépenser leur argent.
Toutefois, il existe une raison pour laquelle les banques ne prêtent pas d’argent : il n’y a pas de risque intéressant à prendre. Et il existe une raison pour laquelle les gens ne dépensent pas leur argent dans des pays comme le Japon et les Etats-Unis : ils s’inquiètent de l’avenir. Dans les temps incertains, ils préfèrent avoir de l’argent liquide sous la main plutôt qu’un joli portefeuille d’actions surévaluées.
S’il y a un qui pays va nous conduire dans le monde des taux d’intérêt nominaux négatifs, c’est bien le Japon. Le gouverneur sortant de la Banque du Japon, Masaaki Shirikawa, est trop lent à partir. Il était initialement prévu qu’il quitte son poste en avril. On apprend à présent qu’il partira le 19 mars, trois semaines avant la date prévue.
En termes de guerre des monnaies, cela signifie que l’offensive japonaise de printemps contre le yen pourrait débuter d’ici quelques semaines. Arrivera-t-on jusqu’à la guerre nucléaire sur les taux d’intérêt ?
On voit bien que ce sont les gens ordinaires qui sont à présent pris entre deux feux. La plupart ont investi leur richesse dans des actions, du cash et des biens immobiliers. L’inflation du prix des actifs leur est bénéfique. Mais c’est l’avant-garde de l’inflation des prix à la consommation. Et ce genre d’inflation ne fait qu’inciter à brûler ses économies plus rapidement. L’inflation appauvrit les gens, dans la réalité.
1 commentaire
Je ne suis pas d’accord avec votre analyse. Vous dite que l’inflation est source d’appauvrissement du pouvoir d’achat. Ce n’est vrai (en France) que depuis 1982 lorsque Mitterrand a supprimé l’indexation des salaire sur l’inflation, si vous faite l’actualisation des salaires sur la vraie inflation (pas celle de l’insee…), 2 fois par ans c’est transparent pour les gens. Donc votre assertion sur l’inflation n’est vraie que sous une condition qui a été consentie. Pour info le dernier pays à avoir ce dispositif en EU est la belgique et l’europe fait pression pour qu’il soit supprimé…
Sur un deuxième point, ou je ne suis pas complètement d’accord. J’ai l’intime conviction que si les politiques d’impression massive que nous vivons partout (un peu moins en europe) ne conduisent pas à l’inflation (les japonais la cherche encore) c’est que cet argent ne part pas dans l’économie réelle. Il part dans un monde virtuel titrisé qui inflation-ne le secteur boursier et celui des matières première. Donc quand on parle d’injection de liquidité, je crois que le problème est le moyen d’injection et c’est la que je crois la théorie du ruissellement économique qui est fondamentalement erronée (ouvrez les vannes de la banque centrale, les banques commerciales seront les plus à meme d’orienter cet argent…). Les faits démontrent que les banques au contraire ont tendance à creer des bulles (immo, internet etc..) ne déversant/pretant trop d’argent au même endroit géographique ou sur un secteur particulier.
Il y a 2 autres moyens « d’injecter l’argent »:
– vous donner quelques milliers d’euro au 70% les plus pauvres en france, vous attendez pour voir les effets sur les prix, si rien ne se passe vous en rajoutez ponctuellement.
– vous faite de l’investissement publique dans le genre grand travaux par création monétaire directe sans dette associée.
Ces 2 manières d’injecter l’argent on pour le coup un réel effet sur la quantité de monnaie présente dans l’économie réelle et donc la masse de vecteurs d’échange nécessaire à tous les acteurs physiques.
Steve