Il ne faudra pas trop compter sur Wall Street pour jouer les "pères Noël" d’ici le soir du réveillon, car les statistiques du jour avaient valeur de piqûre de rappel concernant l’inflation et les prémices d’un brusque ralentissement économique. Les dépenses de construction de logements neufs ont notamment plongé de 20,5% au troisième trimestre. Voilà qui nous rappelle de bien mauvais souvenirs : le même scénario s’était matérialisé en 1991. Les investissements dans l’immobilier résidentiel s’étaient effondrés de 21,7%, annonçant la pénible récession des années 1992/1993
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Cette fin d’année ressemble de moins en moins au schéma classique qui se met habituellement en place sur les indices boursiers en conclusion d’une année marquée par une tendance haussière. Il suffit pour s’en convaincre de constater que les places européennes alignent une troisième séance de repli
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La BCE avait organisé une sorte de journée "portes ouvertes" où il suffisait à n’importe quel établissement de crédit de la zone euro de présenter un document authentique — liste d’actifs offerts en garantie — pour obtenir sans limitation toute somme jugée nécessaire afin d’assurer le cours normal de ses activités. La BCE avait estimé les besoins courants à 180 milliards d’euros, un montant un peu plus élevé que la moyenne, mais qui n’a rien de très exceptionnel s’agissant d’une opération de prêt à court terme…
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Chaque année, la presse et les traders nous resservent le mythe du rally avant la trêve des confiseurs. Une sorte de rituel de saison, annonciateur d’un bonus en espèces sonnantes — et surtout trébuchantes — bien mérité (mais par qui donc ?), alors que selon les calculs de Jacques Attali, 10% du PIB mondial sont partis en fumée avec la crise des subprimes.
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Après les spectaculaires retournements de tendance successifs des séances de mercredi et jeudi, la prudence l’a emporté. Les opérateurs ont limité leurs prises d’initiatives, de peur de voir leurs stratégies prises à contre-pied suite à des coups de théâtre imprévisibles orchestrés par les banques centrales ou provoqués par des chiffres économiques inattendus.
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Spéculer sur les marchés s’apparente depuis une semaine à une gigantesque partie de pile ou face — et peut-être même de roulette russe : plus on fait tourner le barillet, plus le risque du "coup de trop" augmente. La volatilité des indices boursiers, des bons du Trésor et des devises s’accroît au fil des heures. La multiplication des initiatives conjointes de la Fed et de la Maison-Blanche entretient le sentiment qu’il s’agit maintenant d’éviter que ne survienne l’irréparable.
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Epargne
Eloge du sarcophage de liquidités sur un Tchernobyl financier
par Philippe Béchade 13 décembre 2007La Fed — et à sa suite les principales banques centrales occidentales — et les établissements de crédit américains viennent de s’entendre pour modifier radicalement les règles du capitalisme : nous entrons de plain- pied dans l’ère merveilleuse de l’économie à irresponsabilité financière illimitée.
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La déception est à la hauteur des espoirs nourris par les marchés américains depuis 10 jours : les investisseurs, les cambistes, les commentateurs s’étaient crus autorisés à anticiper un geste fort de la Fed… mais elle a joué "petit bras" mardi soir.
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La crise du subprime n’existe plus, la Maison-Blanche l’a abolie verbalement jeudi dernier. La source du problème étant gelée, le flux des catastrophes financières va donc cesser de s’écouler ; la bulle de dettes américaine est redevenue une menace aussi légère qu’une brise de printemps soufflant sur les parasols du Central Park Boat House.
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Depuis fin octobre, nous n’avons cessé de nous extasier sur le caractère presque miraculeux du niveau de valorisation des indices américains, revenus à 3% de leurs records annuels (Nasdaq) ou historiques (Dow Jones). Après le trou d’air des deux premiers tiers du mois de novembre, la situation semblait se normaliser. Par normaliser, nous entendons redevenir plus conforme aux perspectives induites par la crise du subprime, laquelle se chiffre déjà en centaines de milliards de pertes pour les intermédiaires financiers et les nombreuses entreprises ayant opté pour des placements monétaires dynamiques.
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Le rôle des marchés est de pousser des pratiques apparemment rationnelles (et parfois délictueuses, s’agissant du subprime) jusqu’à leurs conséquences les plus absurdes… Le rôle de la Fed et de l’administration fédérale — notamment d’Henry Paulson, à qui Wall Street envisage déjà d’élever une statue — est de trouver des parades aux désastres qui surviennent inéluctablement.
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L’économie américaine carburait donc du feu de Dieu au troisième trimestre 2007 ! Après une révision en hausse de la croissance à près de 5% — mais qu’est-ce qui a donc crû si fort cet été, en dehors des pertes colossales liées au subprime ? Le département du Travail américain annonce en tout cas que la productivité non-agricole a bondi de 6,3% (contre 4,9% en première estimation) entre juin et septembre, ce qui représente sa plus forte progression en quatre ans.
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Epargne
Votez Gourbangouly Berdymoukhamedov plutôt que Chavez !
par Philippe Béchade 5 décembre 2007Les compagnies pétrolières occidentales, le Kremlin de Vladimir Poutine, les plus hautes autorités chinoises ont clairement fait leur choix. Ils se détournent ostensiblement d’Hugo Chavez — malgré ses inclinations socialo-collectivistes et révolutionnaires — et plébiscitent Gourbangouly Berdymoukhamedov, qui s’était fait connaître comme ministre de la Santé de son pays. Le 14 février dernier, il a accédé à la présidence du Turkménistan.
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L’inertie haussière des quatre précédentes séances a permis aux indices américains d’afficher des gains symboliques une heure après la reprise des cotations, même si le scénario s’avère identique à celui observé en Europe en début de matinée. Wall Street pourrait bien terminer cette première séance du mois de décembre sur une consolidation de -0,5% à -0,7%, comme Paris. Le moment semble opportun pour mettre en œuvre les dernières opérations de couverture des portefeuilles.
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La plupart des petits enfants habitant les pays occidentaux situés dans l’hémisphère nord savent que le Père Noël habite quelque part en Scandinavie, à la frontière du cercle polaire arctique, dans des contrées peuplées de troupeaux de rennes qui broutent paisiblement au pied de majestueux conifères enneigés. Heureuse région si éloignée de tout, mais préservée de l’agitation et de la pollution qui règnent autour du 45ème parallèle. A part quelques tempêtes de neige un peu longuettes l’hiver et des étés parfois gâchés par une surabondance ponctuelle de moustiques
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Epargne
Chiffres US, FED, dollar… c’est rien que d’la triche ?
par Philippe Béchade 30 novembre 2007Jeudi matin, mon fils de huit ans me demandait pourquoi j’étais resté vissé devant CNBC jusqu’à une heure tardive au lieu de regarder le résumé des matchs de Coupe d’Europe ou une belle émission du service public comme Des racines et des ailes. Je lui ai répondu que je venais d’assister à une envolée historique du Dow Jones — 600 points en 48 heures, du jamais vu depuis les 13 et 14 octobre 2002 — et que les 3% de hausse (en moyenne) du Nasdaq Composite et du S&P 500 avec plus de 95% de titres en hausse constituaient des performances dont je brûlais de connaître l’explication.
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Ainsi donc, nous y voilà ! La petite fête annuelle des marchés financiers — intercalée entre la Saint Nicolas et le réveillon de Noël — s’annonce particulièrement réussie cette année : les opérateurs n’ont pas lésiné sur les préparatifs afin que la "journée des trois sorcières" du millésime 2006 laisse un souvenir impérissable.
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Le mois de décembre est rarement un bon cru, du fait de la traditionnelle chute d’activité durant la période des fêtes. Néanmoins, pendant que les ménages américains vont faire leurs courses de Noël, le rythme des saisies/ventes aux enchères ne risque guère de fléchir cette année : les banques — dont la trésorerie vacille sous les coups de boutoir du subprime — vont tenter de faire rentrer le maximum d’argent dans leurs caisses d’ici le 31 décembre afin de présenter aux autorités monétaires des ratios de couverture "acceptables" avant le changement d’exercice fiscal.