Il existe maintenant une autre source d’inquiétude, d’ordre géopolitique : les principaux médias US montent en épingle, sur injonction du Pentagone et de la Maison-Blanche, les "provocations" de vedettes rapides iraniennes dans le Golfe persique (certains communiqués officiels les qualifient même de harcèlement). Le petit jeu de la guerre des nerfs est pourtant une pratique courante dans cette zone depuis le début de des opérations militaires en Irak — et la disproportion des forces en présence rend presque comique la posture de victime de la marine américaine
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Beaucoup d’opérateurs s’étaient mis à croire à une reprise en main de Wall Street par les bulls après que les bears ont célébré joyeusement le nouvel an et continué de festoyer jusqu’à lundi soir, le Nasdaq Composite alignant une huitième séance de repli consécutif. Mais les velléités haussières des indices américains se sont évaporées après moins d’une heure de cotations
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Il nous est parfois difficile de dissimuler notre satisfaction de voir nos prévisions conjoncturelles et boursières — inflation, panne de croissance, crise du subprime, retournement du cycle immobilier, inversion du carry trade, flambée des matières premières — se vérifier de façon aussi exacte et systématique après que le rouleau compresseur médiatique et institutionnel américain a soutenu point par point des thèses opposées durant plus de neuf mois
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Il est peut-être encore un peu tôt pour enterrer les espoirs de voir le CAC 40 retracer les 6 000 points — et le Dow Jones les 14 000 points — mais l’année 2008 ne démarre pas sous les meilleurs auspices. Le CAC 40 (-3,2% en quatre séances) réalise sa plus mauvaise entame d’année boursière depuis 2001 — après les -7% de la première semaine de l’an 2000. Seuls cinq titres ont pu terminer en territoire positif et il s’agit de cinq valeurs défensives
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Puisque la période des vœux s’étend jusqu’à la véritable reprise de l’activité économique qui interviendra lundi prochain avec la fin des congés scolaires, nous profitons de cette occasion pour compléter la liste de nos espoirs et résolutions pour l’année 2008
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Ce 2 janvier fut donc plutôt morne et ennuyeux jusque vers 16h00 : c’est à ce moment précis que les indices boursiers ont basculé dans le rouge et que le moral des opérateurs s’est retrouvé du côté obscur de la Force
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Paris a bel et bien aligné une cinquième année de hausse consécutive d’affilée (une séquence positive d’une durée exceptionnellement longue) ; cependant, le principal indice français n’affiche qu’un gain de 1,3%, "à l’arrachée" qui plus est. Cela constitue une réelle contre-performance au regard des 6,8% de l’EuroStoxx 50 et surtout des 22% de la bourse de Francfort, qui clôture l’année 2007 à moins de 1% de son record historique absolu
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Il ne faudra pas trop compter sur Wall Street pour jouer les "pères Noël" d’ici le soir du réveillon, car les statistiques du jour avaient valeur de piqûre de rappel concernant l’inflation et les prémices d’un brusque ralentissement économique. Les dépenses de construction de logements neufs ont notamment plongé de 20,5% au troisième trimestre. Voilà qui nous rappelle de bien mauvais souvenirs : le même scénario s’était matérialisé en 1991. Les investissements dans l’immobilier résidentiel s’étaient effondrés de 21,7%, annonçant la pénible récession des années 1992/1993
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Cette fin d’année ressemble de moins en moins au schéma classique qui se met habituellement en place sur les indices boursiers en conclusion d’une année marquée par une tendance haussière. Il suffit pour s’en convaincre de constater que les places européennes alignent une troisième séance de repli
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La BCE avait organisé une sorte de journée "portes ouvertes" où il suffisait à n’importe quel établissement de crédit de la zone euro de présenter un document authentique — liste d’actifs offerts en garantie — pour obtenir sans limitation toute somme jugée nécessaire afin d’assurer le cours normal de ses activités. La BCE avait estimé les besoins courants à 180 milliards d’euros, un montant un peu plus élevé que la moyenne, mais qui n’a rien de très exceptionnel s’agissant d’une opération de prêt à court terme…
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Chaque année, la presse et les traders nous resservent le mythe du rally avant la trêve des confiseurs. Une sorte de rituel de saison, annonciateur d’un bonus en espèces sonnantes — et surtout trébuchantes — bien mérité (mais par qui donc ?), alors que selon les calculs de Jacques Attali, 10% du PIB mondial sont partis en fumée avec la crise des subprimes.
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Après les spectaculaires retournements de tendance successifs des séances de mercredi et jeudi, la prudence l’a emporté. Les opérateurs ont limité leurs prises d’initiatives, de peur de voir leurs stratégies prises à contre-pied suite à des coups de théâtre imprévisibles orchestrés par les banques centrales ou provoqués par des chiffres économiques inattendus.
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Spéculer sur les marchés s’apparente depuis une semaine à une gigantesque partie de pile ou face — et peut-être même de roulette russe : plus on fait tourner le barillet, plus le risque du "coup de trop" augmente. La volatilité des indices boursiers, des bons du Trésor et des devises s’accroît au fil des heures. La multiplication des initiatives conjointes de la Fed et de la Maison-Blanche entretient le sentiment qu’il s’agit maintenant d’éviter que ne survienne l’irréparable.
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Epargne
Eloge du sarcophage de liquidités sur un Tchernobyl financier
par Philippe Béchade 13 décembre 2007La Fed — et à sa suite les principales banques centrales occidentales — et les établissements de crédit américains viennent de s’entendre pour modifier radicalement les règles du capitalisme : nous entrons de plain- pied dans l’ère merveilleuse de l’économie à irresponsabilité financière illimitée.
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La déception est à la hauteur des espoirs nourris par les marchés américains depuis 10 jours : les investisseurs, les cambistes, les commentateurs s’étaient crus autorisés à anticiper un geste fort de la Fed… mais elle a joué "petit bras" mardi soir.
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La crise du subprime n’existe plus, la Maison-Blanche l’a abolie verbalement jeudi dernier. La source du problème étant gelée, le flux des catastrophes financières va donc cesser de s’écouler ; la bulle de dettes américaine est redevenue une menace aussi légère qu’une brise de printemps soufflant sur les parasols du Central Park Boat House.
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Depuis fin octobre, nous n’avons cessé de nous extasier sur le caractère presque miraculeux du niveau de valorisation des indices américains, revenus à 3% de leurs records annuels (Nasdaq) ou historiques (Dow Jones). Après le trou d’air des deux premiers tiers du mois de novembre, la situation semblait se normaliser. Par normaliser, nous entendons redevenir plus conforme aux perspectives induites par la crise du subprime, laquelle se chiffre déjà en centaines de milliards de pertes pour les intermédiaires financiers et les nombreuses entreprises ayant opté pour des placements monétaires dynamiques.
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Le rôle des marchés est de pousser des pratiques apparemment rationnelles (et parfois délictueuses, s’agissant du subprime) jusqu’à leurs conséquences les plus absurdes… Le rôle de la Fed et de l’administration fédérale — notamment d’Henry Paulson, à qui Wall Street envisage déjà d’élever une statue — est de trouver des parades aux désastres qui surviennent inéluctablement.