Les semaines et les mois qui se profilent s’annoncent passionnants. Wall Street et les Etats-Unis viennent en effet d’amorcer un virage historique vers une perte de leadership économique et diplomatique. La Chine et la Russie piaffent d’impatience et veulent profiter d’une situation qui s’apparente, par de nombreux aspects, à une version capitaliste de la faillite du système collectiviste soviétique ou à celui hérité de Mao fin 1989
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Magie noire ! L'or s'envole à l'approche des quatre sorcières !
par Philippe Béchade 18 septembre 2008Puisque rien de ce qui fait les gros titres de la presse et des journaux télévisés ne saurait vous surprendre, nous allons nous employer à tracer les contours du futur chaotique qui se dessine sur les marchés et nous demander si des opportunités ne mériteraient pas d’être saisies
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Cela ne fait aucun doute : la faillite de Lehman va en entraîner d’autres. Alan Greenspan, qui est le mieux placé pour évaluer les conséquences de l’éclatement de la bulle du crédit qu’il a si activement contribué à créer, accuse maintenant les banquiers — les principaux partenaires de la Fed qui n’a rien vu — d’avoir détourné et perverti le système, sous-entendu, le sien
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Henry Paulson vient d’être incisif au sujet du numéro un mondial de l’assurance AIG. Coupant court aux rumeurs d’intervention du Trésor US et de la Fed pour éviter une faillite retentissante, et alors que tout projet de reprise ou de sauvetage par un chevalier blanc du secteur privé est désormais enterré, il réaffirme que l’argent public n’a pas pour objet de sauver la mise aux entreprises qui se sont fourvoyées sur le marché du crédit
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Ça va couper… Wall Street rentre dans un tunnel et risque de circuler six pieds sous terre durant quelques mois ! Nul besoin de demander aux traders qui n’auraient plus envie d’entendre de mauvaises nouvelles de couper leur portable : la direction s’en est chargée pour eux ce week-end chez Lehman France. Nous avons été prévenu de cette mésaventure par un ami qui travaillait régulièrement avec la salle de marché de Lehman
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Le dollar a gagné jusqu’à 3% en quatre séances par rapport à l’euro, alors que les perspectives de croissance étaient fortement revues à la baisse en zone euro. Même si le dollar consolidait un peu vendredi, le billet vert a invalidé sa tendance baissière moyen/long terme. Mais cet événement majeur a été largement éclipsé par le battage médiatique suscité par l’effondrement boursier de Lehman Brothers. Le titre a en effet perdu 78% en cinq séances à 13,5 $, soit 95% depuis le 1er janvier
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Epargne
La flambée du dollar brûle les ailes à la spéculation
par Philippe Béchade 12 septembre 2008Les places boursières européennes sont parvenues à endiguer la débâcle qui se dessinait peu avant la réouverture de Wall Street. Le CAC 40 chutait de 2% (sous les 4 200 points) et l’Euro Stoxx dévissait de 2,2% — renouant avec ses planchers du 5 septembre, soit 3 175 points, un niveau qu’il va falloir surveiller de près au cours des toutes prochaines séances
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Epargne
Lehman, au bord du gouffre, fait un grand pas en avant
par Philippe Béchade 11 septembre 2008La partie de flipper infernal se poursuit ; les cours des actions continuent de rebondir dans toutes les directions sans que personne ne parvienne à reprendre le contrôle de la partie. Celle du jour s’achève par un repli de 0,23% du CAC 40 et de 0,7% de l’Euro Stoxx 50. L’affaire se complique encore un peu plus lorsque des rumeurs de lourdes pertes sur les marchés de matières premières alimentent les spéculations sur des faillites d’importants fonds d’investissement
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La trajectoire du CAC 40 depuis dix jours s’apparente à une bille d’acier lancée sur le plateau d’un vieux flipper mécanique des années 60, avec des tours à ressort qui font des étincelles, accompagnées de jolis "clings" cristallins, et des embouts caoutchoutés commandés par des tringles désolidarisées de leur axe à force de subir des "fourchettes" à la volée
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Epargne
Le budget américain est "Fannie" avec la nationalisation la plus chère de l'Histoire !
par Philippe Béchade 9 septembre 2008La nationalisation de Fannie Mae et Freddie Mac s’impose ni plus ni moins comme la plus massive de l’histoire du capitalisme : 5 000 milliards de dollars d’actifs sont concernés, et le Trésor américain s’engage sur le principe d’une recapitalisation à hauteur de 200 milliards de dollars "en cas de pépin". Cela équivaut à plus de 12 fois le coût final du sauvetage du Crédit Lyonnais et à 25 fois le "Kerviel" — une unité baroque qui représente environ huit milliards de dollars — pour situer ces montants qui défient notre imagination sur l’échelle du désastre financier
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Une baisse de 6,4% en une semaine à Paris et de 5,85% pour l’Eurotop 100, c’est sans précédent depuis septembre 2002 ou mars 2003. Les commentateurs vont tenter de justifier l’effondrement des places boursières par des ventes d’anticipation relatives à la publication des statistiques de l’emploi et par une réaction très négative à la forte hausse du taux de chômage (à 6,1% contre 5,7% en juillet)
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Mea culpa ! Je n’ai rien vu venir ! Je m’exprime aujourd’hui à la première personne du singulier car il n’est pas question d’associer l’ensemble de la rédaction des Publications Agora à mon erreur d’appréciation de la tendance sur les marchés au cours des dernières 48 heures
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Epargne
Les préfets Medvedev et Poutine échappent à toute sanction !
par Philippe Béchade 4 septembre 2008Il ne suffit pas que les cours de l’or noir se corrigent, même brutalement, pour que tous les problèmes de production et d’exportation s’évanouissent comme par enchantement. Nous venons d’assister à un brusque réajustement technique, pas à un renversement de tendance historique. Nous ajouterons même que le genre de capitulation (des acheteurs) à laquelle nous avons assisté mardi matin (jusque vers 105,5 $) caractérise souvent la fin d’une vague spéculative
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Gustav n’a certes pas emporté les digues de la Nouvelle-Orléans mais il ne s’est pas contenté de lessiver les sols du delta du Mississipi ! Demandez leur avis aux spéculateurs qui avaient parié sur un scénario catastrophe, largement entretenu par les autorités fédérales et la quasi-totalité des médias — exception faite des portails d’information météorologiques qui ont très vite rétrogradé le septième cyclone de la saison en tempête tropicale
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La déferlante d’épithètes et de formules catastrophistes concernant la puissance destructrice du cyclone Gustav semblait un peu disproportionnée lundi soir à la lecture des premiers rapports émis par les stations météo de la Nouvelle-Orléans. Les journalistes qui s’étaient rendus sur place s’attendaient peut-être à couvrir en direct une nouvelle série d’événements spectaculaires mais probablement pas dramatiques puisque plus de 90% de la population avait volontairement quitté la région ou avait été évacuée sur ordre des autorités
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Nous avions découvert jeudi dernier avec une certaine incrédulité la révision de 50% à la hausse du PIB américain (de 1,9% à 3,3%) au second trimestre 2008. Nous avions immédiatement supposé qu’il y avait un "loup" mais sans parvenir à en apporter la preuve formelle, faute d’éléments de comparaison à l’échelle continentale ou de données précises concernant la nature des correctifs apportées aux statistiques initiales made in USA
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Les marchés de la Zone euro s’étaient assoupis depuis la mi-août dans une zone de cours très voisine de celle ayant fait office de résistance du 21 juillet au 8 août dernier. Ni la décrue du pétrole sous les 115 $ ni un euro retombé à son plus bas niveau depuis six mois contre le yen et le billet vert n’étaient parvenus à encourager des investisseurs rendus frileux par des perspectives économiques moroses et les menaces de récession qui planent de part et d’autre de l’Atlantique depuis fin 2007.
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Les promesses présidentielles n’engagent que ceux qui comptent dessus — la formule est attribuée à un précédent premier magistrat de la Cinquième république. Cette maxime s’avère plus que jamais d’actualité avec la proposition du gouvernement de financer le RSA (revenu de solidarité active) par l’instauration d’une nouvelle taxe sur les revenus du capital