Vendredi dernier, d’un dénommé Sergei Aleynikov, citoyen immigré russe aux Etats-Unis, a été intercepté par des agents du FBI à l’aéroport de Newark, alors qu’il rentrait de Chicago. C’est un petit génie de l’informatique vivant aux Etats-Unis depuis 19 ans. Le motif de l’inculpation ne manque pas d’originalité mais l’affaire reste en apparence banale : "vol de secret de logiciel de trading". L’anonymat du plaignant n’a pas été préservé plus de quelques heures — il s’agirait de Goldman Sachs
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Voilà que l’on nous refait le coup du trader fou qui aurait réussi à échapper à la vigilance de sa hiérarchie et fait perdre 10 millions de dollars à son employeur, courtier pétrolier londonien dénommé PVM Oil Futures. Le Kerviel local dont le nom vient d’être jeté en pâture à l’opprobre planétaire s’appelle Steve Perkins. Il serait coupable d’avoir exécuté une série de transaction non autorisées et illégales
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Il n’est pas nécessaire de lire entre les lignes comme nous aimons le faire lorsque les marchés s’enferment dans leur bulle pour mieux s’isoler d’une réalité qui a tout pour leur déplaire. L’économie américaine a en effet détruit 467 000 emplois en juin. L’embellie du mois de mai, qui avait dopé les places boursières le 5 juin dernier, tourne court
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Epargne
A l'image d'AIG, nous ne sommes pas plus avancés qu'au 1er janvier
par Philippe Béchade 2 juillet 2009Pour l’heure, l’hypothèse de travail demeure une stabilisation du marché de la "pierre" (aux Etats-Unis, il s’agirait plutôt de celui de la charpente en bois et des cloisons creuses) et l’extinction progressive des foyers de pertes sur les dérivés de crédit. Ceci dit, les avertissements d’AIG sur de nouvelles lourdes pertes dans le secteur des CDS devraient rapidement dissiper cette illusion
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Wilbur Ross affirme que le système financier américain reste en survie artificielle grâce au TALF, c’est-à-dire grâce au programme de rachat d’actifs de type ABS ou RMBS par le Trésor US et la Fed… qui expire au début de l’automne. Le milliardaire du New Jersey s’était en effet proposé de participer au programme de rachat d’une partie des dérivés de crédit détenus par les banques et en partie garantis par le gouvernement
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Bernard Madoff a écopé de 150 ans de prison. Les plaignants ne savent pas grand-chose ; ils n’en sauront donc probablement pas davantage sur les possibles complicités familiales… mais qui ne seront pas inquiétés. Idem sur la troublante complaisance de la SEC, qui a délibérément omis d’enquêter malgré l’envoi de renseignements très documentés mettant en évidence une arnaque pyramidale. Et LA question qui va continuer de tarauder les victimes reste la suivante : où est passé l’argent
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Epargne
Le "ça va mieux" est-il toujours d'actualité à Saint-Brieuc ?
par Philippe Béchade 29 juin 2009Certains de mes amis aiment bien me taquiner au sujet de mes anticipations souvent très à contre-courant du consensus médiatique. Ils ne manquent pas une occasion de me prouver que les marchés préfèrent l’optimisme à la déprime, les "jeunes pousses" plutôt que les tapis de feuilles mortes. Je leur rétorque en souriant que cela fait deux ans que les discours officiels à l’eau de rose débouchent sur la ruine des épargnants et le chômage de masse
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Epargne
Autant prier Hulk de se mettre à tricoter de la dentelle au point mousse
par Philippe Béchade 25 juin 2009En ces temps de bascule potentielle de la tendance à la baisse, il convient de rappeler que la psychologie des investisseurs compte moins que l’analyse du pouvoir exorbitant dont disposent désormais les méga-banques américaines nées de la fusion des établissements de crédit classiques et des investment banks. S’il est difficile de trouver une unanimité à 30, l’affaire devient plus facile à 20… Mais lorsqu’une poignée d’entre elles pèsent autant que les 15 autres réunies, que croyez-vous qu’elles feront de cette emprise sans précédent sur Wall Street
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La principale information à retenir de cette journée du mardi 23 juin, ce n’est pas la mollesse des marchés action […] Non, la véritable information-clé était l’envol de l’euro face au dollar. Le soudain appétit pour la monnaie unique aurait été déclenché par les propos de l’Allemand Axel Weber. Selon lui, la Banque centrale européenne a suffisamment pris d’initiatives à ce jour pour juguler la crise financière
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Nous éviterons d’afficher trop ouvertement de notre satisfaction de voir nos récentes prédictions confirmées au-delà de nos espérances. Cependant, une série de coïncidences troublantes recoupe les arguments que nous avions martelés dès la fin mai en apprenant qu’une dizaine de très grandes banques américaines sollicitaient l’autorisation de rembourser par anticipation (alors que personne ne leur demandait) les sommes qu’elles avaient empruntées au TARP l’automne ou l’hiver dernier
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Epargne
Après les "Quatre sorcières", la chasse aux 60 millions de sorcières
par Philippe Béchade 22 juin 2009Il nous arrive de brocarder les discours mensongers, de dénoncer sans ménagement les escrocs et les menteurs, d’égratigner quelques patrons de banques centrales et ministres… mais nous devons avouer notre consternation devant une nouvelle initiative visant à criminaliser les salariés — alors que les déficits sont principalement causés par les exonérations de charges accordées par l’Etat aux entreprises… Une récente étude complètement biaisée circule de Bercy aux salles de rédaction de la presse nationale : il en ressortirait que 10% à 12% des arrêts de travail seraient abusifs. C’est une imposture qu’il convient de dénoncer
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Après la mini-tempête du début de semaine, qui a vu le CAC 40 chuter de 6% pratiquement sans le moindre rebond intermédiaire (-200 points entre 3 340 et 3 140 points), voilà qu’une belle éclaircie se manifeste suite à la publication des indicateurs avancés du Conference Board. Ces derniers affichent au mois de juin l’un des plus forts rebonds de la décennie […] Malgré cela, les BRIC sont pas prêts de se laisser séduire
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Rien n’est plus riche d’enseignement qu’une réponse à une question qu’on n’a pas posée ou qu’une initiative prise dans l’urgence alors qu’elle n’a pas été sollicitée. Le remboursement anticipé des sommes empruntées au TARP par les banques américaines appartient à cette seconde catégorie. La banque Goldman Sachs devrait être la prochaine à faire un chèque, suivie de près par Morgan Stanley et American Express. Ce sera ensuite au tour de JP Morgan Chase — et ce sera du lourd… puisque 25 milliards de dollars avaient été puisés dans le TARP
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Contrairement à ce que nous redoutions, le billet vert n’a que très peu réagi au communiqué final des dirigeants des quatre pays composant l’acronyme BRIC réunis à Ekaterinbourg depuis ce week-end. Les présidents russe Dimitri Medvedev et brésilien Lula da Silva, le Premier secrétaire chinois Hu Jintao et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont réclamé sans surprise une plus grande diversification du système monétaire international avec l’intégration du rouble et du yuan comme monnaies de réserve
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Epargne
Quand Wall Street nous plonge au coeur du jardin des 15 pierres
par Philippe Béchade 16 juin 2009Wall Street entame la troisième semaine du mois de juin par un faux pas de -2,3% (et -3% à mi-séance), le plus spectaculaire depuis un mois. Si bien que certains traders ou gérants s’interrogent sur la capacité du Nasdaq à inscrire une cinquième hausse hebdomadaire consécutive, laquelle constituerait la 14ème sur une série de 15
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Epargne
Indice du Michigan : la confiance américaine dans le lac !
par Philippe Béchade 15 juin 2009L’OMS a relevé son niveau d’alerte sanitaire au niveau 6. Un niveau qui implique des mesures contraignantes pouvant impacter l’activité économique des pays qui appliqueraient l’ensemble du dispositif de lutte contre les épidémies. Les marchés avaient complètement perdu de vue cette problématique […] mais à la Bourse de Paris par exemple, c’est le titre Sperian Protection qui s’est distingué avec un gain hebdomadaire de 10%
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"Moi j’voulais pas, c’est les autres qui m’ont forcé", déclarait Kenneth Lewis, PDG de Bank of America, le 11 juin 2009. Avouons que ce système de défense peut apparaître peu reluisant — mais il s’appuie sur certains faits incontestables (échanges d’e-mails, conversations officielles) et sur un faisceau de présomptions qui laisse peu de place au doute
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Epargne
Grêle de mauvaises statistiques sur les bourgeons de reprise
par Philippe Béchade 11 juin 2009Sur les huit premiers mois de l’exercice budgétaire 2009, le déséquilibre budgétaire global des Etats-Unis a plus que triplé par rapport à la période correspondante de l’exercice 2008/2009. Il s’élève à 992 milliards de dollars, soit 11% du PIB en rythme annuel. Pour mémoire, en Europe, la norme maastrichtienne en matière de déficits budgétaires est de 3%