Le point d’orgue de cette première séance de la semaine, c’était la publication des premiers trimestriels de la saison. Alcoa a ouvert le bal avec un profit de 13 cents par titres (contre 12 cents anticipés). La réaction du marché fut favorable : le titre a pris 3% en transactions "hors séance" (le titre avait clôturé sur une consolidation de -0,65%). Alcoa a longtemps été l’empereur mondial de l’acier… Mais l’empire du Milieu est devenu le premier producteur de la planète un peu avant la fin des années 2000, et c’est désormais Pékin qui fixe les prix
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Si Mao avait vu sa banque mobiliser 400 milliards de dollars…
par Philippe Béchade 12 juillet 2010Tout va bien se passer au second semestre, martèle J.C. Trichet… La consommation américaine va demeurer suffisamment vigoureuse selon M. Fisher, de la Fed… La croissance mondiale va dépasser les attentes en 2011 selon le FMI… La Chine ne connaîtra pas de coup de frein conjoncturel majeur dans un avenir prévisible — et l’introduction de la Banque agricole de Chine (l’Agricultural Bank of China a été fondée par Mao dans les années 50) a été sur-souscrite 20 fois. Ce phénoménal succès résulte d’abord d’une participation record des banques occidentales ; les épargnants chinois, quant à eux, boudent l’opération. Jugeraient-ils que cette méga-banque, avec ses 320 millions de clients (plus que de citoyens américains sur le sol des Etats-Unis), n’est pas particulièrement sexy
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Epargne
Un nouveau type de défi pour Paul le Poulpe : prédire le sens des prochains délires de Wall Street
par Philippe Béchade 9 juillet 2010La population des pays développés vieillit et souffre dans sa chair… il y a de plus en plus d’acheteurs solvables dans les pays émergents… des systèmes de santé plus élaborés (et protecteurs) voient le jour en Chine et en Amérique du sud : rien que du bonheur pour les leaders mondiaux de l’industrie du médicament. Malheureusement, il ne faut pas trop compter sur eux pour créer de l’emploi. Le géant pharmaceutique américain Merck (qui vient de fusionner l’an dernier avec son concurrent Schering-Plough) annonçait ce jeudi la fermeture de huit sites de recherche et huit sites de production (il faut certainement supprimer quelques doublons). La facture sociale s’annonce particulièrement salée
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Après avoir manqué de peu l’inscription d’une huitième séance de repli consécutive la veille, alors que les opérateurs ne semblaient ne rien discerner qui puisse les sortir de leur déprime, il a suffi que la banque State Street révise ses estimations de résultats du deuxième trimestre à la hausse pour que Wall Street explose de +3%. Si le Dow Jones prend "seulement" 2,8%, la barre symbolique des 10 000 points est refranchie — et 28 titres sur 30 terminent dans le vert. Plus volatil, le Nasdaq s’envole de 3,15% (+65 points à 2 160 points) avec un ratio hausses/baisses de 95/5
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Epargne
Du grabuge dans les vestiaires… de lourdes sanctions menacent le dollar
par Philippe Béchade 7 juillet 2010Le changement d’ambiance sur les places européennes (elles affichent +2,8% en moyenne) en 24 heures est assez saisissant. Il tranche avec la morosité la plus complète qui régnait la veille, alors que les marchés américains étaient fermés et qu’il n’y avait ni bonnes ni mauvaises nouvelles pour justifier une variation de 0,5% (à la baisse) en clôture
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Epargne
L’Oncle Sam s’apprête derechef à faire les poches du reste de la planète !
par Philippe Béchade 6 juillet 2010La liste des municipalités en situation de faillite comptable est aussi épaisse que le dossier Madoff. Cette comparaison n’est d’ailleurs pas fortuite car le budget des collectivités locales (nous parlons de villes comme Détroit, Sacramento, New York et de milliers d’autres plus ou moins célèbres) est une véritable arnaque pyramidale à la puissance 10. L’insolvabilité qui était encore l’exception en 2006 — à part la Nouvelle-Orleans dévastée par Katrina — est devenue la règle. L’encours des "muni-bonds" dépasse largement les 2 500 milliards de dollars. Il se présente le plus souvent sous forme de produits structurés complexes (de type VRDO, TOB ou ARS), lesquels sont devenus totalement illiquides, comme de vulgaires subprime californiens
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Après la déferlante de mauvaises statistiques qui a débuté dès lundi dernier aux Etats-Unis — puis en Chine et au Japon mardi –, les investisseurs et les économistes ont commencé à revoir leur copie en matière de croissance. C’est là un véritable déchirement psychologique car aucun gérant ou stratège en exercice depuis l’après Seconde guerre mondiale n’a jamais été confronté au scénario du "double creux".
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Nous ne manquons jamais de monter le son dès que la chaîne CNBC pointe ses caméras sur la mine réjouie de Jim Rogers, un pessimiste combatif monté sur noeud papillon. Pour la première fois depuis bien longtemps, nous l’avons entendu donner en direct un conseil qui risque d’avoir coûté très cher à ceux qui l’ont suivi jeudi matin. Il a tout simplement recommandé de continuer de privilégier le dollar de préférence à l’euro (et la monnaie unique a bondi de 2% quelques heures après son interview) — alors que la question des dettes souveraines demeure ce baril de poudre qui n’attend plus qu’une étincelle
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Epargne
Basculement dans le second semestre ou chavirage des marchés ?
par Philippe Béchade 1 juillet 2010Il ne faudrait pas que les chiffres du chômage attendus vendredi traduisent une dégradation trop brutale du marché du travail aux Etats-Unis car l’entame de la période estivale pourrait s’avérer cauchemardesque. La série noire a malheureusement continué ce mercredi avec le rapport mensuel d’ADP sur les créations d’emplois au mois de juin. Il montre un montant symbolique de seulement +13 000 postes dans le secteur privé, contre 57 000 — chiffre révisé de 55 000 — au mois de mai
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Le "cygne noir" d’hier n’était pas une catastrophe naturelle. Il s’agissait d’une bête erreur de calcul du Conference Board concernant l’indicateur avancé de l’économie chinoise pour le mois de mai. Au lieu de bondir de 1,7% comme annoncé le 15 juin dernier (soit la plus forte hausse depuis février 2009), ce dernier n’aurait en effet progressé que de 0,3%, soit le score le plus faible depuis novembre 2009. L’erreur serait due à une mauvaise interprétation du chiffre des mises en chantier en Chine
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Epargne
Un week-end marqué par une "kolossale" erreur d'arbitrage… budgétaire
par Philippe Béchade 29 juin 2010Il fallait se rendre à l’évidence : aucune solution satisfaisante ne pourrait émerger, même en discutant jusqu’aux élections de novembre aux Etats-Unis. Les participants au sommet de Toronto ont donc décidé à l’unanimité que chacun ferait comme il voudrait ! Les dernières scories du sommet de Pittsburgh (qui voulait changer le monde, moraliser et réguler la finance) sont maintenant bien éteintes
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Epargne
Les marchés jouent-ils à se faire peur, ou la réalité est-elle si terrible?
par Philippe Béchade 28 juin 2010Une forte baisse des indices boursiers, même dans le vide, à la veille d’un week-end, cela fait plutôt mauvaise impression. Une chute de 6% des places européennes par rapport aux meilleurs niveaux testés en début de séance lundi, c’est a priori franchement alarmant. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que les marchés se sont littéralement emballés à la hausse lorsque la Chine a fait savoir qu’elle rétablissait un système de change flottant, ce qui devrait se traduire par une réappréciation du yuan
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Epargne
Si Bernanke lui même n’y croit plus, l’euro est proche d’un rebond
par Philippe Béchade 25 juin 2010Le niveau actuel du dollar devrait donc constituer un avantage pour les valeurs françaises — mais l’évolution du CAC 40 ne confirme pas cette hypothèse. Les investisseurs ont de bonnes raisons de penser que les marchés sont correctement valorisés. Vous ne trouverez plus que quelques incorrigibles optimistes pour penser que les anticipations de croissance économique formulées au début de l’été 2009 concernant 2010 et 2011 ont encore des chances de se matérialiser. Pourtant au moins un argument auquel nous ne pouvons rester insensibles : le plan de relance de Barack Obama, d’un montant de 750 milliards de dollars […] mais s’il est bien quelqu’un qui n’envisage aucune embellie de l’économie américaine dans un avenir prévisible, c’est Ben Bernanke
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L’économie américaine ressemble de plus en plus à un véhicule supposé en panne de batterie et qui, lorsque l’on branche les cosses sur la dépanneuse, parvient effectivement à redémarrer en toussotant… mais dont il apparaît rapidement évident que les bougies sont mortes, que le carburateur est engorgé d’impuretés et que les cylindres sont cuits après avoir surchauffé depuis 2005 et manqué de lubrifiant à partir de fin février 2007. Face à de tels symptômes, des mécanos diagnostiqueraient sobrement que le moteur a "serré"
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Epargne
Tout le monde a horreur des Bleus… et surtout du bleu pétrole !
par Philippe Béchade 23 juin 2010Les médias n’en font plus leur Une, mais des dizaines de milliers de barils de pétrole continuent de s’échapper chaque jour du fond du golfe du Mexique. Ils vont venir pendant des mois, et même probablement des années, souiller les côtes américaines. Le calvaire de l’équipe de France, de ses supporters et de ses sponsors s’est achevé par une ultime humiliation. Le calvaire des riverains de la Louisiane et de la Floride, en revanche, est loin d’être terminé
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Au 21ème siècle, le Mondial 2010 survient en pleine crise économique — et désormais également en pleine crise de confiance pour le plus petit dénominateur commun des habitants d’une partie du Vieux Continent, à savoir l’euro. Les héros chaussés de crampons de chaque pays qualifié étaient censés faire oublier au peuple un peu de sa frustration, apporter du rêve, montrer de la bravoure, faire rejaillir un peu de leur gloire sur leurs supporters. Et voilà que les gladiateurs français, que les médias présentent corrompus par l’argent, sont victimes d’une rupture avec le réel et les attentes du public
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Grâce au coup de reins providentiel de jeudi soir, les deux indices historiques (Dow et S&P), encore dans le rouge à cinq minutes du coup de cloche final, affichaient en clôture un gain de 0,15% en moyenne et une performance annuelle "positive" de 0,06% et 0,09% respectivement. Les cours ont continué de progresser vendredi à l’ouverture mais les ficelles sont tellement grosses que l’on pourrait y suspendre un taureau reproducteur charolais par les cornes
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En France, les chiffres du chômage réel sont tout aussi tabous mais le "filet social" empêchait que le ressenti de la population soit trop anxiogène. L’éloignement des perspectives de départ en retraite (alors que le taux d’activité des seniors est d’à peine 50%) pourrait gâter l’humeur des consommateurs : un redoutable effet de ciseaux se profile