Les banques centrales du monde entier ont ajouté 425,4 tonnes métriques d’or à leurs réserves l’an dernier, la plus grande augmentation depuis 1964 selon le World Gold Council. Cela représente un gain de 1,4%, mettant leurs détentions à 30 116,9 tonnes au total. Cette augmentation était la première depuis 1988. Les banques centrales d’Inde, de Russie et de Chine faisaient partie de celles qui ont augmenté leurs réserves aurifères depuis l’an dernier alors que le métal précieux grimpait de 24%, atteignant le record de 1 26 l’once en décembre. Les banques centrales possèdent désormais 18% de tout l’or jamais extrait. ‘Il y a clairement eu une renaissance de l’or dans l’esprit des banquiers centraux’, a déclaré à Bloomberg Nick Moore, analyste de la Royal Bank of Scotland
Bill Bonner

Bill Bonner
Bill Bonner est le co-auteur de plusieurs best-sellers comme L’inéluctable faillite de l’économie américaine, L’empire des dettes et Hormegeddon. Dans son dernier livre, Gagner ou Perdre, il explore l’avancée de nos sociétés modernes, leurs hauts et leurs bas – et révèle en chemin la règle unique qu’une société doit suivre si elle espère progresser... tout en montrant ce qui arrive à ceux qui ignorent cette règle. En 1978, Bill a fondé Agora – désormais le plus grand réseau de recherche indépendante au monde. Il a lancé des entreprises partout dans le monde – dont les Publications Agora en France... emploie des milliers de personnes... a investi sur cinq continents... a acquis plus de deux douzaines d’entreprises... possède des centaines de milliers d’acres de terrain... parcourt plus de 150 000 km chaque année... et a lancé plus de 1 000 produits. Ses notes quotidiennes, publiées notamment dans La Chronique Agora, sont lues par plus de 500 000 personnes dans le monde – dont près de 40 000 en France. Bill s’est donné pour mission d’identifier les meilleures opportunités d’investissement – et de montrer où les investisseurs particuliers commettent les erreurs les plus coûteuses. En deux mots, Bill offre un regard lucide sur le monde de l’économie et de l’investissement -- un point de vue contrarien et sans concession, que vous ne retrouverez nulle part ailleurs.
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Nous sommes au début d’une Grande Correction. Voilà ce que dit Bloomberg : "Les ventes de nouvelles maisons aux Etats-Unis ont subi une chute inattendue en février pour atteindre un plus bas record alors que les tempêtes, le chômage et les saisies pesaient sur le marché. Les achats ont baissé de 2,2%, au rythme annuel de 308 000 — des chiffres du département du Commerce US publiés [le 24 mars] à Washington. Le prix de vente médian a connu sa plus forte hausse en plus de deux ans"
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Il est impossible de ne pas remarquer que l’Inde avance. C’est chaotique ; c’est inconfortable ; c’est imprévisible… mais on avance. Les gens sont jeunes. Les immeubles sont neufs. Il y a de nouvelles voitures sur les routes… et de nouvelles boutiques qui s’ouvrent. Nous avons vu quelques Nano, le nouveau modèle de Tata Motors — de mignonnes petites automobiles qui se vendent seulement 2 500 $. Il y avait aussi des dizaines de variétés de voitures telles qu’on n’en voit jamais sur les routes américaines ou européennes. On ne peut pas s’en empêcher… on commence à se projeter dans l’avenir… et à imaginer ce que ce sera lorsqu’ils finiront tel pont ou telle route… ou lorsqu’ils démoliront tel bidonville… ou trouveront de nouvelles manières de faire les choses… de s’entendre les uns avec les autres… et de nouveaux moyens de gérer le pays
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Les médias français parlent de la réforme du système de santé américain comme s’il s’agissait de la Déclaration d’Indépendance. Les Américains sont enfin entrés dans le monde moderne, semblent-ils dire. Ils ont désormais accès aux soins de santé comme étant un droit acquis. Le fait que les gens pensent avoir un "droit" aux soins de santé montre bien à quel point les gens ne réfléchissent pas. Un "droit" n’a de sens que lorsqu’il peut être appliqué de manière universelle, sans causer de tort à quiconque. On peut avoir le droit de posséder une propriété, par exemple, parce que tout le monde peut profiter de ce droit sous les mêmes termes et conditions. On peut avoir le droit de dire ce qu’on veut… tant que tout le monde peut dire ce qu’il veut. Mais si vous avez droit à un scanner, une autre personne a l’obligation de construire la machine… la mettre en service… la faire fonctionner… l’entretenir… la mettre à disposition du public… interpréter les résultats, etc. Qui est cet esclave enchaîné à votre service
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En Inde, que nous avons quittée hier matin, les prix de la nourriture grimpent en flèche. Partout dans le monde, au niveau des ventes en gros, il y a de l’inflation. Le pétrole a grimpé de 115% depuis janvier 2009. Le WTI est à 85 $ le baril à l’heure où nous écrivons ces lignes. Le minerai de fer a grimpé de 95% au cours de la même période. Il existe aussi ce qu’on appelle le Rind Index, qui suit les matières premières auxquelles les gens ne prêtent pas attention habituellement — des choses comme la toile de jute et les peaux tannées. Ces choses sont utilisées dans l’industrie pour fabriquer d’autres choses. Il n’y a pas beaucoup d’achats spéculatifs. Mais il y a beaucoup d’inflation. Le Rind Index a grimpé de 50% depuis janvier 2009
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Les prix augmentent en Inde — alimentés par le coût élevé de la nourriture. Grâce en partie à une politique gouvernementale désastreuse consistant à encourager l’utilisation excessive d’engrais chimiques, les prix de l’alimentation grimpent en flèche. Dans un pays pauvre, l’alimentation représente une plus grande part du budget familial que dans un pays riche. L’IPC indien grimpe de 11% environ. Les actions ont elles aussi grimpé la semaine dernière — en grande partie grâce aux bons sentiments inspirés par Ben Bernanke. Le chef de la Fed a fait savoir que si l’économie retombe dans la récession, ce ne sera pas de sa faute
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Les Etats-Unis se félicitent d’être la plus belle démocratie que le monde ait jamais connue, mais le système de gouvernement de Venise il y a huit cents ans était tout aussi démocratique : les gens votaient pour des gens, qui votaient pour d’autres gens, qui votaient pour d’autres gens encore, qui élisaient le doge. Il s’agissait de faire croire au peuple que c’était lui qui dirigeait le pays, alors que le pouvoir réel était entre les mains de quelques familles (les Bush, Kennedy, Gore et autres Rockefeller de la Venise du treizième siècle). Aujourd’hui, rares sont les Américains qui ne soient pas victimes de leurs propres arnaques. Ils croient s’enrichir en hypothéquant leur maison. Ils achètent les produits de Wall Street comme ils joueraient à Las Vegas et ils se croient aussi malins que Warren Buffett. En novembre 2004, ils sont allés aux urnes en croyant élire le gouvernement qu’ils voulaient, alors que le choix avait déjà été limité à deux candidats de la même catégorie sociale, du même âge, ayant fait les mêmes études, possédant la même fortune, appartenant au même club secret, issus du même monde et ayant plus ou moins les mêmes idées sur la manière de gouverner
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Sous la surface du flux d’opinions sottes et de bruits distrayants, on trouve un courant puissant… qui entraîne tout vers le large. Pour la première fois depuis 1946, la dette des ménages américains baisse. C’est là toute la question du désendettement. L’expansion du crédit est terminée. Le vent tourne. La marée se retire. Le crédit a coulé à flot durant 61 ans. A présent, il baisse. Plus d’augmentations du crédit des ménages. Plus d’accroissement des dépenses de consommation, jusqu’à dépasser les revenus salariaux. Plus de ventes supplémentaires. Plus de "croissance" aux dépens de la dette du secteur privé.
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"Moody’s Investor Service avertira aujourd’hui les Etats-Unis qu’à moins de remettre leurs finances publiques en meilleur état que ce que projette l’administration Obama, il y aurait ‘une pression à la baisse’ sur leur note ‘triple A’." Moody’s a appris une leçon l’an passé. On prend l’argent du noté. On donne une bonne note à des obligations de pacotille. Puis les gens vous montrent du doigt et vous traînent en justice lorsque la pacotille tourne mal. Les agences de notation ne veulent pas se retrouver prises à la gorge par tous les investisseurs obligataires de la planète
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Qui pourrait blâmer les consommateurs d’être un peu plus disposés à dépenser de l’argent ? Les journaux nous disent que la Grande récession est terminée… et qu’on est dans une reprise. Le lumpenconsommateur pense probablement qu’il va bientôt trouver un emploi… et que le prix de sa maison grimpe. Mais sous la surface, on trouve des contre-tendances puissantes. Elles ont commencé en 2007. Elles ont bien entendu été mal interprétées par les grands économistes et décideurs : ils ont décrété qu’il s’agissait d’une "crise de liquidité". En fait, elles signalaient une crise de dette. Le secteur privé était bien trop endetté
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Nous étions en route vers CNBC, pour une interview. Pour une raison mystérieuse, votre correspondant est une célébrité mineure dans le sous-continent indien. Le présentateur a annoncé au public que nous étions "un économiste occidental vénéré". "En Occident, la situation est très différente", avons-nous expliqué. "Les économies occidentales — plus spécifiquement les économies anglo-saxonnes, et en particulier la Grande-Bretagne et les Etats-Unis — se livrent à une fièvre acheteuse depuis de nombreuses années. Elle a atteint son apogée en 2005-2006 ; à présent, ces économies auront beaucoup de mal à se développer. Elles ne peuvent le faire en augmentant les dépenses et le crédit à la consommation. Pour commencer, les consommateurs ont déjà trop de choses. Ensuite, les consommateurs n’ont ni les revenus ni le nantissement pour justifier plus de dette. L’économie doit donc trouver un nouveau modèle pour avancer
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Nous avons rencontré un groupe de 12 analystes pour essayer de comprendre ce qui se passe en Inde d’une manière générale. Tata Motors était particulièrement sous les feux de la rampe… Notre équipe d’investissement, dans le bureau familial, l’a recommandé l’an dernier. La valeur a grimpé de 468% au cours des 12 derniers mois…On voit le nom Tata un peu partout, en Inde. Voitures (la société possède aussi Jaguar), cafés, hôtels, compagnies d’assurance, lignes aériennes, entreprises de chimie — et ainsi de suite. Tata semble posséder le pays tout entier. A peu près tout semble être une filiale Tata
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Au cours des 12 derniers mois, l’indice indien Sensex a grimpé de plus de 108%. Mais nous parions sur l’Inde à très long terme. Durant la récente crise financière, ce pari a semblé mal tourner. Les investisseurs étrangers ont retiré leur argent de l’Inde ainsi que des autres marchés émergents — même si l’Inde n’était que très peu exposée à la crise bancaire elle-même. Qu’est-ce qui attend l’Inde ? Une croissance de 7% du PIB cette année… 9% l’an prochain. Le premier chiffre est d’actualité. Le second est une prévision. Mais il y a de bonnes raisons d’être haussier sur l’Inde pour le long terme
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"La France garde le cap au milieu des bouleversements économiques", titre un article dans l’International Herald Tribune. Garder le cap ? Forcément. Elle continue de subventionner, renflouer, protéger, cajoler et mettre le nez dans toutes les affaires de son économie — exactement comme elle le faisait avant que la crise ne débute. Si elle ne l’avait pas fait, continue l’article, la France n’aurait peut-être pas été la première grande économie à se sortir de la récession mondiale. D’un autre côté, les Français ne se sont jamais beaucoup endettés… donc peut-être qu’ils n’étaient pas si exposés que ça à la crise de dette mondiale
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Les Etats-Unis vont devoir emprunter 1 600 milliards de dollars supplémentaires cette année. Ils devront ensuite continuer à emprunter plus de 1 000 milliards annuels pendant des années. Il n’y a pas de surplus — jamais — dans quelque prévision budgétaire plausible que ce soit. Que feront les investisseurs obligataires de tout ça ? Que se passera-t-il s’ils voient l’inflation augmenter ? Et s’ils ne veulent plus prêter ? Et si les rendements du bon du Trésor US à 10 ans (qui grimpent lorsque les prix obligataires baissent) passent à 5%, voire plus de 15%, comme ils l’ont fait au début des années 80
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En général, les prêteurs recherchent ce qu’ils appellent "la couverture" de la dette — la dette comparée aux revenus. Si l’on prend les revenus US dans leur ensemble, on s’aperçoit que la dette fédérale américaine représente actuellement un peu plus de 80% du PIB. Mais ce chiffre augmente rapidement. Il dépassera les 100% dans deux ou trois ans seulement. Et alors ? Tant qu’on a un revenu suffisant pour couvrir tout ça, pas de quoi s’inquiéter, non ? D’accord, considérons les choses sous cet angle. Sauf que ce n’est guère brillant là non plus. L’impôt sur le revenu ne génère que 43% du budget. Les autorités obtiennent un peu plus grâce aux impôts sur les sociétés et autres… mais le déficit est énorme… représentant entre un tiers et la moitié de toutes les dépenses
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John Edwards gagna le titre de "l’homme le plus stupide d’Amérique" quand la presse eut vent qu’il trompait sa femme et se lançait dans la course à la présidence en même temps. Mais en 2007-2008, Edwards avait encore plus de défis quotidiens. En janvier 2007, l’industrie financière estima la valeur de Lehman Bros. — une compagnie qu’elle connaissait bien — à 48 milliards de dollars. Le 15 septembre 2008, l’offre s’effondra à zéro. Alors vinrent de plus inquiétantes nouvelles : la compagnie d’assurance la plus importante du monde, AIG, faisait faillite. Martin Sullivan l’avait mise au tapis, disaient les analystes. Elle avait besoin d’un renflouement de 85 milliards de dollars
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Et voilà que la livre sterling dégringole. Elle est passée sous les 1,50 $ mardi. Au lieu de la considérer comme un refuge par rapport à l’euro, chahuté, les investisseurs fuient la devise britannique. Pourquoi ? Ils se disent que ce qui s’est produit en Grèce pourrait aussi arriver en Grande-Bretagne. Le déficit budgétaire britannique — à 12% du PIB — est à peu près équivalent à celui de la Grèce, deux fois supérieur à la moyenne européenne