▪ Evidemment, c’est LA question de la semaine…
Le QE3 de la Fed est censé arriver à expiration fin du mois. L’économie américaine se "remet" — du moins en surface. Les chiffres sont conformes aux objectifs fixés par la Banque centrale, ou presque.
Techniquement, il faudrait effectivement laisser l’assouplissement quantitatif s’éteindre.
Mais voilà, il y a un hic : les marchés… qui font de la résistance passive, s’affaissant dès que la Fed fait mine de retirer le "bol à punch". Du coup, les rumeurs fusent et s’entrecroisent.
James Bullard, de la Fed de St. Louis, a laissé entendre qu’un QE4 était envisageable.
Les marchés ont grimpé.
Puis Eric Rosengren, à la tête de la Fed de Boston, a affirmé au contraire qu’il était "tout à fait à l’aise" avec l’idée de la fin du QE ce mois-ci.
Les marchés ont chuté.
Peut-être que d’autres banques centrales pourraient prendre le relais — comme le laissait entendre Philippe Béchade mercredi ?
"Pas de souci puisque l’argent restera gratuit — la Fed, la Banque du Japon et la BCE nous le promettent — pour ‘une période de temps très étendue’," expliquait Philippe…
▪ Je dois vous avouer, cher lecteur, que pour moi la question ne devrait même pas se poser. De quoi les banques centrales se mêlent-elles ? Pourquoi ne pas laisser l’économie suivre son chemin… les prix retrouver des niveaux réalistes… et les erreurs commises ces dernières années se corriger — quand bien même ce serait douloureux ?
Mais comme le constatait Bill Bonner en début de semaine, "il y a […] quelque chose de très nouveau sur notre planète bleue : des banques centrales qui pensent pouvoir réussir là où les philosophes échouent. Sans autre explication, elles pensent savoir où le Dow devrait être. Jamais encore durant la longue et comique histoire de l’humanité et de son argent les banquiers n’ont été si intéressés par les prix des actifs. Ils créent désormais de l’argent — à partir de rien — expressément pour les faire grimper".
Les marchés ne sont absolument plus libres… et, par conséquent, vous non plus. Simone Wapler dressait un constat amer dans sa Stratégie il y a quelques jours :
"Tant que les banques centrales maintiendront la triche sur les taux et leur politique monétaire accommodante, votre situation en tant qu’investisseur particulier sur les marchés actions et obligations est celle d’un joueur rentrant dans un casino :
– vous changez des jetons avec de l’argent honnêtement gagné et acquis ;
– vous jouez contre des professionnels qui ont des piles de jetons que des croupiers banques-centrales leur ont données dans les mains. Et s’ils perdent, ils auront d’autres jetons gratuits.Pensez-vous sérieusement être à armes égales ?"
Sans doute que non, le combat n’est pas égal…
Mais n’oubliez pas que les moyens de vous défendre et de vous protéger existent malgré tout : failles du système, valeurs pleines de potentiel, "niches" à exploiter, placements méconnus…
… et nous sommes là pour vous aider à les détecter — et à en profiter.
Restez à l’écoute !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora