Devenir millionnaire est-il à votre portée ?
Si vous demandez au citoyen moyen comment la plupart des millionnaires sont devenus riches, vous entendrez plusieurs réponses qui se ressemblent.
Ils ont hérité de leur argent. Ils ont créé leur propre entreprise. Ils ont gagné des revenus à six ou sept chiffres. Ou bien, ils ont eu de la chance.
Il s’avère que toutes ces réponses ne sont pas seulement fausses. Elles sont totalement erronées.
Cela fait maintenant 24 ans que je m’intéresse à la création de richesse aux Etats-Unis. (Avant cela, j’étais gestionnaire de fonds pendant 16 ans.)
Une grande partie de ce que j’ai écrit sur le sujet a été récemment résumée dans le nouveau Global Wealth Report du Credit Suisse. Il s’agit de la ressource la plus complète et la plus récente sur cette thématique : celle-ci passe au crible la richesse des ménages de 5,4 milliards de personnes dans le monde.
Au fil des années, le rapport a mis en évidence une tendance pluridécennale à l’accroissement de la richesse et à l’augmentation du nombre de ménages millionnaires.
Toutefois, en raison de l’effondrement des marchés boursiers et obligataires entre 2021 et 2022 – ce qui représente une excellente opportunité d’achat comme je l’ai souligné à plusieurs reprises – le nombre total de millionnaires a diminué de 1,8 million au cours de cette période.
Aux Etats-Unis, les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren seront ravis d’apprendre que lorsque la richesse totale diminue, les inégalités économiques diminuent également. Pour que les Américains deviennent moins inégaux, il suffit donc que les plus riches s’appauvrissent.
(Bien entendu, ces sénateurs préféreraient que le gouvernement fédéral confisque de force la richesse de ceux qui l’ont gagnée et la donne à ceux qui ne l’ont pas gagnée, afin de gagner l’affection – et, bien sûr, les votes – des bénéficiaires.)
Toutefois, la baisse du nombre total de millionnaires est la seule note négative d’un rapport qui surprendra les nombreuses personnes qui croient savoir comment les millionnaires deviennent riches.
Commençons par les faits aux Etats-Unis…
Plus de 22,7 millions d’Américains possèdent un patrimoine net de 1 million de dollars ou plus.
Près de 80% des millionnaires n’ont reçu aucun héritage de leur famille ou de leurs proches. (Et seuls 3% ont reçu un héritage d’un million de dollars ou plus.) Huit millionnaires sur dix sont issus de familles à faibles revenus.
La majorité d’entre eux ne sont pas devenus riches grâce à un salaire à six chiffres. Seuls 31% d’entre eux ont perçu un revenu de 100 000 dollars à un moment ou à un autre de leur carrière. Un tiers d’entre eux n’a jamais gagné 100 000 dollars au cours de sa carrière.
Comment en sont-ils arrivés là ? Quatre-vingt-treize pour cent des millionnaires interrogés par Ramsey Solutions déclarent être devenus riches en travaillant dur, en investissant et en évitant d’avoir des dettes. (Basique, mais efficace.)
La plupart des millionnaires n’ont pas créé et ne possèdent pas leur propre entreprise. Dans leur grande majorité, ils ont simplement investi dans des actions et des biens immobiliers.
Pourtant, le millionnaire américain moyen ne possède qu’un seul bien, sa maison. (Seuls 8,5% des millionnaires américains possèdent quatre biens ou plus.)
Voici quelques autres faits intéressants…
La richesse moyenne par adulte américain est de 84 718 dollars.
Bien qu’un million de dollars soit une somme importante, il ne suffit pas à vous hisser dans les 1% les plus riches. Il faut disposer d’un patrimoine net d’au moins 11 millions de dollars pour faire partie des 1% d’Américains les plus fortunés.
Et la plupart des Américains estiment qu’il faut plus d’un million de dollars pour être « riche ». Selon l’enquête Charles Schwab Modern Wealth Survey de 2023, les Américains considèrent qu’un patrimoine net de 2,2 millions de dollars est le minimum pour être considéré comme riche. Une valeur nette de 560 000 dollars est nécessaire pour se sentir « financièrement à l’aise ».
Ces statistiques révèlent une chose dont je parle ici depuis longtemps.
Toute personne dotée d’une intelligence moyenne peut devenir riche.
Les principes de la création de richesse sont bien connus. Pourtant, la plupart des gens ne les connaissent pas.
Il n’est pas nécessaire d’être le fondateur d’une entreprise informatique dans son garage. Il n’est pas nécessaire de faire du sport de haut niveau. Il n’est pas nécessaire de produire un album de rap vendu à des millions d’exemplaires.
Ces personnes sont des exceptions.
La grande majorité des millionnaires ont travaillé, épargné, investi et capitalisé leur argent pendant des années, et souvent des décennies.
Pour se constituer un patrimoine à sept ou huit chiffres, il suffit de maximiser ses revenus, de vivre en dessous de ses moyens et d’investir judicieusement son argent.
Les deux premiers points sont à votre portée. Les Publications Agora sont là pour vous pour que vous puissiez accéder au troisième.
Mais apprendre que 22,7 millions d’Américains ont déjà atteint cet objectif renforce notre confiance et notre optimisme. Ainsi que de savoir que le chemin est ouvert à tous.
4 commentaires
Article assez inepte, qui s’appuie essentiellement sur l’inflation et les bulles (immobilière, boursière) pour masquer la reproduction sociale depuis quarante ans aux USA. Pour les « QI à trois chiffres » intéressés par le sujet, il y a par exemple le classique de Piketty : Le Capital au XXIème siècle
Pas d’accord, l’inflation et les bulles sont le fait du capitalisme financier de connivence et de l’étatisme complice de cette crapulerie. La capacité de travail, la bonne gestion de ses finances et l’investissement intelligent et judicieux indiqués par cet article ne sont pas à l’origine des décisions monétaires des banques centrales et sont parfois même victimes. Il faut faire la différence entre l’investissement nécessaire à l’entreprenariat créateur de richesse dans un marché réellement libre et la spéculation des initiés qui faussent les prix par le contrôle monétaire.
Très bien, alors je précise ; lorsqu’on se demande si les millionnaires d’aujourd’hui ont eu des parents millionnaires, soit on raisonne en dollars nominaux, soit en raisonne en dollars constants, soit on corrige les dollars constants de l’enrichissement général de la population (via la hausse du PIB par habitant) pour faire une comparaison pertinente. Je parie que c’est le premier choix qui a été fait ici, sans quoi le rôle de l’héritage serait apparu tel qu’il est actuellement, c’est-à-dire beaucoup plus important.
Ensuite, la bulle immobilière est telle que sont presque automatiquement classés millionnaires les propriétaires d’une résidence principale dans une zone qu’on pourrait qualifier de tendue (exemples typiques : New-York, San Francisco, mais la liste est très longue). Une résidence secondaire ou un petit pécule placé en bourse peuvent suffire à compléter ce patrimoine pour arriver au million, et on voit bien quel rôle jouent les bulles.
Je vous rejoins sur le rôle joué par les banques centrales et autres institutions du capitalisme financier. Mais je pense que l’ « effet richesse » décrit ici est largement illusoire, c’est-à-dire que les nombreux millionnaires américains ont une fortune fragile compte tenu des bulles, et d’ailleurs les Américains ne s’y trompent pas, qui considèrent que la richesse véritable commence plus haut. Et d’autre part, statistiquement, les principaux déterminants de la richesse aux US depuis quarante ans sont le fait d’être né dans une famille riche, d’avoir pu pour cette raison étudier dans une bonne université, d’avoir fait une bonne carrière en s’appuyant sur le réseau familial et universitaire, puis d’avoir profité des bulles pour accroître sa fortune. Il y a bien sûr des exceptions, nombreuses dans un pays de 350 millions d’habitants, mais statistiquement assez rares.
Maintenant, les principes de saine gestion financière exposés ici sont corrects, et on peut imaginer qu’une personne ayant un revenu moyen accède à une forme de prospérité en travaillant dur s’il n’y a pas de coup du sort (problème de santé, divorce, licenciement, dépendance d’un parent, difficultés d’études pour les enfants, etc). Mais ça fait quand même beaucoup d’aléas…
J’abonde dans le sens de Piotr