Alors que le Dow Jones chute de près de 900 points et que les investisseurs en crypto-monnaies voient leurs actifs s’effondrer, les espoirs placés en Donald Trump vacillent.
« Je n’ai jamais rien vu de tel, déclarait hier un invité d’une émission d’information. Les Canadiens se sentent trahis par leurs plus proches amis et alliés. Ils boycottent les produits fabriqués aux Etats-Unis, les retirent des rayons et annulent leurs voyages chez leurs voisins du sud. Ils sont profondément en colère. C’est le sujet dont ils parlent le plus… »
Aujourd’hui, nous allons parler de trahison et de perplexité. Elles sont partout autour de nous.
Lundi, les médias tentaient de suivre l’évolution de la Bourse. Le Dow Jones a d’abord chuté de 1%… puis de 650 points… puis 800… avant de s’effondrer à 890 points.
Mais chaque baisse est relayée comme une catastrophe par les médias. Et toute catastrophe est la faute de quelqu’un d’autre. La trahison, les revirements brutaux, la perfidie. Les investisseurs, qui pensaient faire fortune en surfant sur l’embellie Trump, se retrouvent désormais piégés par Trump lui-même, tous les gains accumulés depuis novembre s’étant évaporés.
Qui a trahi qui ? Powell a-t-il échoué à baisser les taux ? Trump n’a-t-il pas réussi à mettre fin à la guerre en Ukraine, à instaurer la paix au Moyen-Orient, à stopper l’inflation, à équilibrer le budget ou à accomplir l’une des nombreuses promesses qu’il avait faites ? Ou bien les démocrates les ont-ils tous sabotés ?
Les investisseurs en crypto-monnaies ont, eux aussi, senti une lame tranchante dans leur dos.
Decrypt rapporte :
« Même la crypto-monnaie mème à l’effigie du président n’a pas échappé à l’effondrement du marché : le TRUMP coin a plongé de plus de 85% par rapport à son record historique. »
Trump a-t-il piégé les acheteurs de ses jetons ? Ou s’agit-il simplement d’un coup du sort ?
Lundi soir, Trump s’en est pris à Thomas Massie :
« Le membre du Congrès Thomas Massie… devrait être défié en primaire, et je mènerai la charge contre lui. »
Le péché de Massie ?
Un manque de loyauté. Il a l’intention de voter « non » à la grande et belle loi de Trump – celle qui perpétue le financement de milliards de dollars de gabegie, y compris certaines dépenses tout juste mises en lumière par Elon Musk.
Chaque mouvement de Trump semble offrir une nouvelle occasion de l’accuser de perfidie. Ce week-end, un titre saisissant est apparu sur Bloomberg :
« Donald Trump affirme que ses visa ‘gold card’ à 5 millions de dollars se vendra comme des petits pains – et qu’il pourrait permettre de rembourser l’énorme dette américaine de 36 200 milliards de dollars. »
La citoyenneté américaine… à un certain prix ? Rembourser la dette nationale grâce à cela ? Peut-on donc à nouveau acheter des bons du Trésor en toute confiance, en sachant qu’ils conserveront leur valeur ?
Faisons les calculs…
Combien de ces riches étrangers faudrait-il attirer ? 36 000 milliards de dollars divisés par 5 millions de dollars, cela fait 7,2 millions de nouveaux citoyens. Y a-t-il vraiment autant de personnes disposant de 5 millions de dollars prêtes à devenir américaines ?
Si c’est le cas, les Américains de naissance pourront peut-être espérer trouver du travail comme chauffeurs, caddies de golf, nettoyeurs de piscines ou voituriers pour ces nouveaux arrivants fortunés.
Comment ? Vous dites que ces emplois sont déjà occupés par les Mexicains et les Guatémaltèques ?
Qu’à cela ne tienne. Il y a toujours de la place sous la Grande Tente. Et puisque la Sécurité sociale est en déficit, nous avons besoin de tous les contributeurs possibles, surtout s’ils sont riches. Elon Musk affirme que la Sécurité sociale est une « pyramide de Ponzi ». Il a raison, et elle finira par s’effondrer si personne ne vient la renflouer.
Mais un autre coup de poignard dans le dos se profile…
Des millions d’Américains comptent sur les prestations de Sécurité sociale, pourtant, les autorités fédérales s’apprêtent à les réduire.
L’arrivée de nouveaux citoyens achetant leur nationalité à 5 millions de dollars pièce ne sera peut-être pas la solution miracle. Même si l’administration fédérale pouvait traiter 100 demandes de riches citoyens par jour, cela ne suffirait pas à combler le déficit – encore moins à rembourser la dette.
Pendant ce temps, plusieurs autres promesses risquent bien de ne pas être tenues.
Prenons la « guerre commerciale » de Trump, celle qui a mis les Canadiens en colère. Il avait affirmé qu’elle visait à lutter contre la drogue, et non contre le commerce. Mais à peine ses partisans avaient-ils eu le temps d’applaudir que Trump y mettait fin. D’un point de vue économique, c’est le pire scénario possible : aucun acteur du commerce – acheteurs, vendeurs, importateurs ou exportateurs – ne peut planifier l’avenir. L’incertitude règne, et le contrecoup arrive avant même le coup initial.
Associated Press rapporte :
« Le Premier ministre de l’Ontario, à la tête de la province la plus peuplée du Canada, a annoncé qu’à partir de lundi, le prix de l’électricité augmenterait de 25% pour 1,5 million d’Américains, en représailles à la guerre commerciale lancée par le président Donald Trump.
‘Je n’hésiterai pas à alourdir cette charge. Si les Etats-Unis intensifient les hostilités, je n’hésiterai pas à couper complètement l’électricité’, a déclaré Doug Ford lors d’une conférence de presse à Toronto. »
Nous explorerons d’autres trahisons possibles demain.
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Le commerce, même « paisible », avec ou sans taxes douanières, est toujours une guerre. Tout commerçant est en guerre avec son concurrent le plus proche. Avec ou sans taxes douanières la Chine fait la guerre au monde entier pour vendre ses produits. Les USA de Biden ou de Trump, et l’Europe de même. Les adversaires de Trump qui dénoncent sa « guerre commerciale » sont des hypocrites. Trump modifie seulement les règles actuelles de la guerre commerciale, et cela gêne certains. Pas d’autres. En fait il revient à une situation plus protectionniste qui a géré les relations commerciales internationales pendant des décennies, pour ne pas dire des siècles.
Il faut préférer la guerre commerciale à la guerre tout court. Il est possible de survivre à la guerre commerciale, car les commerçants veulent toujours avoir des clients. Pas à la guerre militaire dont le but est l’extermination des adversaires. Vendre plus ce n’est pas équivalent à tuer plus.
Bien sûr il est tentant de passer d’un objectif à l’autre : c’est très exactement l’origine de la Première Guerre Mondiale. Les « Grands Marchands » de Londres et de New-York voulaient éliminer leurs concurrents de Berlin et le Tsar qui résistait à leurs sirènes. Ils se sont enrichis, les peuples sont morts par dizaine de millions. C’est ce que certaines « élites » actuelles nous préparent en affirmant, contre toute réalité, que la Russie est une menace pour l’Europe. La Russie qui n’est même pas capable de vaincre l’Ukraine attaquerait l’Europe !