Par Isabelle Mouilleseaux (*)
La spéculation est de retour. Il n’y a qu’à regarder le comportement du cours du cacao ces derniers temps. Ce marché, très volatil, est un vrai bonheur pour les adeptes de la spéculation et du trading.
Bien sûr, on peut aussi investir sur un scénario de long terme. Scénario qui pourrait être plutôt haussier, du fait du développement du pouvoir d’achat des habitants des pays émergents. Les salaires y augmentent rapidement, autorisant les habitants à consommer plus, mieux et différemment. La diversification des habitudes alimentaires bat son plein. Indiens et Chinois découvrent le chocolat et pourraient bien l’apprécier ! Quant aux pays occidentaux, le chocolat fortement cacaoté y est de plus en plus apprécié.
Depuis 2006, le cours du cacao à la tonne a doublé
Il est en effet passé de 1 400 $ la tonne à plus de 2 900 $ le mois dernier. Or les fondamentaux — c’est-à-dire l’offre, la demande et le niveau des stocks — ne peuvent expliquer à eux seuls cette évolution époustouflante des prix. Car depuis des années, les rendements augmentent régulièrement. Et les stocks sont élevés.
Les matières, placement alternatif recherché
Si vous regardez l’évolution du prix du cacao depuis le début de l’année, vous vous rendrez vite compte que les investisseurs sont massivement venus s’investir sur ce marché. L’envolée du cours est impressionnante.
Face à la crise économique et financière, les investisseurs se sont jetés sur les placements alternatifs. Toutes les matières ont profité de l’aubaine, avec en tête l’or et les métaux précieux dont on a beaucoup parlé, mais aussi les cours du pétrole et des céréales.
On a beaucoup moins parlé du cacao. Et pourtant…
Son cours est monté bien au-delà des 2 900 $ la tonne ! Mais avec l’arrivée à échéance des contrats à terme et les prises de bénéfices aidant, son cours a reculé subitement mi-mars, largement en-dessous des 2 300 $ la tonne. Une baisse de presque 25% en quelques séances.
Actuellement, le cours du cacao sur le Nybot revient vers les 2 580 $ la tonne. Soit un retracement de plus de 50% en moins d’un mois.
A Londres, sur le Liffe, le prix est monté jusqu’à 1 399 livres, soit 2 772 $ la tonne. Pas de doute, nos traders sont de retour et jouent à nouveau la hausse.
Comme pour le brut, ce sont les spéculateurs et non les fondamentaux qui "font le prix" en ce moment. Et comme pour le brut, les spéculateurs jouent la hausse, sans tenir compte des fondamentaux négatifs qui pourtant se multiplient.
Nous verrons la suite dès demain…
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
L’Edito Matières Premières est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières en cliquant ici.
Source : L’Edito Matières Premières