Avec une dette fédérale à 37 000 milliards de dollars, des actifs fictifs estimés à 60 000 milliards et une Fed réduite au rôle de caisse de financement, les Etats-Unis foncent vers une crise monétaire majeure. L’or, lui, s’impose comme le grand égalisateur.
« Nous nous dirigeons à toute vitesse vers une inflation à deux chiffres. » – Tom Hoenig, ancien directeur de la Fed de Kansas City
Nous avons un ami en France qui a fumé durant près de 70 ans.
« J’ai arrêté », nous a-t-il annoncé la semaine dernière.
« Comment as-tu fait ? », avons-nous demandé.
« J’ai simplement décidé d’arrêter… et j’ai arrêté. »
En début de semaine, nous résumions ainsi le problème des démocraties occidentales : elles dépensent trop. En théorie, ce problème pourrait se résoudre aussi simplement qu’un sevrage tabagique. Mais dans un système politique démocratique complexe, il est très difficile de dire « non ».
C’est comme si tous les Américains partageaient une même carte de crédit. On pourrait décider collectivement de cesser de dépenser pour réduire la dette, mais ce serait laisser davantage d’argent aux autres pour le faire. Chacun profite d’une monnaie stable et d’une économie saine, mais chacun profite encore plus, individuellement, des avantages gratuits.
C’est le paradoxe des biens communs : réduire les dépenses est urgent, mais pour l’électeur pris isolément, mieux vaut continuer à bénéficier des largesses. Et cela vaut plus encore pour l’élite, qui contrôle la distribution de ces avantages. Quant aux économistes « complaisants », ils ne manquent pas pour confirmer au président qu’il peut continuer de dépenser sans inquiétude.
Les avions ont besoin d’ailes ; les systèmes monétaires, de garde-fous. Comme nous l’avons rappelé hier, sans « garde-fou doré », le système financier finit immanquablement dans le fossé. Et voici les dernières nouvelles, selon Reuters :
« L’or dépasse les 3 800 dollars l’once et atteint un niveau record, porté par les espoirs de baisse des taux d’intérêt. »
Les spéculateurs misent sur ces baisses. Mais miser sur l’or n’est pas toujours synonyme de victoire immédiate. Money Talks News rapporte :
« La Réserve fédérale réduit ses taux à 4,25 %, ouvrant une nouvelle ère de crédit bon marché. »
Or, la véritable promesse de l’or ne réside pas dans une ou deux baisses de taux, ni même dans un crédit facilité. L’or peut constituer un bon pari conjoncturel… mais surtout, à long terme, il demeure un moyen éprouvé de ne pas perdre son argent.
Nous avons récemment entendu Tom Hoenig, ancien président de la Fed de Kansas City, lors d’un discours au Committee for the Republic, auquel nous assistions en visioconférence. Il a expliqué comment l’indépendance de la Fed a déjà été gravement compromise, et comment elle se trouve aujourd’hui réduite à financer les excès budgétaires de Washington.
C’est ce qu’il appelle la « domination budgétaire » : la Fed fixe la politique monétaire, mais ce sont le Congrès et la Maison-Blanche qui déterminent les dépenses. Tant que celles-ci ne sont pas contenues, les gouverneurs de la Fed – sauf rares exceptions comme Paul Volcker, soutenu par Ronald Reagan dans les années 1980, ou Hoenig lui-même, isolé dans les années 2000 – n’ont guère le choix que de suivre le mouvement.
La Fed, en effet, a un double mandat : protéger le système bancaire et le dollar, mais aussi assurer le plein emploi. Or, ses gouverneurs étant nommés par les politiciens, ils tendent à privilégier la ligne de ces derniers. L’exemple le plus récent est Stephen Miran, pressenti pour succéder à Jerome Powell.
Hoenig a montré quelques graphiques parlants. L’un retraçait l’évolution des déficits depuis la Seconde Guerre mondiale. Avant 1971, ils étaient rares et modérés. Après 1971, ils sont devenus chroniques et massifs : au lieu de combler le déficit d’une année par l’excédent de l’année suivante, on a creusé année après année… jusqu’à atteindre aujourd’hui 37 000 milliards de dollars de dette fédérale.
Lorsque l’or jouait le rôle de barrière, la masse monétaire ne pouvait croître indéfiniment. On ne pouvait pas « imprimer » de l’or. Mais une fois ce garde-fou supprimé, ce fut « conduis comme si tu l’avais volée » à l’Eccles Building.
En 1971, la dette fédérale représentait 30 % du PIB. Elle est aujourd’hui de 120 %. La dette totale atteint environ 103 000 milliards de dollars, dont un tiers relève du fédéral. On peut estimer que la moitié à trois quarts de cette dette est fictive, sans production réelle en face. Et comme l’enseigne la comptabilité en partie double, toute dette correspond à un actif. Autrement dit, près de 60 000 milliards de dollars d’actifs « fantômes » circulent aujourd’hui aux Etats-Unis.
A l’échelle mondiale, le FMI estimait la dette totale à environ 100 % du PIB avant 1971. Elle atteint désormais 235 % du PIB. Cela signifie qu’environ la moitié des actifs mondiaux – soit plus de 100 000 milliards de dollars – ne reposent sur aucune production réelle.
Un de nos analystes résumait ainsi la situation :
« Le plus grand déséquilibre, c’est l’excès de créances en dollars par rapport à la richesse réelle. Soit la valeur nominale de la richesse augmente, soit le crédit diminue. Voilà pourquoi l’or grimpe : c’est le grand égalisateur. Quiconque comprend ce déséquilibre cherchera à échanger des créances papier (dollars) contre de la richesse tangible (or). »
Cet échange – vendre créances papier (actions et obligations) pour acheter de la richesse réelle (or) – s’est révélé extrêmement rentable depuis le début du siècle. L’or est passé de 260 $ à 3 600 $, multiplié par 13. Le Dow Jones, lui, a à peine été multiplié par cinq.
Cette tendance générale devrait se prolonger. Mais elle s’accompagnera sans doute de contre-tendances inquiétantes qui ne manqueront pas de nous tenir en alerte.
Cette entreprise refuse de miner son or…
Depuis près de 15 ans, elle accumule d’immenses gisements d’or… et n’a aucune intention de les exploiter.
Sa stratégie ? Bien plus ingénieuse que le simple fait de sortir le métal du sol.
A la lumière du contexte économique actuel – dettes record, banques centrales en panique, or à des sommets historiques – cette approche pourrait se transformer en l’un des plus grands coups de l’histoire du marché de l’or.
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