La technique de la tronçonneuse est la seule façon de procéder. On ne peut pas réduire de 2 000 milliards de dollars le budget le plus politisé du monde en pratiquant de minuscules incisions ; il faut supprimer des programmes entiers.
La presse, les intellectuels, les « décideurs » graisseux trouvent déjà des raisons d’émousser le DOGE (ministère de l’Efficience gouvernementale).
Dans le Wall Street Journal, Francis Fukuyama donne de mauvais conseils au duo Musk/Ramaswamy :
« La solution à nos problèmes ne réside pas dans l’affaiblissement général du gouvernement, mais dans une réglementation appropriée. »
Comme nous l’avons vu, Reagan avait raison : plus il y a de gouvernement, moins il y a d’activités honnêtes et civilisées. L’objectif du gouvernement est de retirer la richesse et le pouvoir à ceux qui les ont gagnés… et de les transférer à ceux qui ne les ont pas gagnés.
Le seul moyen sûr de réduire les dépenses de l’Etat est de réduire la taille de l’Etat lui-même. Comme pour l’élagage d’un figuier, il faut couper les branches, pas seulement arracher quelques feuilles.
C’est pourquoi Javier Milei a brandi une tronçonneuse lors de ses rassemblements, et non un scalpel. Il propose d’abattre des pans entiers du gouvernement, pas d’exciser de minuscules grains de beauté ou des ongles incarnés.
La technique de la tronçonneuse est la seule façon de procéder. Tout d’abord, parce qu’il n’est pas possible de réduire de 2 000 milliards de dollars le budget le plus politisé du monde en pratiquant de petites incisions. Il faut supprimer des programmes entiers, des départements, des mandats… et rapidement. On n’a pas le temps de se disputer au sujet de chaque petite coupe. La seule façon d’y parvenir est de faire tourner la tronçonneuse et de laisser voler les copeaux.
Si vous ne le faites pas, vous jouerez le jeu des autorités fédérales.
Dans les années 1970, alors que j’étais le très jeune et très naïf directeur de la National Taxpayers Union (Syndicat national des contribuables), nous avons proposé de réduire le budget fédéral afin d’économiser l’argent des contribuables. A l’époque, il s’agissait de millions, et non de milliards ou de trillions.
Mais les autorités fédérales ont résisté, se plaignant souvent que nous proposions une approche irresponsable des dépenses fédérales, plutôt qu’un « programme soigneusement détaillé de réductions budgétaires ».
Inutile de dire que les réductions budgétaires n’ont jamais eu lieu.
En effet, l’approche « prudente » nécessitait une analyse et une discussion plus approfondies. Quelles réglementations devaient être mises à jour, révisées ? Quel en serait l’impact ? Des discussions inter-agences devaient avoir lieu. Les procédures existantes pourraient-elles être rationalisées, plutôt qu’éliminées ? Comment rendre les lignes directrices plus claires, moins ambiguës et plus faciles à mettre en œuvre ?
Ces débats, qui impliquent d’interminables réunions de comités, prendraient des années. Et nécessiteraient l’embauche de nouveaux employés pour étudier les propositions de réduction des effectifs !
Mais Fukayama exhorte Musk et Ramaswamy à aller lentement, prudemment… et à éviter de mettre de l’huile sur le feu. Il ne souhaite pas se débarrasser des fonctionnaires, il pense que nous avons besoin de plus de fonctionnaires :
« Le gouvernement fédéral n’a pas besoin de moins de bureaucrates, il a besoin de plus de bureaucrates talentueux et ambitieux. Seuls 7% des fonctionnaires fédéraux ont moins de 30 ans, tandis que 14% ont plus de 60 ans. Ce n’est pas le bon équilibre des âges pour un gouvernement qui doit suivre les derniers changements technologiques comme l’intelligence artificielle… Vous n’attirerez pas de jeunes gens intelligents et créatifs dans la fonction publique si vous cherchez à les diriger par la peur et les licenciements arbitraires. »
Alors, raccrochez cette hache au mur et voyez combien de personnes supplémentaires vous pouvez attirer pour travailler pour les autorités fédérales. Fukuyama explique pourquoi nous avons besoin d’autant de personnes :
« Les Etats-Unis sont uniques parmi les démocraties libérales modernes en raison de leur hostilité culturelle à l’égard du gouvernement. Les habitants d’autres pays comprennent que le gouvernement est nécessaire pour contrôler le trafic aérien, prévoir la météo, gérer la masse monétaire, réglementer les aliments et les médicaments, surveiller les marchés boursiers, former et équiper les forces armées et distribuer les chèques de sécurité sociale chaque mois… Le gouvernement remplit de nombreuses fonctions essentielles que nous considérons comme acquises, et les Américains seront contrariés s’ils se réveillent un jour en découvrant qu’il n’y a pas assez de bureaucrates pour accomplir ces tâches. »
Vraiment ?
Les gens seraient-ils mécontents si le gouvernement fédéral fermait certaines de ses 800 bases militaires à l’étranger ? Et s’ils ne dépensaient pas autant, ne créaient pas de déficits et n’avaient pas besoin de couvrir l’excédent par l’inflation ?
Le choc de la stabilité des prix donnerait-il la chair de poule à l’économie ? Le peuple se tordrait-il vraiment les mains de désespoir si les entreprises privées gardaient les yeux rivés sur la météo ? Et si les investisseurs devaient se rendre à l’évidence : la SEC travaille pour Wall Street, pas pour eux ? Et que la FDA travaille pour Big Pharma, pas pour les consommateurs ? Et que l’ensemble du gouvernement ne s’intéresse qu’à lui-même… et non au « peuple » ?
Notre pouls s’accélère… l’horreur !
Un monde sans la promesse d’obtenir des choses sans rien donner… Sans la Commission régionale des Appalaches qui s’active à stimuler les « arts et l’artisanat indigènes », ou le National Capitol Arts and Cultural Affairs, dont le but semble être de fournir des fonds au Kennedy Center, afin que les Grands et les Bons de la région de Washington D.C. puissent assister à des opéras subventionnés par les citoyens de Cleveland, de Sioux Falls, et d’Albuquerque. Un monde sans AMTRAK… sans F-35….sans guerre perpétuelle… sans 36 000 milliards de dollars de dette fédérale.
Laisser les créatures des marais payer pour leur propre place d’opéra ? Laisser le peuple décider lui-même des aliments qu’il mangera, des produits qu’il achètera, de la voiture qu’il achètera et de la manière dont il dépensera son argent ?
Cette idée nous fait frémir.