La saga des stupidités continue…
Nous sommes sur le chemin du retour vers les Etats-Unis. Le voyage a commencé hier soir, lorsque nous nous sommes rendus au ferry de Cherbourg pour prendre le Stena Line qui nous ramène en Irlande.
A cette période de l’année, le service de ferry est réduit à quelques bateaux robustes, avec quelques voyageurs intrépides. Il n’y avait pas de file d’attente pour embarquer (en été, cela peut prendre des heures). Une fois sur le bateau, nous l’avons trouvé presque désert… étrange, comme un hôtel vide.
Curieusement, les seules autres voitures qui montaient sur le ferry avaient des plaques d’immatriculation ukrainiennes. Les Irlandais ont accueilli les Ukrainiens à bras ouverts, particulièrement compatissants envers leur situation. En revanche, on ne peut pas dire qu’ils aient été très « solidaires » avec les Israéliens. Peut-être se souviennent-ils de l’époque où ils étaient eux-mêmes des Palestiniens… massacrés, dépossédés et réduits à un statut de citoyens de seconde zone dans leur propre pays, par des envahisseurs anglais. Quelle qu’en soit la raison, les Irlandais ont tendance à se ranger du côté des Palestiniens.
Voyons maintenant ce qu’il se passe du côté des actualités financières.
Plus de bulles
Le marché boursier américain se réjouit de ce qui semble être la fin du cycle de resserrement de la Fed… et d’une forte baisse de l’inflation. Barron’s rapporte :
« Le marché boursier vient de connaître ses trois meilleures semaines depuis 2020. »
Même le secteur technologique du S&P 500 est de retour… en hausse de 48 % cette année, soit plus de deux fois la performance du S&P 500.
Mais nous ne voyons aucune raison de changer d’avis sur la façon dont nous voyons les choses. Au cours de ce siècle, il a fallu 27 000 milliards de dollars de mesures de relance fédérales nettes, financées à crédit à des taux très bas, pour nous amener là où nous nous trouvons aujourd’hui. Il semble extrêmement improbable que les tendances de ces 23 dernières années puissent se poursuivre, maintenant que le cycle du crédit bon marché a été interrompu.
Et parmi toutes les récentes bonnes nouvelles, se cachent des informations cruciales plus alarmantes. L’industrie manufacturière, la production industrielle et les ventes au détail sont toutes en déclin. Quant à la dette américaine, nous avons du mal à rester à la page. La semaine dernière, la dette nationale s’élevait à 33 500 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle s’élève à 33 700 milliards de dollars, et les intérêts dépasseront bientôt les 1 000 milliards de dollars pour l’année.
Le sommet du cycle du crédit (le point culminant des obligations) a été atteint en juillet 2020. Depuis lors, les investisseurs obligataires ont perdu environ un tiers de leur argent. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une tendance primaire différente. Bien qu’il soit impossible de savoir exactement ce qu’elle apportera, l’émergence d’une « nouvelle bulle » est selon nous le scénario le moins probable. Au contraire, la baisse des taux d’inflation risque en réalité d’être « transitoire ». Il est également très plausible que la hausse des cours boursiers soit décevante. Et le plus probable, c’est que les mesures stupides prises par nos dirigeants – déficits, ingérence militaire, sanctions, droits de douane, etc. – entraînent le type de problèmes qu’ils ont l’habitude de provoquer : inflation, pauvreté et guerre.
Un éternel optimisme
Mais il s’agit là d’une prévision à long terme. Dans les semaines et les mois à venir, tout peut arriver. Nous garderons donc les yeux sur la balle, les épaules sur le volant… et nos casquettes de penseurs bien en place sur la tête…
Et quelle chance ! Nous avons une balle très importante à surveiller, dont on parlera dans les livres d’histoire.
Éternels optimistes, nous voyons dans la victoire de Milei un salut potentiel pour la démocratie occidentale. En Argentine, le suffrage universel a été mis en place au début du XXe siècle. Non seulement tous les adultes étaient autorisés à voter, mais ils étaient tenus de le faire. Quelques années plus tard, la dégringolade a commencé.
L’obligation de voter signifiait qu’un grand nombre de personnes qui, autrement, auraient pu vaquer à leurs occupations sans nuire au bien public, devaient s’intéresser à la politique – au moins assez longtemps pour savoir de quel côté du pain se trouvait le beurre. Cela a simplifié la tâche des escrocs politiques. Chaque vote étant égal à tous les autres, ils se sont attaqués aux électeurs dont les votes coûtaient le moins cher possible : le prolétariat, souvent « gauchiste ».
Une question de principe
Les gens ne sont ni toujours bons, ni toujours mauvais, mais ils sont toujours influençables. Et la promesse d’argent gratuit a été décisive. C’est grâce à elle que les masses ont élu une grande gueule populiste après l’autre… et c’est ainsi que les politiciens ont imprimé de plus en plus d’argent pour couvrir les coûts de leur propre corruption. Et puis, finalement, dimanche, après 7 décennies, l’attrait des promesses du « tout sans rien » a perdu de son pouvoir. C’est ce qui a fait basculer l’élection en faveur de Milei. Il n’a rien promis. Et pour autant que nous le sachions, c’est la première fois dans l’histoire qu’une démocratie populaire vote pour restreindre le pouvoir du gouvernement.
(On pourrait dire que c’est ce que les électeurs voulaient aux Etats-Unis lorsqu’ils ont élu Ronald Reagan en 1980… et de nouveau en 2016, lorsqu’ils ont élu Donald Trump. Mais Reagan estimait qu’il était important d’augmenter les dépenses militaires pour contrer ce qu’il considérait comme la menace du communisme. Trump a augmenté les dépenses sociales et militaires sans vergogne. Seul Milei s’est engagé à réduire les dépenses publiques par principe.)
Encore une fois, nous ne savons pas où cela nous mènera. Mais cela vaut la peine d’être observé…