S’épanouir le plus possible avec des expériences est le meilleur moyen de vivre pleinement votre vie. Même une fois la retraite arrivée.
Pour ceux qui viennent de nous rejoindre, je suis en train d’écrire une série de chroniques pour une catégorie différente de lecteurs. Les retraités qui ont beaucoup d’argent de côté mais qui rechignent à le dépenser en raison de l’incertitude entourant leurs dépenses futures, la rentabilité de leurs investissements et leur espérance de vie.
(Vous n’en êtes peut-être pas encore là, mais ça pourrait vous arriver. Je vous invite donc à lire ces chroniques néanmoins.)
Dans ma dernière chronique, j’ai expliqué comment atténuer ces incertitudes en les convertissant en probabilités. Cela implique de calculer les performances historiques des différentes classes d’actifs, vos dépenses futures potentielles et votre espérance de vie.
Voici pourquoi il est important de faire ces choses…
La plupart d’entre nous vivent leur vie comme s’ils avaient un temps quasi infini devant eux. Ce n’est pas le cas. Votre bien le plus précieux n’est pas votre maison, votre compte en banque ou votre portefeuille de placements. C’est le temps qu’il vous reste à vivre sur cette petite planète bleue.
Cela n’a aucun sens de retarder la récompense de vos efforts trop longtemps ou indéfiniment, surtout si vous avez travaillé, épargné, investi et capitalisé de l’argent pendant des décennies. Vous devez commencer à convertir votre argent durement gagné en choses qui vous rendent heureux.
Les psychologues insistent sur le fait que les gens sont plus épanouis lorsqu’ils dépensent de l’argent pour vivre des expériences plutôt que pour acheter des choses. Si vous regardez chez vous et dans vos placards, vous verrez plein d’objets qui vous attiraient énormément avant de les acheter et qui ne provoquent plus la moindre émotion chez vous.
(Il serait judicieux d’y penser avant de vous précipiter sur le nouvel objet à la mode qui se présentera.)
La valeur des souvenirs
S’épanouir le plus possible avec des expériences (en planifiant votre temps et vos dépenses) est le meilleur moyen de vivre pleinement votre vie.
Bill Perkins, auteur de Die With Zero, explique que, contrairement aux possessions matérielles – qui perdent rapidement de la valeur – les expériences prennent de la valeur avec le temps.
Les expériences nous procurent ce qu’il appelle un dividende mémoriel.
Nous ne nous contentons pas d’apprécier une bonne expérience. Nous apprécions également le souvenir de l’expérience, souvent en compagnie de ceux avec qui nous l’avons partagée, année après année.
(Je pourrais ajouter que l’anticipation de l’expérience fait également partie de la gratification.)
La valeur des dividendes mémoriels est inestimable. Il n’y a rien de plus précieux. Comme le dit Carson, le majordome de la série Downton Abbey : « La raison d’être de la vie, c’est d’acquérir des souvenirs. Au final, c’est tout ce qui restera. »
Un jour, lorsque vous serez trop faible pour faire quoi que ce soit (si vous avez la chance de vivre jusqu’à cet âge-là), il se pourrait que la meilleure partie de votre vie soit vos souvenirs. Vous pourrez repenser avec fierté, bonheur et amertume à la vie et aux expériences que vous avez vécues.
Et vous pouvez commencer à vivre plus résolument dès à présent en réalisant que votre capacité à vivre de nouvelles expériences déclinera de manière inéluctable, comme votre patrimoine.
Les trois étapes de la retraite
Perkins suggère de diviser mentalement vos années de retraite en trois catégories : les années fastes, les années frugales et les années austères.
Les années fastes sont celles qui suivent votre départ à la retraite et qui vous permettent de vivre toutes les expériences de votre liste de choses à faire, que vous avez reportées.
Ensuite, selon votre santé, mais généralement autour de 70 ans, vous entrez dans les années frugales. Vous continuerez à accumuler des souvenirs, mais à un rythme plus lent.
Puis, à partir de 80 ans, il se pourrait que vous n’ayez plus beaucoup d’énergie pour vivre de nouvelles expériences, quel que soit l’état de votre compte en banque.
Mourir sur une pile d’argent non dépensé signifie que vous aurez gâché l’énergie vitale que vous aurez dépensée à le gagner.
Si vous projetez de donner de l’argent à des gens ou des causes qui le méritent, réfléchissez à le faire dès maintenant. La plupart d’entre eux en ont davantage besoin maintenant qu’ils n’en auront besoin plus tard.
(Je refuse de gâter mes enfants qui ont déjà atteint l’âge adulte, mais, la dernière chose que je souhaite, c’est qu’ils se réjouissent de ma mort parce qu’ils auront touché le jackpot.)
Ne vous privez pas maintenant en prévision de vos besoins futurs, qui seront bien plus modestes. Cela est-il réellement un problème pour les retraités ? La réponse vous surprendrait.
Perkins cite des études qui montrent que les retraités économisent de manière trop agressive, vivent de manière trop frugale et se délestent de leur patrimoine plus lentement qu’il ne le faudrait.
Les retraités qui disposaient de 500 000 $ ou plus sur un compte épargne-retraite avaient dépensé en moyenne seulement 12% de cet argent 20 ans plus tard, ou au moment de leur mort.
Ainsi, 88% de cet argent épargné n’avait pas été dépensé !
Même les gens avec une épargne inférieure à 200 000 $ n’en avaient dépensé que 25% après 18 ans de retraite.
Bien sûr, certains ont peur de mourir avec un compte en banque complètement vide.
Si c’est votre cas, je vous recommanderai un investissement qui vous permettra d’éviter ce cas de figure. Il s’agit d’une rente immédiate.
Nombre d’entre vous vont se dire, « je perçois déjà une rente ».
Malheureusement, il s’agit certainement d’une rente variable et non pas d’une rente immédiate. Or, une rente variable est loin de valoir une rente immédiate.
Je vous expliquerai pourquoi dans ma prochaine chronique.