Il est possible de se résigner aux dettes colossales et à l’inflation, voire même aux rayons vides dans les supermarchés. Mais il est plus important de se demander si cela était évitable, et quelles autres décisions auraient dû être prises.
Le Washington Post nous communique une triste nouvelle : les moteurs de la reprise économique mondiale – qui étaient passés à la vitesse maximum en 2021, après la mise à l’arrêt du monde en 2020 – sont en train de ralentir.
The Week publie également des nouvelles sombres :
« Les rayons des supermarchés américains sont vraiment à moitié vides, et Omicron n’est pas le seul coupable.
Les rayons vides […] sont arrivés dans les magasins d’alimentation américains. »
Fallait-il que cela se passe ainsi ? Nous nous posons la question.
Et si… tout n’avait pas changé ?
Et si on n’avait pas fait la guerre contre les « terroristes », et économisé 8 000 Mds$, à la place ?
Et si, en 2008, on avait laissé Wall Street régler ses problèmes, sans rendre l’économie « accro » à des taux d’intérêt artificiellement bas et à des milliers de milliards de dollars d’argent frais imprimé ?
Et si, face au Covid, Donald Trump avait agi prudemment et patiemment… au lieu de paniquer au point de décréter l’état d’urgence ?
Et si on avait continué à vivre comme d’habitude ? Il n’y aurait pas eu 29 000 Mds$ de dette, ni 7% d’inflation, ni des rayons vides dans les magasins, ni des confinements, ni les pro et anti-vaccins.
Récemment, nous avons tenté de cliquer sur le bouton « actualiser » pour de nombreuses idées que nous avons développées au cours de ces deux dernières décennies. Elles pourraient semblent un peu exotiques, voire même effrayantes, à nos nouveaux lecteurs. Mais ici, à la Chronique, nous ne cachons rien.
Par exemple, parmi nos idées relevant presque de la trahison, il y a ce que nous pensons de la démocratie américaine moderne… et de la façon dont la presse grand-public a cessé de poser des questions à la classe dirigeante, et choisi de la rejoindre. Par conséquent, les citoyens ordinaires sont privés d’une simple source d’informations honnêtes, ce qui fait d’eux la proie des cinglés de la gauche et de la droite… et les livre à la merci de l’élite.
Mais cette forfaiture de la presse a été plus qu’égalée par les infortunés présidents américains du XXIe siècle – Bush, Obama et Trump – qui ont tous apporté leur propre contribution au déclin de la nation.
Dès 2016, la situation était probablement déjà désespérée, mais imaginez combien Donald J. Trump aurait pu réjouir les cœurs et faire courir ses ennemis aux abris.
Dans nos moments de mélancolie, nous songeons à quel point les choses auraient pu être différentes, si Donald J. Trump n’était pas aussi bête.
Jeté dans la bataille
Lors de l’élection de novembre 2016, l’establishment a massivement parié sur Hillary Clinton. La presse lui a apporté son entier soutien. Les universités, Wall Street, le Pentagone, l’élite de Washington, ils étaient tous de son côté. Les grands de ce monde savaient où se trouvaient leur intérêt. Quel choc ils ont eu, lors du dépouillement.
Ils pensaient que M. Trump allait menacer tous leurs plans… leur énorme budget de la défense, leur rôle de gendarme du monde, et leur ersatz de « construction de nations » [NDLR : l’idée derrière l’interventionnisme prolongé en Afghanistan et en Iraq]… leur rêve d’un nouvel ordre mondial – la Banque mondiale, les Nations unies, l’OMS, etc. – la refonte des frontières de la protection sociale en Amérique sur le modèle européen…
Et, le plus important de tout, leur usage permanent du système monétaire pour s’octroyer de l’argent et du pouvoir.
En particulier, la Fed a baissé les taux d’intérêt dans le sillage du 11 septembre 2001 et du krach des dot-com. Cela a créé une crise plus importante, une crise des prêts hypothécaires qui a éclaté en septembre 2008. Là encore, l’Etat est allé à la rescousse de Wall Street avec des taux d’intérêt bas et des milliers de milliards d’argent frais imprimé. Corrigé de l’inflation, le taux directeur de la Fed est en dessous de zéro depuis, pratiquement.
Cela a immensément enrichi les riches. Cela a financé leurs projets ruineux, dopé les cours des actifs, et leur a rapporté aux moins 10 000 Mds$ de plus en 2016 – en actions et obligations – que ce qu’ils possédaient en 2009. Mais cela a déformé et détérioré l’économie.
Ceux qui n’avaient pas d’actifs financiers significatifs (90% de la population) se sont fait distancer, avec des salaires stagnants et un taux de croissance du PIB par habitant ayant baissé de moitié depuis le XXe siècle.
Lorsque Donald J. Trump s’est jeté dans cette bataille, nous doutions que même un dirigeant intelligent et déterminé puisse faire une véritable différence. Avec tout l’establishment ligué contre lui, la tâche serait ardue.
Mais même nous – aussi cynique que nous soyons – n’étions pas préparé à la totale incompétence, irresponsabilité et imbécilité de l’équipe de Trump.
Et M. Trump lui-même, que l’on décrivait comme l’ennemi de l’establishment, a été le plus beau cadeau qu’il lui ait été donné de recevoir. Lorsqu’il a quitté ses fonctions, les riches étaient plus riches que jamais, et l’opposition face aux projets de l’élite presque entièrement discréditée.